WHISPERS T1 The Whisper of my soul [Terminée]

19.1 Siobhane

Nous n'avions pas les mêmes atouts dans cette bataille. J'en étais bien consciente, mais Indra avait confiance en moi pour aider Aslander, alors je devais moi aussi y croire de toute mon âme.

Je voulais sauver l'homme que j'aimais.

Je devais le faire.

_ J'ai des arguments, répondis-je le menton légèrement relevé en position de défi.

Le regard de Naata brilla intensément avant qu'elle ne grogne et ne perde sa position offensive. Lothar poussa un petit soupir. Je venais de gagner un combat de dominance sans même m'en rendre compte.

_ J'ai hâte de t'entendre parler à cette divinité.

_ Avant il faudra se battre contre les créatures d'Evekelis, souffla Arzhel de l'entrée de la pièce.

Je fus surprise de le voir lui en tenue de combat. Il avait enroulé sa natte sur le haut de sa tête, formant un chignon parfaitement maitrisé. Il avait remplacé ses lunettes sûrement par des lentilles, ou par sa vision de lycan. Je n'aurais su le dire. Il était magnifique ainsi habillé. Il transpirait la confiance et l'habilité.

_ Thatcher est vraiment reparti ? murmurai-je.

Evekelis avait son armée. Voilà ce qu'Arzhel nous avait confié un peu plus tôt, quand nous avions déterminé qui pourraient venir nous prêter main forte et ceux qui devaient rester ici pour plus de sécurité.

_ Ne nous occupons pas de lui. Lothar mènera l'armée et tu seras notre porte-parole.

Je tentai de ne pas paraître effrayée par toute cette situation qui appelait différents souvenirs en moi. Des souvenirs douloureux et sombres. J'avais déjà levé une armée. J'avais déjà été à la guerre avec des lycans qui n'avaient rien demandé à personne. Je les avais forcés à se battre et à mourir pour des idéaux que j'avais, des vengeances que je devais régler.

Je serrai les poings et me détournai un instant des trois personnes présentes dans la pièce. Je pris une longue inspiration.

_ Arzhel, il faut que je te parle en privé s'il te plaît, murmurai-je enfin.

Lothar voulut me contredire, mais le Conseiller leva sa main pour lui faire signe de sortir. Naata le suivit en me lançant un dernier regard. Puis la porte se ferma et Arzhel me rejoignit au bord de la fenêtre. Nous étions dans la salle d'armes d'Ani. Ici reposaient différents joyaux d'armurerie que je n'aurais jamais pensé recroiser.

Arzhel me regarda m'avancer vers le portant qui soutenait quatre épées longues autrement dit qui nécessitait d'être tenue à deux mains. Elles pouvaient faire de gros dégâts, surtout à l'époque où les armes à feu n'étaient pas encore les principaux arsenaux que vous pouviez déployer en temps de guerre.

_ J'ai toujours pensé que les armes n'étaient pas assez puissantes pour réellement nous permettre d'arriver à nos fins, soufflai-je.

Je glissai mon doigt sur le pommeau de la magnifique épée, sertie de gravures et aiguisée à souhait. Lentement, je tirai Excalibur de sa place tout en pivotant vers Arzhel. Son regard était plissé, comme s'il tentait de comprendre pourquoi je lui montrais cette épée qui n'aurait jamais dû être à disposition ici.

_ Jusqu'à ce que j'en ensorcèle une moi-même.

Arzhel pencha doucement sa tête et son sourire se fit mauvais. Il haussa un sourcil en me voyant approcher avec l'épée, pointe vers le bas, mes deux mains sur le pommeau.

_ Arthur aurait pu décimer des populations entières avec cette arme, racontai-je. Tout ça parce que j'y ai versé une partie de mes pouvoirs, en me disant que je n'étais pas assez forte pour le protéger.