back to the past 6

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Je pouvais enfin sortir de cet hôpital. Après une semaine de captivité supplémentaire dans une chambre aseptisé, je pouvais partir.

Agnès et Paul étaient venus me chercher avec un grand sourire que je ne partageai pas. Non, moi j'étais terrifiée à l'idée de sortir et de voir des gens qui pourraient me faire du autant de mal que lui

-Tu es prête chérie? Me demanda Paul. 

Logiquement, j'aurai du aller directement dans un orphelinat mais les deux adultes avaient fait des pieds et des mains pour que je retourne chez eux. 

Je hochai simplement la tête afin de leurs signifier que j'avais finis de ranger mes valises. Paul s'en saisit et me laissa passer la porte à l'aide de mes béquilles. 

Miranda et Pierre m'attendaient prêt de l'accueil afin de me dire au revoir. 

-Portes-toi bien Axelle. Et sois heureuse, tu le mérite, me dit Miranda. 

Je lui fis un sourire rapide afin de la remercier. 

-J'espère ne plus avoir à te soigner Axelle, vis ta vie à fond et profites-en, me souffla Pierre en se baissant afin d'arriver à ma hauteur. 

A lui, je fis un sourire un peu plus franc afin de le remercier silencieusement de m'avoir aider à calmée en tout et pour tout 9 crises d'angoisse. 

Carly, l'agent de police qui m'a sortit du camping-car était là ainsi que d'autres agents. Ma sortie de l'hôpital avait été annoncée publiquement et tous les journalistes ainsi qu'une énorme foule faisaient le pieds de grue devant les portes. 

-Il y a beaucoup de monde dehors, ils attendent tous de voir "l'enfant prodigue", annonça-t-elle. Le docteur m'a expliqué que tu évitais tout contact physique j'ai donc fait installer des barrières de sécurité, ajouta-t-elle. 

Je hochai la tête. 

Dans ma chambre, il y avait toujours un pare-soleil qui empêchait mes yeux de la lumière vive de l'extérieur puisqu'ils n'étaient pas encore complètement réhabitué. D'après l'ophtalmologue qui m'avait prit en charge, ça irai mieux d'ici une semaine mais il fallait que je les réhabitue moi-même. 

-Tiens, c'est pour tes yeux, me dit Miranda. 

Elle me tendit une paire de lunettes de soleil de marque. Je la remerciai d'un sourire rapide et les mis sur mon nez. 

J'avançai jusqu'aux portes coulissantes d'où on voyait déjà les crépitement des flashes des appareils photos. 

J'inspirai profondément, deux flics dont Carly était répartis à ma gauche et à ma droite. 

-T'es prête? Me demanda la jeune femme? 

Je secouai la tête de droite à gauche. 

-Tout va bien se passer, me rassura-t-elle.

Je n'y croyais pas vraiment mais finis pas acquiescer. 

Je fis le premier pas. Le pas le plus dure pour tout le monde, parfois même impossible. Comment vous dire que ce pas me faisait penser à un mur énorme de trois mètre que je venais de franchir. 

Les portes coulissante s'ouvrirent et le bruit envahit mes oreilles tel un ouragans. 

-Axelle! Comment vous sentez-vous après ce qu'il s'est passé? 

-Est ce que vous pensez pouvoir vous reconstruire? 

-Allez-vous vous rendre au procès de votre kidnappeur? 

Des dizaines de journalistes me posaient des questions tous en même temps, des questions aux quels je ne prenais pas la peine de répondre, continuant mon avancée, la tête baissée, protégée par les policiers. 

Une fois arrivée près de la voiture, Carly m'ouvrit la porte arrière et je me glissai rapidement dedans. Je posai ma tête sur le siège et fermai les yeux en soupirant. Agnès et Paul entrèrent à leurs tours dans l'habitacle, je les soupçonnais à ce moment là d'avoir discuter avec les médias. 

Paul démarra la voiture et prit la route vers leur maison quant à moi, je tentais de reprendre une respiration normale. La route fut assez courte mais quand on arriva chez Agnès et Paul, des gens attendaient et dans cette foule, je reconnus Katlynn, celle qui avait été ma meilleure amie depuis des années. Il y avait aussi des gens de mon lycée que je connaissais soit par ce qu'on était amis, soit de vue. 

