Back to the past 9

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D'après Andrew, cela faisait presque trois semaines que j'étais arrivée. Il paraît aussi que j'avais fait des progrès.

J'avais recommencé à manger, toujours sous l'œil vigilant d'Andrew, on m'avait également forcée à marcher et j'étais suivis six fois par semaines par un psychologue.

On m'avait laissé sortir de ma chambre pour rejoindre les autres pensionnaires dans le grand salon.

J'étais toujours assise à la même place. Celle au fond à droite, juste en face de la fenêtre. J'aimais ressentir la lumière du soleil que j'avais si longtemps oubliée.

Andrew vint me chercher lorsque l'horloge afficha 13h25. C'était toujours à cet heure là qu'il passait me prendre pour ma thérapie.

Je n'aimais pas mon psy. Je ne me sentais pas du tout à l'aise en sa présence. Il avait un regard qui en disait long sur ses intentions. Il n'avait qu'une envie, c'était de me déshabiller. La première fois que je suis entrée dans son bureau et que j'avais vu la même étincelles que dans les yeux de James, j'avais commencée à hurler comme une possédée et je m'étais débattue afin d'éviter de devoir faire cette thérapie mais rien. J'ai été forcée à l'écouter parler tandis que ses yeux me dévoraient.

Je le suspectai d'être déjà passer à l'acte avec l'une de ses autres clientes sans que cette dernière ne le dévoile.

C'est ce jour là que tout se brisa à nouveau en moi. C'est quand ce psychologue se leva, s'approcha de moi et s'assit sur la chaise de droite. Je me tenais droite comme un "I", n'osant pas faire le moindre geste.

-Si tu restes calme, je ne te ferai pas de mal. Tu verras, quand tu connaîtras enfin quelqu'un de doux après ce fumier de James, tu ne voudras plus jamais ne plus entrer en contact avec quelqu'un.

Ma respiration s'accéléra au moment où je vis sa main s'avancer vers moi. Je me levai d'un bond et courut jusqu'à la porte. Cette dernière était fermée.

Oh mon dieu... Non, pas encore. Non, non, non, non, non... Pitié...

Le psy se leva et s'approcha doucement de moi, l'étincelle dans ses yeux plus puissantes que jamais.

Il me bloqua dans un coin de la pièce et commença à passer sa main en dessous du T-shirt large que je portais.

Je commençai à hurler comme une folle quand sa peau entra encore contact avec moi. Je ne m'arrêtais plus. Mon cris résonna dans la pièce tandis que l'homme qui se trouvait devant moi tentait de me faire taire en me bâillonnant la bouche avec sa main. Je continuai de hurler derrière celle-ci, les images de mes viols répété avec James.

La porte s'ouvrit au moment où je commençai à perdre connaissance. Je vis Andrew entrer en courant et foncer vers le psy qui commença à débiter des excuses. Il s'écarta de moi, me laissant tomber au sol. Au moment où je fermai les yeux, je vis Andrew frapper le psy au visage.

***

Je me réveillai dans ma chambre. Le directeur de l'institut et Andrew en face du lit.

-Axelle, comment te sens-tu? Me demanda ce dernier en me voyant réveillée.

Je ne dis rien, les larmes me montant déjà aux yeux en me souvenant de ce qu'il s'était passé.

-Mademoiselle Samain, commença le directeur, je suis vraiment désolé de ce que vous avez vécue, sachez-le. Le docteur Prentice a été licencié et la police a déjà été prévenu.

Je me fichais bien que cet hommes aille en taule ou pas. Je voulais juste que tout cela s'arrête. J'en avais assez de souffrir.

J'attendis que les deux hommes sortent et me levai. Je redressai mon lit et noua la couverture à l'un des barreau de celui-ci. Je prit la chaise qui était près du bureau et montai dessus. Je n'avais quand même rien à perdre. Je ne voulais plus souffrir, revoir ces images effrayantes à longueur de journée. Je n'avais personne à qui dire au revoir. Agnès et Paul ne voulaient plus me voir, Katlynn n'était plus ma meilleure amie et je n'avais personne d'autre.

Personne n'était jamais venu me rendre visite lors de mon séjour ici.

Ce fut donc en pensant une dernière fois à ma vie passée que je laissai tomber les chaise, me retrouvant privée d'oxygène, pendante à une couverture de tissus.

***

***

***

"Bip, bip, bip, bip"

J'avais encore échouée.

Je l'avais compris sans même prendre la peine d'ouvrir les yeux. Je n'avais eu qu'à entendre le son de l'électrocardiogramme pour m'indiquer que j'étais à nouveau à l'hôpital.

Je me rendormis en laissant une larme couler le long de ma joue.

Quand je repris conscience pour la seconde fois, je n'eus d'autre choix que d'ouvrir les yeux. Mon regard se dirigea directement vers la fenêtre. Dehors, il pleuvait des cordes, comme si le temps représentait exactement ce que je ressentais en ce moment même.

Je regardai l'extérieur pendant longtemps. Je ne sais combien de temps exactement mais je sais qu'il passa un long moment avant qu'une infirmière ne passa devant ma chambre et eut un hoquet de surprise en me voyant réveillée.

Peter, le médecin qui s'était tant occupé de moi, arriva dans la chambre quelque instants plus tard.

-Axelle, comment te sens-tu? Me demanda-t-il.

J'avais mal à la gorge quand j'avalais et quand je respirai mais sinon, je me sentais toujours aussi vide.

Il passa une lampe devant mes yeux et vérifia mes constante sans même me toucher.

-J'espérai vraiment ne plus te voir, soupira-t-il avant de partir.

Mon regard se porta à nouveau vers l'extérieur pendant un certain temps avant qu'une autre personne n'entre dans la chambre.

-Salut Axelle, me dit Andrew en enlevant son bonnet.

Je levai un regard inexpressif vers lui.

-Je suis désolé, me dit-il.

Pourquoi?

-Je me doute que tu ne voulais pas être sauvée, me dit-il, je ne peux même pas imaginer la douleur que tu dois vivre à chaque instants de ton existence. Si je t'ai sauvée il y a trois jours, c'était par ce que tu as encore une vie qui t'attends. Une magnifique vie pleine de joie et d'amour, ajouta-t-il.

Je continuai de le fixer en silence. Alors c'était lui qui m'avait sauvée? C'est dommage, je l'aimais bien, je croyais qu'il était de mon côté.

-Tu sais, j'ai une sœur de ton âge, reprit-il en s'asseyant dans le fauteuil à ma gauche. Depuis le jour où tu avais disparue et qu'on te voyait partout dans les jours, j'ai peur qu'il ne lui arrive quelque chose. Quand je me suis occupé de toi à l'institut, j'ai eu de la peine pour toi mais j'ai aussi été terrifié à l'idée que ce soit ma petite sœur qui aurait pu vivre ce que tu as vécue. Quand je t'ai vu pendue à ce lit, je n'ai pas pensé une seule seconde à combien tu pourrais m'en vouloir, je n'ai pensé qu'à une seule chose. A ton futur qui sera magnifique. Alors je suis désolé que tu doives encore souffrir un certain temps avant de trouver le bonheur. Mais je suis sûre que tu le trouveras.

Il resta un instant, attendant sûrement une réaction de ma part mais ne récolta que le silence. Il finit par se lever, me salua et s'en alla tristement.

Je laissai mes larmes couler une fois que la porte fut fermer.

La vie n'en avait décidément pas finit avec moi. Aurai-je finis un jour avec tout ça?

Sous Le Sceau Du SecretWhere stories live. Discover now