Chapitre 18 : Maman!

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PDV Olivier

Je reste assis là, accoté sur son arbre, à la regarder partir. Je n'esquisse même pas un mouvement pour la suivre, trop désorienté pour la rattraper.

J'ai l'impression qu'elle va me rendre fou. Je ne sais pas dans quel monde je vivais à penser qu'il y aurait une raison valable à son évitement de la journée d'hier. Il faut croire que rien ne fait vraiment de sens en ce moment. Mon esprit est en contant ébullition, à la recherche de solution, mais chaque fois que je pense en avoir trouvé une, je réalise que tout ce que j'arrive à faire c'est d'augmenter la quantité de mes tourments.

Une légère brise vient me fouetter le visage alors que je me lève pour me mettre à marcher. Le soleil est déjà bien bas dans le ciel et la noirceur ne tarde pas à se joindre à la partie. Je n'aurais pas dû venir aujourd'hui, j'aurais dû laisser le temps filer et me concentrer sur le problème qui nécessite une solution plus rapidement que les autres.

Je ne me presse pas pour retourner à ma voiture, laissant mes pensées se rassembler un peu avant de retourner dans ma demeure. Je marche simplement, laissant mes pas me guider jusqu'au sable de la plage. Je longe l'étendu d'eau en observant les vagues qui frappe la paroi rocheuse de la montagne en face de moi.

Je ne pensais pas que c'était possible qu'une personne vienne à prendre autant de place dans une vie en si peu de temps. Je ne sais pas encore comment je vais faire, mais je dois trouver un moyen pour m'assurer qu'Élizabeth ne sorte pas de ma vie comme elle semble en avoir l'intention.

Ces derniers jours, je passe beaucoup de temps seul en dehors du château à essayer de démêler ce que je pense, il est peut-être temps que je me décide à aller voir ma mère pour qu'elle m'aide à faire le tri. Je lui en veux toujours un peu de s'être ralliée à la décision de mon père concernant le bal, mais je ne peux pas la bouder toute ma vie pour une stupidité pareille alors je décide d'aller lui parler.

Au moment où je franchis la porte d'entrée, je ne perds pas plus de temps et me mets en route vers le salon de thé de ma génitrice. Je ne dois pas me permettre de changer d'avis avant de lui avoir raconté au moins une partie de ma dernière semaine. Il s'est tellement passé de chose en une semaine que j'ai peur d'en oublier.

J'entre dans la pièce et je la vois, comme je l'espérais, seule avec un livre dans les mains. Elle relève la tête au son de mes pas, un grand sourire étirant son visage en me voyant.

-Olivier! Elle s'exclame. Que me vaut le plaisir d'une telle visite? J'ai l'impression de ne pas t'avoir vu depuis des semaines.

Elle n'a pas tout à fait tort, je n'ai pas pris de temps avec depuis l'annonce du bal.

-Si seulement je le savais, je lui réponds tristement.

Je m'écrase sur le divan en face d'elle et attends qu'elle me pose une autre question, mais elle reste en silence, me regardant simplement comme si elle tentait de me déchiffrer.

-Je pensais que j'arriverais à m'en sortir sans venir te voir, je lui annonce simplement. Il faut croire que je m'étais trompé si je me trouve ici en ce moment.

-Tu auras toujours besoin de moi, elle rit légèrement.

-Je commence à le réaliser, je réplique.

Je n'arrive plus à me contenir et je commence à lui balancer tous les mots qui ne viennent à l'esprit. Je ne peux pas affirmer que tout ce que je lui dis fait du sens, mais je peux au moins dire que ça me fait énormément de bien de le sortir de ma tête.

Je lui parle de tout, mais je réalise, après quelques minutes de monologue, que j'enlève de l'importance à Éli dans les événements que je relate. Ça me prend un certain temps avant de trouver pourquoi, mais je comprends au moment où j'arrive à l'épisode d'hier dans mon récit. Je le sentiment que si je parle à cent pourcent honnêtement d'Élizabeth à ma mère, elle va me faire voir quelque chose que j'essaie d'éviter depuis les deux derniers jours et je ne veux pas que ça arrive, pas maintenant en tous cas.

Le temps qu'il fautWhere stories live. Discover now