Je sortis de la voiture en inspirant cette fois. Katlynn s'avança, les yeux pleins de larmes. 

-Axelle... 

Les lunettes que je portais cachaient surement mes yeux sans émotions car elle s'approcha encore de moi. 

-J'ai cru que tu étais morte, murmura-t-elle. 

Oh, mais Katlynn... Je suis morte. Intérieurement. 

Je ne bougeai pas, me contentant de la fixer. Elle refit un pas en avant mais cette fois, je reculai, collant mon dos à la voiture. La jeune fille jeta un regard à Agnès qui lui fit signe de ne plus approcher d'avantage. 

-On va rentrer, elle a besoin de se reposer. Viens la voir demain, proposa-t-elle. 

Mon ancienne amie hocha la tête et me laissa passer afin que je pénètre dans la maison. Une fois seule avec les deux adultes, je m'arrêtai dans l'entrée. J'observai les lieux comme si je n'avais jamais vraiment vécue ici il y a 4 mois et demis.

-Si tu veux, tu peux aller te reposer, ta chambre est toujours au même endroit, me dit Paul. 

Je tournai le regard vers les escaliers et me rendit vers eux. Je montai les marches qui menaient au premier étage et allai vers la dernière porte du couloirs. Ma porte. Une porte noir et blanche avec des étoiles collés dessus. Je l'ouvris et attendit sur le seuil. 

La chambre était juste assez grande. Il ne fallait pas moins mais pas la peine d'avoir plus. Les murs peints en mauve et gris étaient décorés de photos de moi et de mes amis, un lit deux places trônait près de la grande fenêtre, les draps étaient mis correctement et les quelques peluches que je possédais était posés sur les oreillers. Le cadre avec la photos de mes parents biologique à leur mariage était posé sur la petite table de nuit qui se trouvait à la droit du lit. Une grande penderie décorée d'un miroir, un fauteuil beige positionné près de la fenêtre ainsi qu'un bureau venait compléter le mobilier. 

Tremblante, je m'approchai du lit en regardant autour de moi comme si je redécouvrais tout pour la première fois. Je fis passer mes doigts sur le couvre-lit et finis par m'asseoir dessus. 

Après un instant, je me couchai et observai le plafond ainsi que ses 187 étoiles et ses 21 planètes. 

Il était incroyable que je me souvienne de nombre aussi futile alors que je me souvenais à peine du nom de mes plus proches amis. 

Tout le temps de mon avancée dans la maison, j'avais laissé mes lunettes de soleil sur mon nez, comme si c'est fine vitre en verre noires pouvaient me protéger sur monde extérieure, comme si elles pouvait me donner la force de continuer. Je n'avais aucune envie de les enlever. Non, aucune. 

Je me redressai dans mon lit et me tournai vers la fenêtre qui était dans mon dos. Je l'ouvris et  regardai l'horizon. La fenêtre donnait sur le jardin où se trouvait un énorme saule pleureur que j'affectionnais énormément. 

Je décidai d'aller prendre une douche, je me rendis donc jusqu'à la salle de bain , me déshabillai et me tournai vers le miroir. Depuis ma première crise de panique, je ne m'étais plus confrontée au reflet, je n'en avais aucune envie mais là, j'avais bêtement oublié la présence de ce miroir. Mon visage était toujours aussi maigre, mes cheveux n'était présent que par un fin duvet, j'avais encore de nombreux bleus sur mon visage ainsi que sur mon corps. 

Mon médecin m'avait avoué que j'allai garder de nombreuses cicatrices sur mon corps et ce pour le restant de mes jours probablement. 

Ma respiration s'accéléra, j'étais profondément dégoûtée par ce que je reflétais. Je tournai immédiatement le dos au miroir et entrai dans la baignoire en actionnant l'eau. Je me recroquevillai dedans, oubliant la douleurs de mon genoux et commençai à pleurer. 




Sous Le Sceau Du SecretWhere stories live. Discover now