Fille d'un infiltré (-J)

CHAPITRE 6 -- J'dirai que je suis malade ! --

"L'homme s'ennuie du bien, cherche le mieux, trouve le mal et s'y soumet par crainte du pire." - Gaston de Lévis

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Une fois le cours de technologie terminé, je me rue à mon casier pour reprendre mon casque. Bryce m'attend déjà, assis sur sa moto qui est garée à côté de la mienne.

« Tu montes avec moi, me dit-il sèchement.

- Non, j'ai ma moto et je dois passer au magazin après.

- Tu roules en bécane ? s'étonne-t-il.

- Bah oui, c'est même celle-là, rétorqué-je en pointant la mienne du doigt.

- Okay, tu me suis alors. »

Je mets mon casque et me place sur mon bébé. Il démarre et conduit assez rapidement. En fait c'est à peu près ma vitesse habituelle, donc je le suis facilement. On arrive au bout de quinze minutes devant un petit appartement. On arrête les moteurs une fois sur le parking et on monte. On passe une porte d'entrée bleue, qui donne sur un petit salon blanc cassé, avec une télé écran plat, un canapé en cuir noir ainsi qu'une étagère en bois sur laquelle reposent quelques photos ainsi que quelques bouquins, à ma grande surprise.

« Bon, tu m'expliques maintenant ? me fait sursauter Bryce.

- Oui. Qu'est ce que tu veux savoir ?

- De quel gang tu fais partie ?

- Moi ? De aucun.

- Alors ton père ?

- Là, ça se complique, soupiré-je. Ne me coupe pas, d'accord ?

- Okay.

- En fait, mon père est à la base de la MS-13. Mais il a été choisi, il y a environ neuf mois pour infiltrer la Mara 18. Donc il a été transféré ici, mais... en ce moment, des gens le soupçonnent... en gros, voilà.

- Et pourquoi tu connais Stefen ?

- Il est de la Mara 18, et mon père s'occupe de lui en ce qui concerne la drogue. Il m'aime pas et je le déteste plus que tout. Non, c'est le deuxième que je hais le plus au monde.

- Pourquoi tu m'as aidé hier ?

- J't'ai dit, de un je te déteste un peu moins que lui et de deux, je n'aime pas la violence.

- Okay.

- T'as fini ?

- Oui.

- Alors j'ai une question. De quel gang toi tu es ?

- Du MS-13.

- D'accord. Bon, j'me taille moi, ciao. »

Je redescends. Je passe comme prévu dans une boutique animalière pour prendre tout ce qu'il me faut pour Lucky. Je repars ensuite chez moi.

Lorsque j'arrive, ma chienne me fait la fête, mais mon père est absent. Pas grave. Je lui sers des croquettes avec de l'eau dans ses gamelles et lui mets son nouveau collier noir. Je décide de l'emmener faire un petit tour rapide. Je l'équipe de sa laisse et sors en tee-shirt, laissant le tatouage de mon bras droit découvert. Une simple phrase, que je me suis fait faire il y a deux mois.

Je fais le tour du pâté de maison, mais tout-à-coup, alors qu'elle était parfaitement calme, Lucky part, me prenant par surprise et m'arrache la laisse des mains. Je me mets à sprinter derrière elle. mais rien n'y fait, elle a quatre pattes et moi seulement deux. Quand soudain, je rentre dans quelqu'un. Non, rectification : je rentre encore dans quelqu'un. Et Lucky revient tranquillement en trottinant vers moi, la langue à l'air.