Une fois que c'est fait je me rends compte que c'est Athéna qui se bat contre un homme qui me paraît très grand. Elle se débrouille bien, elle est agile et posée. On voit qu'elle prend le temps de réfléchir à ce qu'elle fait. Les gens sifflent et encouragent les concurrents dans un vacarme assourdissant. Une main se pose brutalement sur mon épaule et me retourne vers son -ou plutôt sa- propriétaire. C'est une femme grande, des cheveux courts, blonds et de petits yeux d'un bleu profond qui n'expriment que du dégoût. Exactement ce qu'il me faut.

- C'est toi qui t'es battu contre Silver la semaine dernière ?

J'hoche la tête ce qui fait naître un sourire narquois sur son visage.

- Tu as perdu ta langue ? Tu as peut-être trop peur ?

Je rigole devant son regard supérieur, ce qui a le don de l'énerver encore plus. Elle saisit mon t-shirt et me soulève légèrement du sol. Je ris toujours parce que je sais qu'elle ne peut rien me faire. Même si elle semble avoir de la force, elle est loin de faire le poids. Je fixe mon regard dans le sien et elle semble tressaillir avant de se reprendre. Mais je ne lui laisse pas le temps de parler que je lui dis avec un sourire amusé :

- Réglons ça sur le ring.

Elle me lâche et on regarde si l'un des deux rings est libre. Le combat d'Athéna n'est pas fini mais on sent bien qu'elle peut y mettre fin quand elle veut. Je m'approche à travers la foule de façon à être au plus près d'Athéna pour qu'elle m'entende.

- Tu peux finir vite ? j'aurais besoin du ring. Je dis en riant.

Elle me regarde et me fait un clin d'œil avant de mettre à terre son adversaire une bonne fois pour toute. L'arbitre la déclare vainqueur et elle descend du ring à côté de moi.

- Bonne chance ! Elle dit en riant elle aussi.

Je la remercie et monte sur le ring suivie par la blonde. On se place l'une face à l'autre et l'arbitre s'approche de nous. Il annonce les règles et nous demande d'attendre 5 minutes pour que les spectateurs puissent parier sur la gagnante. Pendant ces cinq minutes des gens viennent me voir pour m'encourager ou me menacer. Certains me menacent pour que je perde, d'autres pour que je gagne, enfin c'est le bordel total.

L'arbitre met fin aux paris et nous fait nous mettre en position. Quand le départ est donné, elle se lance sur moi sans réfléchir le moins du monde. J'esquive, elle recommence, j'esquive à nouveau et ainsi de suite. Elle s'épuise et moi j'ai envie de rire. Son regard est noir ce qui augmente mon envie de rire. On dirait un chiot face à une louve affamée. La foule en veut plus, elle veut que je la mette à terre et moi aussi alors je n'attends pas. Je fonce vers elle et anticipe son poing qui fonçait vers ma tête. Je me baisse et lui fais un croche-patte qui la fait tomber lourdement au sol. Je l'immobilise mais elle n'abandonne pas et se débat. Elle est sur le ventre et moi sur son dos en bloquant ses bras.

Après quelques minutes à se débattre, l'arbitre met fin au combat en me déclarant gagnante. On se relève puis on descend du ring. Elle, rouge de colère et de honte, et moi, satisfaite d'avoir pu me défouler. Athéna me rejoint quelques minutes plus tard et on discute un bon bout de temps avant qu'un homme d'environ 30 ans ne me défie sur le ring.

La soirée a été riche, 3 autres personnes sont venues me défier. Je me suis endormie immédiatement quand je suis rentrée. La journée de samedi est passée très vite et la fatigue se fait encore ressentir dans mon corps.

Il est vingt-et-une heure, un dimanche soir et encore une fois je suis crevée. Lua n'a fait que courir toute la journée dans la forêt. Elle est aussi allée voir la tombe d'Amélie puis a parcouru je ne sais combien de kilomètres juste pour le plaisir. Bref, je baille, encore, donc je vais aller me coucher.

*rêve*

Il y a une petite fille, brune, aux cheveux long, environ dix ans, accrochée au mur d'une cellule par d'épaisses chaînes de métal. Elle semble morte, mais je sens qu'elle respire, difficilement mais elle respire. Un homme entre dans la pièce seulement éclairée d'une lanterne. Il semble grand, fort, un loup, un Alpha. Elle a peur mais ne bouge pas. Elle tremble mais ne fait mine de rien, elle a froid mais ne grelotte pas, elle a les yeux ouverts mais ne voit pas. De nombreuses cicatrices couvrent son corps à peine couvert d'un t-shirt trop grand pour elle. L'homme s'approche et lui parle, je n'entends pas ce qu'ils disent mais une étincelle naît dans les yeux de la petite. L'homme s'en va un sourire sadique sur les lèvres, mais évidemment la fillette ne le voit pas. Quand l'homme a fermé la porte, je la vois qui bouge, son petit corps s'agite jusqu'à ce qu'elle arrive à enlever ses mains d'énormes chaînes. Ses poignets sont en sang mais elle sourit, comme si elle était déjà dehors. Son corps bouge dans la pénombre cherchant quelque chose. Au bout de quelques minutes elle brandit fièrement un trousseau de clefs. Alors c'est ça que l'homme lui a dit ? Ou étaient les clefs qui la feraient sortir de cet enfer ? Elle ne comprend pas, j'aimerais lui crier, lui hurler de ne pas sortir. Mais je ne peux pas, je suis condamnée à me taire. Elle sort de la pièce lugubre et je la suis tel un fantôme. Elle est prudente, elle observe son environnement comme on lui a appris, son regard perçant traverse le couloir à la recherche d'une porte de sortie. Elle n'a pas l'air de connaître les lieux alors elle marche au hasard. Elle ne se rend pas compte qu'il n'y a personne et que ce n'est pas normal. Elle arrive finalement à sortir et elle se met à courir au aussi vite que ses petites jambes le lui permettent. Elle court, encore et encore. Son corps mutilé fatigue mais elle ne sent pas la douleur, elle continue sans jamais s'arrêter. Jusqu'à ce qu'ils arrivent. Des bruits, des courses, des loups, une meute entière derrière une enfant qui court aussi vite qu'elle le peut. Ils lui courent après tranquillement sachant pertinemment qu'elle ne les sèmera jamais. Elle est un petit lapin poursuivi par une meute de chiens. J'ai envie de l'aider, de me transformer et de la porter loin d'ici. Mais je ne peux pas, je ne peux rien faire une fois de plus je suis impuissante. Un loup noir lui saute dessus et la plaque au sol en lui faisant une grande entaille au niveau de l'épaule. Elle se débat, essaye de s'enfuir alors il la laisse. Puis la rattrape, et la blesse à nouveau. Elle tombe de fatigue au bout d'un certain temps qui semble infini. Les loups rient et la ramènent en la traînant par terre comme un vulgaire trophée. Cette pauvre fille qui n'a jamais compris pourquoi le destin s'acharnait sur elle.

Je me réveille, lentement, comme si je ne voulais pas me brusquer moi-même. Cette fille, cette cellule, ces loups. Tant de choses que j'aurais aimé oublier. 

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Chapitre 31 enfin publié, désolé pour ce petit retard mais j'ai eu des problèmes avec Wattpad. J'ai du le désinstaller 3 fois avant de réussir à écrire ce chapitre. Bref, à la semaine prochaine pour la suite (si j'arrive à l'écrire 😂).

Bisous <3

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