Chapitre 2 : (Version corrigée)

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Mon portable vibra dans la poche de mon jean et je montai rapidement, mais prudemment – pas question de traverser une marche pourrie – à l'étage pour répondre.

– Tom ? Pourquoi tu m'appelles maintenant ?

J'étais surprise. Avec le décalage horaire, il devait déjà faire nuit à Londres.

– Je voulais m'assurer que tu étais bien arrivée et que le voyage s'était bien passé.

– Euh oui, tout va très bien...

– Me voilà rassuré ! Et sinon, quelles sont tes premières impressions ?

Avec la découverte de notre nouvelle maison qui tombait en ruine, j'étais aux anges !

– Oh si tu savais ! Ça m'a l'air d'être un endroit tout à fait... merveilleux !

– Tant mieux, je suis ravi que tu t'y plaises déjà, même si j'aurais préféré que tu ne quittes pas Londres. Bon, il se fait tard de mon côté du globe... Est-ce que tu as la WiFi chez toi ?

– Il me semble... J'essaierai de me connecter demain avec mon ordinateur.

– Parfait ! Allez, je vais me coucher, je t'aime.

Il y eut un bref moment de silence, mais suffisant pour être gênant. Je ne pouvais pas continuer à lui mentir éternellement, mais rompre par téléphone alors que je venais à peine de quitter Londres me paraissait un peu cruel.

– Tu m'aimes aussi, n'est-ce pas ?

Heureusement que nous n'étions pas en webcam, heureusement ! Ce fut le moment idéal pour avoir recours à mes talents cachés d'actrice.

– Tom... Je t'entends mal, qu'est-ce que tu as dit ?

– Je t'aime, Élodie.

– Hein ? Quoi ? Je ne dois pas avoir beaucoup de réseau... À...

Je lui raccrochai au nez, soulagée.

– T'es vraiment qu'une vipère !

Je sursautai avant de relever les yeux sur ma sœur, qui se tenait debout devant l'escalier, hilare. Ne cherchant pas à me défendre, je me contentai de hausser les épaules.

– Tu aurais pu lui dire clairement que tu le larguais. Tom a beau être un sentimental, il s'en remettra, tu sais, c'est un homme.

Honnêtement, je n'en étais pas aussi sûre qu'elle...

Je sursautai à nouveau en entendant un bruit de casse suivi de cris provenant de l'extérieur. Sara fronça les sourcils, puis se précipita avec moi vers la fenêtre du couloir entrouverte qui donnait sur la rue.

– Et ne reviens plus jamais, gros lard ! cria la voix d'une femme depuis la maison d'à côté.

Je le savais que vivre dans ce genre de quartier, c'était comme vivre constamment avec ses voisins !

Une pile de vêtements fut projetée dehors par la porte d'entrée avant que cette dernière ne se referme en claquant. Un homme brun proche de la quarantaine, mais encore bien bâti pour son âge, se tenait immobile sur le trottoir, les yeux rivés sur ses habits éparpillés.

– Eh ben, dis donc, elle en a du caractère celle-là, plaisanta Sara.

Un chouia trop fort, puisque l'homme releva la tête dans notre direction. Sara se baissa juste à temps pour éviter son regard, moi pas. Étrangement, il me sourit.

– Je m'appelle Eric, se présenta-t-il avec un signe de la main.

Euh...

– Élodie, lui répondis-je, tout de même un peu mal à l'aise, Élodie Winston.

GOOD GIRLS LOVE BAD BOYS  (ADDICTION - PUBLIÉ EN LIVRE EN MARS 2018)Where stories live. Discover now