43 ➳ The words

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La loi de l'attraction est, parmi les lois universelles, l'une des plus populaires. Selon cette loi, toute énergie attire une énergie semblable. En d'autres termes, il suffit d'avoir des pensées positives pour vivre des choses positives. Ainsi, nous aurions juste à provoquer notre bonheur.

Flashback – deux ans plus tôt.

Nous étions rentrés de vacances il y a déjà une semaine. Je n'avais pas beaucoup bougé de chez moi, et mon état post-vacances était déplorable. Pour commencer, j'étais fatiguée. J'avais du mal à revenir à la réalité après ces deux mois loin de tout. Désormais, nous étions tous un peu éparpillés et même si l'on s'appelait régulièrement, ils me manquaient. J'avais passé des moment tellement extraordinaires que le retour à ma petite vie banale était difficile. En plus de cela le temps était horrible depuis près d'une semaine. Il n'arrêtait pas de pleuvoir à flot. Quand j'y pensais, la météo était à l'image de ce que je ressentais. Et pour cause, Colin me manquait terriblement. Au delà de ça, je détestais la façon dont nous nous étions quittés. J'y pensais souvent, mais je ne savais pas quoi faire de plus.

Il pleuvait des trombes et je n'avais pas eu le temps, ou devrais-je dire la motivation, d'aller faire des courses. Je mangeais des pates depuis deux jours et j'en avais franchement assez. J'avais donc appelé pour commander une pizza. Je n'avais aucune envie de sortir sous cette pluie battante pour aller la chercher moi-même, et puis je n'avais pas envie de mettre le nez dehors tout court.

J'avais faim et ma pizza avait déjà presque dix minutes de retard. J'étais en train de chercher quelque chose à regarder sur netflix lorsque la sonnette retentit enfin. J'emportai le plaid avec moi et ouvrit la porte après avoir récupéré un billet pour payer le livreur.

« Bonsoir. »

J'allais tendre mon billet et récupérer ma pizza lorsque je réalisai que c'était tout sauf le livreur qui se tenait devant moi. Ses vêtements étaient complètement détrempés, ses cheveux mouillés retombaient devant ses yeux et dégoulinaient sur son visage. Son regard était indéchiffrable et je me sentie toute petite face à lui.

« Colin... je... Qu'est-ce que tu fais là ? »

J'en perdais mes mots, il était la dernière personne que je m'attendais à voir devant chez moi.

« J'peux entrer ? »

« Euh... Oui, oui. »

Je me décalai un peu pour qu'il puisse passer. Je réalisai que j'étais en pyjama, démaquillée, enroulée dans un plaid, que Colin était chez moi et une bouffée de panique s'empara de moi.

« Fais comme chez toi, euh... tu veux boire un truc ? Un café ? »

Il accepta et je me rendis dans la cuisine. Quelque chose ne tournait clairement pas rond, j'étais dans l'incompréhension la plus totale. Colin n'avait pas décroché un seul mot depuis qu'il avait mis les pieds ici.

Je revins dans le salon, il était debout près de la télé et se retourna quand il m'entendit.

« Tu joues ? demanda-t-il en désignant la guitare acoustique qui trônait là. »

Je secouai la tête en déposant les deux tasses fumantes sur la table basse.

« Non. C'était celle de mon grand-père. Il en jouait tout le temps, et elle a une grande valeur sentimentale. »

« C'est une très belle pièce, commenta Colin en effleurant le bois de la caisse de ses doigts. »

Il attrapa la guitare par le manche et la souleva de son socle. Il prit place sur le canapé et fit vibrer les cordes afin d'accorder l'instrument. En silence, je m'assis en tailleur en face de lui et le regardai faire sans broncher. Je n'y connaissais rien en musique, mais les notes semblaient sonner de manière plus mélodieuse et Colin se mit à jouer.

« The words, Christina Perri, m'indiqua-t-il. »

Je savais que les notes me parlaient, mais j'avais l'habitude du piano et n'avais donc pas reconnu. J'étais obligée d'admettre qu'il était vraiment doué.

« C'est magnifique, dis-je. »

Il cessa de gratter les cordes et releva les yeux vers moi.

« Tu veux que je t'apprenne ? »

Je me retrouvai ainsi avec une guitare entre les mains et Colin qui me guidait patiemment. Notre moment fut interrompu par la sonnette qui retentit pour la seconde fois de la soirée. Cette fois la pizza était vraiment là et le livreur s'excusa pour le retard.

« Tu restes ? demandai-je à Colin qui s'était levé. »

« Oh... Je ne veux pas te déranger plus longtemps. »

« Je vais pas m'envoyer une pizza toute seule, je vais avoir besoin de ton aide, et puis je galère encore à la guitare. »

Il m'offrit un sourire et reprit sa place initiale. Entre chaque parts, Colin m'apprenait des morceaux de la chanson grâce à quelques accords fondamentaux. La pizza ne fit pas un plis et je savais désormais jouer toutes les phrases de la musique. De temps en temps Colin fredonnait les paroles pendant que je jouais et je me rendis compte qu'il était tard et que je ne savais toujours pas ce qu'il faisait là.

« Tu sais Jen, les sentiments ne sont pas comme des mines de crayon. »

Comme s'il avait lu dans mes pensées il venait d'aborder le sujet.

« Qu'est-ce que tu entends par là ? »

J'arrêtai de jouer pour planter mes yeux dans les siens.

« Ca ne s'use pas quand on s'en sert. »

Fin flashback.

On pourrait croire que les choses avaient finit par s'arranger ce soir là, mais comme à notre habitude nous n'avions pas réussi à nous comprendre. Il me reprochait d'avoir peur des relations amoureuses, on s'était disputés, il avait dit qu'il me détestait, puis qu'il était désolé et j'avais beaucoup pleuré. Ce soir là il est resté longtemps avec moi, mais ça n'a mené à rien et la situation n'était toujours pas apaisée. Pourtant, malgré la tournure que cela avait pris, je savais que nous avions partagé quelque chose et c'était un bon souvenir que je gardais.

J'avais l'impression de me retrouver à ce soir là. Je jouais et Colin chantait.

« Je voulais que ce soit toi qui l'aies, lui confiai-je. »

« Attend, tu veux m'offrir la guitare de ton grand-père ? »

J'acquiesçai. A l'instant où j'avais lu son nom sur le petit bout de papier j'avais su quel était le cadeau que je voulais lui faire.

« Je sais que tu es un musicien talentueux, en plus elle sera mieux avec toi qu'ici à prendre la poussière. Et puis c'est aussi pas mal symbolique, ça me tenait réellement à cœur. »

Il passa une main dans ses cheveux, pinça ses lèvres et finit par me répondre.

« Sache que si t'étais pas mariée, je t'aurais embrassée sur le champ. »


Hello hello ! Chapitre tout mignon, je veux pas vous entendre me menacer cette fois !
Bon je sais que le chapitre est un peu plus court, mais je voulais m'arrêter là.
Je sais que j'arrête pas de retarder la fin mdrr mais finalement j'ai changé d'idée en cours de route alors je saurais pas dire combien de chapitre il reste, 1, 2, 5 ? Je sais pas, je suis en TOTALE improvisation là 😂
Brefff j'espère pouvoir poster mercredi, mais si je poste pas c'est que j'ai pas eu le temps d'écrire 🤭
Bisouuuuus

The night it starts ♤ COLIFEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant