C H A P I T R E 1

67 0 0
                                    




Lundi, le 28 mai 2018.

21 heures 36

Chère future moi,

aujourd'hui n'a pas été une bonne journée.

Premièrement, je me suis réveillée trente minutes en retard. Comment j'ai réussi à faire cela, je n'ai aucune idée. Je ne peux pas blâmer les coqs, car ceux-ci chantaient leurs douces mélodies à cinq heures du matin, comme à tous les jours. Je ne peux pas blâmer mes parents, ceux-ci sont partis à San Miguel à 4h40 du matin. Je ne peux pas blâmer mon frère, celui-ci réside à La Unión. Je ne peux pas blâmer Tita, ma grand-mère, car celle-ci est venue à la maison vers sept heures quinze comme à chaque jour.

Comme je n'ai plus d'autres candidats sur qui mettre le blâme, je n'ai aucun autre choix que de blâmer la personne qui a décidé de rester éveillée jusqu'à 23 heures afin d'écouter le marathon de Rosa Diamante sur Telemundo.

Devine quoi, cette personne intelligente est nulle autre que moi. 

C'était une opportunité que je ne pouvais tout simplement pas manquer! Rosa allait se déclarer à Jose Ignacio! Après 78 épisodes, ils sont finalement ensemble! Okay, il y a une probabilité qu'ils ne soient pas en couple tel que je le crois. Ma mère a entendu la télévision et elle est venue dans le salon afin de me chasser dans ma chambre, donc je n'ai pas vu la fin. Par contre, je peux t'assurer que j'ai rêvé à cette émission et à sa fin. Ça tu peux en être sûre. Pour être exacte, j'en ai rêvé jusqu'à 7 h 15 lorsque Tita est venue à la maison et m'a réveillée en exclamant: <<Dios mio santo Celestita! Tu étais supposée être à l'école il y a 20 minutes! Qu'est-ce que tu fais ici? N'aimes-tu pas l'école comme tu le prétends? Ay Dios mio! Vas a ver cuando se enteré tu papa, te va dar una santa regañada!>>

À la mention de mon père, qui retourne à la maison chercher un deuxième lot de bouteilles de lait vers 7 h 30, je bondis hors de mon lit et courus me changer, me brosser les dents, me démêler les cheveux et je partis en trombe vers l'école (mais pas sans avoir donner un bisou à ma grand-maman).

Petit conseil: Si tu as encore un mauvais cardio, comme tu avais au moment de la rédaction de ceci, je te conseille d'aller courir dans les rues du canton à l'heure de pointe des travailleurs qui se dirigent vers les champs. Ouf, je te garantis que tu ne vas même pas sentir un minimum d'épuisement. Tu vas courir le plus vite possible afin d'échapper aux regards inappropriés, aux sifflements inappropriés et aux commentaires inappropriés des hommes si loyaux envers la femme qui reste à la maison pour leur cuisiner, leur laver leurs vêtements et leur nettoyer la maison dans laquelle ils habitent. Ah! Comme j'ai hâte de trouver quelqu'un qui ait si peu de respect envers moi! Je n'ai pas hâte, mais je ne pense pas que ce jour va arriver prochainement. J'ai autant de prétendants que j'ai eu de temps pour prendre un déjeuner ce matin: zéro.

Où en étais-je? Ah oui, j'étais en retard.

Je suis arrivée en cinq minutes à l'école. D'habitude, je prends un bon dix minutes pour m'y rendre, mais aujourd'hui était un cas particulier... pas comme ce qui était en train de se dérouler en cours d'anglais lorsque je suis entrée dans la classe. Au moment où j'ai mis mes pieds dans la classe, il y avait de la boucane qui commençait à sortir des oreilles de Don Luis, car Juan lui avait dit pour l'énième fois qu'il ne comprenait pas pourquoi there n'était pas la même chose que their si les deux mots sonnaient de la même façon. Je n'avais jamais été aussi contente que Juan ne comprenne pas quelque chose. J'avais commencé à m'approcher de ma chaise lorsque Don Luis se retourna et me fusilla du regard.

<<Miss Castillo ! En retard ! Quelle surprise ! J'espère que c'est parce que vous cuisiniez pour votre père avant de vous en venir ! Ou que vous étiez en train d'effectuer des tâches productives quelconques.>> m'avait-il dit.

Le Journal de: Andrea Celeste CastilloDonde viven las historias. Descúbrelo ahora