二十五

940 205 172
                                    

— CRÈVE ! Hurla l'élève.












































Entre ses doigts, les cheveux bruns de Donghyuck et la tête de celui-ci dans les toilettes.















































Il n'arrivait plus à respirer. Il avait beau se débattre, les deux amis s'étaient liés afin de faire du mal à ce sale gay. Il ne méritait que ça, rien que ça. L'humiliation, la honte, la mort.









































Quelques secondes plus tard, il daigna enfin le sortir de l'eau.

Ils ricanèrent en entendant les sanglots que Donghyuck n'essayait même pas de cacher. C'était ça qu'ils voulaient. Qu'il souffre. Qu'il pleure. Que sa faiblesse soit exposée.






































— Pourquoi tu chiales ? C'est de l'eau potable ! Estime-toi heureux qu'il n'y ait rien d'autre dans ces chiottes !









































Et ils rirent, encore. À mesure que leurs rires grandissaient, l'espérance de vie de Donghyuck se réduisait.









































Il reprit sa tête malgré les coups que Donghyuck essayait de lui infliger et tenta de le noyer. Ses larmes se mélangèrent à l'eau des toilettes. C'était un tableau si pathétique.









































Pourquoi se débattre ? Ils lui offraient la mort sur un plateau d'argent, puis ils ne s'en sortiraient pas indemnes si il mourait par leur faute.









































Une vengeance, une douce vengeance pleine de remords vint posséder l'esprit de Donghyuck.


Il arrêta de se débattre.




Il arrêta de penser.





Il arrêta de bouger.





Il arrêta d'essayer d'empêcher l'eau de remplir ses poumons.





Il commença à se laisser mourir.


















































— LÂCHE-LE ENCULÉ ! Hurla une voix inconnue derrière les trois.












































La pression sur sa tête disparue et par automatisme, il sortit de l'eau en suffoquant.
































Il toussa, recracha l'eau en trop de son corps. Une main sur sa poitrine, les cheveux trempés sur son front, l'esprit complètement embrouillés et les yeux embués de larmes. Il respirait toujours, il était toujours vivant.

















































Il leva la tête, tremblant, apeuré, faible. Renjun était là, devant lui, défendant de toutes ces forces son ami face à ces deux êtres monstrueux.









































Mais ils étaient deux, et lui seul. Donghyuck avait mal, trop pour venir l'aider.












































Il regardait son ami se faire battre, il pleurait, il se haïssait.





























Tout le vacarme que la bagarre causait s'arrêta net en entendant la porte des toilettes se claquer.














































— J-Jeno... Murmura Donghyuck. Jeno, répéta-t-il plus confiant. JENO ! Cria le brun de sa voix cassée.
















































L'homme aux cheveux blancs ne mit pas longtemps à comprendre.




Quelques minutes plus tard, le combat, désormais équitable, s'arrêta.















































Jeno et Renjun avaient mal partout mais leurs adversaires ne pouvaient pas nier que eux aussi.


















































Ils étaient assis par terre, le visage défoncé.

Donghyuck s'approcha doucement d'eux puis plaça ses mains sur leurs épaules. Ses bras vinrent entourer leurs cous et il serra le plus fort possible ses amis.






































Il était trempé et eux souffraient mais leur câlin était fort tout en étant doux.












































Ils en avaient besoin. Tous les trois.



































Donghyuck les relâcha puis les regarda avant de se mettre à rire, les yeux rouges et les fringues imbibés d'eau.















































— On les a massacrés ! Gloussa Renjun en tapant dans la main de Jeno.















































Ce dernier se mit à rire à son tour avant de reprendre Donghyuck dans ses bras. Renjun se rajouta au câlin.









































Ils ressemblaient à trois fous.

Assis, sur le sol en carrelage des toilettes du lycée, un mouillé jusqu'aux os et les deux autres pleins de blessures, ils riaient tout en se prenant dans les bras et en répétant qu'ils étaient les meilleurs.









































Tout ça, sous les yeux jaloux de Jaemin qui n'avait pourtant pas daigner bouger en voyant son meilleur ami à la limite de la noyade.

HOMOPHOBIA. markhyuckWhere stories live. Discover now