Fille d'un infiltré (-J)

CHAPITRE 5 -- A pu Bryce ! --

"Il vaut mieux se taire et passer pour un con que de parler et de ne laisser aucun doute à ce sujet." - Pierre Desproges

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Le petit chiot est caché sous une poubelle, et un homme est maintenu contre un mur par deux autres, tendis qu'un quatrième le menace. et ce dernier... Je le connais ! C'est un des hommes de mon père dans la mara 18 ! Un grand, les cheveux grisonnants et commençants à manquer à certains endroits, des yeux gris de fouine, il fait vraiment flipper, en plus il a les dents pourries et des lèvres vraiment fines...

« Alors Stefen, t'oses pas me frapper ? » provoque l'homme maintenu.

Mais cette voix... Je la reconnais bien maintenant !

« Bryce, Bryce, Bryce... Ton arrogance est omnipotente dans n'importe quelle circonstance... »

Il est con ou il est con lui ? C'est pas ça le bon mot !

Il assène un coup de poing puissant dans la mâchoire de Bryce, puis un coup de pied dans son tibia. Comme je n'aime pas la violence et que je déteste moins Bryce que Stefen, je m'approche discrètement de ce dernier - que je connais car je l'ai déjà rencontré alors que j'étais avec mon père -, comptant aider Bryce.

« Quelque chose de tout le temps là, c'est "omniprésent", demeuré, lancé-je.

- Tiens donc, qui voilà... La fille incapable d'Allan Grims !

- J'préfère être incapable plutôt qu'abrutie, je sais parler, moi.

- Toi aussi t'as une arrogance hors pair. Tu t'affiches de plus en plus ! »

Je jette un regard discret à Bryce, qui n'est plus là. Les deux hommes l'ont lâchés, se concentrant tous sur moi.

« N'empêche, en plus d'être un abruti, t'es aussi un incapable.

- D'où t'oses me sortir ça ?! s'énerve-t-il, ce qui m'amuse.

- T'es pas capable de contrôler tes sbires, donc... A pu Bryce ! » haussé-je les épaules en souriant.

Il se retourne vers ses hommes de main, constatant qu'effectivement, le "prisonnier" n'est plus là.

« Putain bande de cons ! 'Fallait pas le laisser s'barrer ! »

Alors qu'il les engueule, je recule lentement vers le chien, l'attrape et me mets à courir vers chez moi. Lorsque je suis assez loin de cette ruelle à problème, me marche le petit Cane Corso blotti dans mes bras. Alors que j'arrive dans ma rue, la même moto que tout-à-l'heure s'arrête à mon niveau. Il enlève son casque avant de me parler.

« Pourquoi t'as fait ça ?

- Pourquoi j'ai fait quoi ?

- Bah pourquoi tu m'as aidé alors qu'on se déteste ?

- Nuance, j't'ai pas aidé, j'ai juste emmerdé Stefen ! Il se fout tout-le-temps de ma gueule...

- Quoi ?! Comment ça ? Tu le connais ?

- Oui, soupiré-je. J't'en ai déjà trop dit.

- Nan, j'suis pas d'accord ! Pourquoi tu l'connais ?!

- J'ai pas l'droit de te l'dire. »

Malgré ses paroles et ses "menaces", je reprends mon chemin. Alors que je suis à une dizaine de mètres de lui, il me lance :

« J'aurais très bien pu me débrouiller seul. »

Je vais prendre ça pour un merci. Il repart. Lorsque j'arrive chez moi, je montre le chien à mon père, qui me dit qu'on mange pizza. Okay, je lui montre un chien et il me dit ce qu'on mange... Normal.