Louise-004

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 Tu as appris la nouvelle ? me tanne Garance, déjà surexcitée à neuf-heure du matin, inutile d'en rajouter une couche en précisant que c'est dimanche. LE PREMIER DIMANCHE DES VACANCES. LE PREMIER DIMANCHE DE VACANCES APRES LE BACCALAUREAT.

J'essaie de positiver. Au moins ma journée ne sera pas perdue même si je n'avais rien contre cette idée : faire la grasse matinée. Les yeux mi-clos et la bouche pâteuse je tente de répondre avec enthousiasme.

‒ Allô Louise, ici la terre, s'impatiente-t-elle.

En plus il faudrait que je me dépêche. On nage réellement en plein délire.

‒ Quelle nouvelle ? tentai-je de m'intéresser.

‒ GRAVITATION !

Je soupire et lui conseille de faire une phrase complète parce que je ne comprends rien et que je suis sur le point de m'énerver. Hier elle m'annonçait que mon roman était complètement nul, je me suis inscrite sur un site de rencontre (ce qui était totalement inenvisageable pour moi) et là elle me réveille alors que je ne comptais pas me lever avant la fin de la matinée. J'espère pour elle que sa nouvelle en vaut la peine même si au fond j'aime bien quand elle s'emballe pour un rien : ça nous fait vivre des aventures totalement folles.

Par exemple, la fois où elle avait flashé sur un fleuriste et que j'ai dû aller acheter un bouquet dans sa boutique pour ensuite le donner à Garance, qui elle-même, devait l'offrir au fleuriste. C'était gênant. Le pire c'est que ça a marché puisque si je récapitule la situation : Je suis allée demander conseil à un fleuriste sur le choix d'un bouquet pour mon « petit-ami », il m'a donc montré des fleurs qui seraient susceptibles de plaire à un garçon. Mais en fait c'était pour lui. Bref, il faut suivre. J'étais en train de payer quand il m'a dit « c'est super touchant qu'une fille vienne chercher des fleurs pour son copain, d'habitude c'est l'inverse. » Autant dire que c'était un plan magistral. Je suis sortie de la petite boutique de fleurs et j'ai tendu le bouquet à Garance. Elle a souri de toutes ses dents et a fait son entrée dans la boutique. Evidemment, le fleuriste à reconnu le bouquet puisque ça ne faisait même pas cinq minutes que je l'avais acheté. Lui aussi avait sourit de toutes ses dents. Et je me rappelle que je m'étais dit qu'ils étaient faits pour être ensembles. Bref, on s'était emballées mais c'est elle qui avait commencé. Ils se sont quittés un mois après pour cause de « trop d'amour, tue l'amour ». Je n'ai jamais cherché à comprendre.

Elle reprend :

‒ GRAVITATION vient de créer un système pour pouvoir rencontrer les personnes sur ta liste de compatibilité. Ce sont des fusées qui voyagent d'une planète à l'autre. Les liens entre les personnes compatibles, donc les planètes, représentent les trajets des fusées.

J'avoue ne pas être retournée sur l'application depuis que j'ai vue que ma liste de compatibilité n'était constituée que de la gente féminine. Je crois toujours à un bug. C'est de la daube cette application et personne ne s'en rend compte.

‒ Du coup tu veux aller dans l'espace ? ironisai-je.

Je l'entends sourire, même ce n'est pas possible, je l'entends quand même sourire.

‒ Un peu de sérieux Louise, on parle d'amour là ! Et les fusées ce sont des bus ! Mais puisque tu insistes, on décolle demain. Bon je raccroche je dois me préparer pour venir chez toi.

J'allais contredire ses plans mais je n'ai pas eu le temps. La seule information qui parvient à mon cerveau c'est qu'elle sera là dans une heure maximum et que, par sa faute, je dois me préparer un dimanche matin. Je passe sous la douche et m'habille rapidement. A peine le temps de finir d'enfiler mon jean que la sonnerie retentit. Je cours pour ne pas réveiller mes parents. On ne sait combien de fois Garance est capable de presser le bouton en bonne impatiente qu'elle est.

OTHER GIRLS 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant