Chapitre 3

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29 jours avant Halloween.

Hermione se réveilla dans son lit, avec une gueule de bois terrible. Horrifiée, elle réalisa qu'aucun souvenir, à part ses derniers mots, ne lui revenaient. Elle avait tout oublié, trop ivre sûrement pour enregistrer.

Quand elle s'habilla en compagnie de ses colocataires de chambre, elle les trouva distantes et supposa que l'effet de l'alcool encore présent lui donnait des hallucinations et la rendait paranoïaque.

Quand elle entra dans la Grande Salle et qu'elle reçut des tonnes de regards noirs, elle pensa que c'était eux, qui devenaient paranos.

Mais quand elle s'assit à côté d'Harry et qu'il s'éloigna prestement d'elle, Hermione se dit que l'alcool, ce matin, n'y était pour rien. En revanche, la veille, il avait dû l'aider à faire des choses qu'elle regretterait sûrement si elle savait de quoi il s'agissait.

-Harry ?

-Va t'excuser, laisse-moi du temps, et reviens me voir.

« D'accord. A l'aide, S.O.S. »

Ron entra dans la salle, les yeux rougis. Elle le salua et d'un geste qu'il voulut naturel, il fit demi-tour.

-Ron !

Elle se leva et tenta de le rattraper. Personne n'en perdait une miette. Il l'ignora royalement mais dans le sens inverse, quelqu'un venait d'entrer.

-Ne m'approche pas ! cria Ron à son intention.

Et le plus bizarre, ce n'était sûrement pas sa réaction, ni celle des autres élèves, c'était l'élève devant lui que Ron bouscula sans ménagement.

Et Hermione se demanda ce que Drago Malefoy venait faire là-dedans.

Ron s'enfuit à toutes jambes. Furieuse, Hermione attrapa Drago par le bras et l'attira loin des autres élèves.

-Explique-moi.

-Il nous en veut, et alors ?

-Mais pourquoi ?

-Bah... pour hier soir, je suppose. A moins qu'on ait un autre jour dansé ensemble dans notre vie, je pense que c'est pour hie...

-Attends, attends... QUOI ?

Drago la regarda, surpris :

-Je dois répéter ?

Hermione s'appuya contre un mur et ferma les yeux.

-J'arrive pas à croire que tu m'as fait danser avec toi...

-Oh, attends là. TU es venue. TU m'as proposé une danse. Et non, ajouta-t-il en la voyant prête à répliquer, tu n'étais pas bourrée. Tu avais bu un seul verre, d'après Potter, et tu voulais rattraper le temps perdu et qu'on soit plus amis parce qu'après tout, cette guerre entre nous n'avait jamais été fondée.

Elle faillit se mettre à pleurer. L'alcool n'y était pour rien, elle avait dansé avec Malefoy de son plein gré.

Et elle le savait parce que ce qu'il disait, ce qu'elle était censée avoir dit, elle le pensait vraiment.

Elle essaya le reste de la journée d'éviter toutes les personnes qui auraient pu lui reprocher son comportement. Elle se disait qu'elle avait mérité les regards des autres Gryffondor, mais ce n'était qu'une danse, et Ron n'était pas présent ce soir-là, alors elle ne comprenait pas.

-Ron ? Ouvre, s'il-te-plait.

Il venait de fermer la porte de la Salle Commune et l'avait laissée dehors, restant de l'autre côté pour empêcher l'ouverture de la porte.

-Va dormir ailleurs.

-Ron ! Qu'est-ce qui te prend ? J'étais saoule, et ce n'était qu'une danse !

-Au revoir Hermione. Ou tu préfères Granger ?

Sa dernière remarque lui fit plus mal qu'elle ne l'aurait imaginée. Elle était certaine qu'elle pourrait entrer, qu'il n'avait pas le droit de la laisser dehors, mais elle n'avait pas envie de se battre.

Elle sortit, marchant sans but, et se retrouva devant le lac.

-Tiens, une fille, dit une voix derrière elle.

Elle fusilla Drago du regard :

-Etonnant, hein, je suis une fille. Je n'aurais pas deviné.

-Je voulais dire « Tiens, la fille avec qui j'ai dansé hier soir ».

Elle lui lança un deuxième regard noir et s'assit dans l'herbe un peu plus loin.

-Ils me détestent tous à cause de ça. Tu dois être fier.

-Non, pas du tout. Ils ne te détestent pas, c'est juste un peu tendu. Comme chez moi...

-Ah bon. Tu as déjà dû, pourtant, passé du temps avec une autre Gryffondor...

-Et pas qu'une. Enfin... se reprit-il quand il vit son regard assassin, enfin, là, c'est toi.

-Et ?

-Et tu n'es pas n'importe quelle Gryffondor.

-En effet. Je suis celle qui a dansé avec le Prince des Serpentard.

-Je suis flatté.

-C'est ça...

-En tout cas, si tu as besoin de parler de ta solitude avec quelqu'un qui s'y connait, ma porte est ouverte.

-Bien... bonne nuit.

Il attendit qu'elle parte pour partir après elle, mais elle ne bougeait pas.

-Tu ne pars pas ?

-Non, ce soir, je dors ici.

Il réfléchit très vite et fut catégorique :

-Non, je ne te laisse pas dormir dehors. Viens avec moi.

Il se demanda comment il ferait, parce que techniquement, elle ne pouvait pas entrer dans sa chambre.

-C'est ça... Pour après faire croire que tu m'as eu, moi aussi, dans ton lit ?

Une expression de véritable surprise transforma son visage, puis il sembla indigné.

-Non, c'est pas ce que je... tenta Hermione.

-Non, non. Tu sais quoi ? Reste-là.

Et il s'éloigna d'un pas lourd de reproches.

Plus tard, quand il s'allongea, il regretta légèrement de l'avoir laissée, mais pour une fois qu'il faisait un geste, elle l'avait incendié. Il repensa au bout de parchemin et se jura d'en trouver l'expéditeur.

On l'avait mis en colère, on l'avait provoqué d'un défi. Il répliquait à sa manière.

Et la réplique avait commencée.

31 JOURS AVANT HALLOWEENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant