Chapitre onze :

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             Mardi soir. J'attends Harry devant chez lui. Il m'a envoyé un message ce matin pour me dire de venir à son immeuble. Le musée n'est pas à côté et il préfère y aller en voiture. Le jour n'est pas encore couché, il se fatigue lentement, tout comme les rayons plus doux du soleil.

La porte de l'immeuble finit par s'ouvrir et je regarde Harry arriver vers moi, toujours aussi beau et élégant. Il m'offre un sourire qui réchauffe directement mon ventre et je lui murmure un bonsoir. Sans attendre, il me guide jusqu'à sa voiture et m'ouvre la porte passager avant de faire le tour puis s'asseoir derrière le volant. Je m'installe, m'attache et j'ai l'impression de sentir son odeur partout.

Quand il met le contact, la radio se lance dans un bruit léger qui installe simplement un bruit de fond. Pour autant, on ne dit rien du trajet. J'observe le paysage qui défile, parfois Harry qui est concentré dans sa conduite.

Le trajet dure environ vingt minutes, mais le silence n'est pas gênant, on écoute tous les deux les musiques que diffuse la radio. Le véhicule se gare finalement dans un parking en face d'un bâtiment assez moderne.

Il y a déjà quelques voitures autour, des commerces un peu autour, mais c'est calme. Une fois que Harry est à mes côtés, on s'avance jusqu'à l'entrée. Il présente ses deux places qu'il a acheté en avance et on entre directement. Un petit hall avec un guichet d'accueil où une femme nous salue, nous donne un papier puis elle nous indique du bras le début de la visite. Je baisse les yeux vers la brochure, celle de l'exposition. Sur la peinture impressionniste et abstraite.

Sans attendre, nous entrons. Directement, nous plongeons au coeur d'une pièce sombre où seuls sont visibles des écrans et des grandes représentations aux murs. Des peintures colorés qui éclairent et nous permettent d'avancer et de s'y retrouver dans ce noir autour de nous. C'est à la fois déroutant et impressionnant. Les différentes oeuvres, de plus ou moins grandes tailleurs, aux murs, aux plafonds et parfois au sol, créer un effet de contraste et perspective.

Entre les autres personnes qui découvrent l'exposition, nous nous faufilons un chemin afin de mieux approcher et voir les tableaux projetés. Ainsi que les descriptions qui en sont faites en coin. Je me tourne vers Harry et il est dans son monde, ses yeux brillent et il tourne sur lui-même lentement pour tout observer et voir. Il semble si jeune et innocent. Et encore plus beau sous ces lumières artificielles et faibles.

Petit à petit, nous continuons le parcours et nous nous perdons au milieu de ces salles immersives et spectaculaires. C'est réellement une performance. Nous sommes immergés dans les oeuvres, elles ne sont pas simplement exposées, elles vivent. C'est ce que je murmure à Harry, entre deux salles, et il hoche la tête en m'offrant son plus sublime sourire.

Un moment, alors qu'il est occupé à observer une projection d'une image mouvante, je m'avance vers une petite salle plus sombre que les autres où quelques personnes viennent de sortir. J'y passe ma tête curieusement et tombe sous le spectacle de milliers de guirlandes de petites lumières dorées, de miroirs qui font penser à une infinité d'étoiles. Harry ne peut pas passer à côté de ça, je reviens rapidement vers lui et murmure, excité :

– Harry, viens voir ça !

Son attention se détache de l'oeuvre qu'il est en train de contempler et il me suit vers la salle. On entre côte à côte et je peux voir nos ombres bouger dans le reflet du grand miroir. C'est magique. J'ai l'impression de n'être entouré que de ces petites étoiles. Je vois à peine le visage d'Harry, mais je sens que quelque chose ne va pas. Son corps se rapproche du mien, semble tendu, mais surtout sa respiration s'accélère. Plus en alerte.

Sans chercher à savoir ce qui pose problème, je saisis délicatement son poignet l'emmène hors de la salle. Vers un endroit où il y a plus de lumière et d'espace. Il baisse la tête et reprends doucement son souffle. Je lâche son poignet et remonte mes doigts contre son épaule. Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, mais je crois que se retrouver dans cette pièce ne l'a pas rassuré du tout.

Le carnet || Larry.Where stories live. Discover now