|2| La Fosse

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La mort n'est pas une fin en soi, elle est juste le premier reflet d'un miroir

La voiture tomba, moteur en premier, dans une eau vive, la mer de Duiviv. Durant ces quatre mètres de chute libre, je ne sentais rien, j'avais l'impression d'être en apesanteur. L'entrée dans l'eau fut horriblement dure. J'aperçu Martin, la tête coincée dans le pare-brise; des bouts de verre étaient incrustés dans son visage.
Le sang y coulait, commençant à se mélanger avec les premières gouttes d'eau rentrant dans le véhicule.

Cling Les fenêtres, impossible à ouvrir, commençaient à se fissurer sous la pression de l'eau. Fatigué, je n'avais pas le courage de briser les vitres pour nager, je finirais par couler d'épuisement.
L'eau rentrait à une vitesse phénoménale, il était trop tard.
Que faire ? Rien, rien et rien, juste le néant.
J'abandonnais, je ne pouvais plus rien faire, j'étais fini.
L'eau montait encore, rapidement, rien ne pouvait l'arrêter. Seul un sablier savait le temps qu'il me restait avant de me noyer.
L'eau commençait à rentrer dans mes poumons. Une puissante monté d'adrénaline m'aidait à taper sur les restes des carreaux, détruit par la pression. La mort était inévitable.
Je tombais dans le néant, Black-Out total.

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- Eh chef, on a récupéré la voiture !

- Où ça ?

- Dans la mer, elle a fait une chute de quatre mètres, les deux pauv' types ne s'en sont pas sortis indemnes...

- Triste affaire, tout ça... Ils avaient de la famille ?

- Oui le gamin, un certain Clyde avait une sœur dénommée Jenia.

- Ok et l'autre ? Martin il me semble.

- Ce n'était qu'un simple délinquant qui, dès son plus jeune âge, a connu la drogue et l'alcool suite à son abandon, mais sinon, on ne sait pas grand-chose de sa famille d'accueil ou de ses amis.

- Je vois, merci.

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J'ouvris les yeux brusquement. Je souffrais intérieurement de mes poumons, comme si j'étais toujours en train de me noyer, comme si j'étais encore coincé dans ma voiture, avec Martin, dans la mer.
Mais cependant, j'avais un problème, c'était plus que dérangeant, je n'avais plus de ... cœur ! Ou alors, il ne battait plus...
Quand je pus récupérer ma vue, j'aperçu à quelque pas de moi, Martin, affolé. Ses yeux se posèrent sur moi, après qu'il est remarqué mon retour.

- Euh... Tu as les yeux blancs...

- Toi ... aussi ...

Je m'aperçu en suite qu'il y avait une foule innombrable de personnes... tous sans pupilles... qui essayaient de remonter d'une sorte de Fosse. Une présence derrière nous nous obligeait à courir, une présence monstrueuse...

BLOB'SWhere stories live. Discover now