Chapitre 1 - Runner

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Un torrent de flammes inexplicables s'emparaient de ses poumons. Chaque respiration lui faisait l'effet d'un coup de poignard dans la poitrine... mais il ne pouvait pas s'arrêter. Il ne sentait plus ses jambes et chacun de ses membres lui semblait inexistant, mou, insensible.

L'adrénaline explosait en lui, aucune émotion n'arrivait à le traverser hormis celle de la peur, de la fuite. Il était essoufflé et sa respiration saccadée. Pourtant, il était obligé d'injecter le maximum d'oxygène possible dans ses muscles et assurer la résistance de son corps pour que ce dernier ne le lâche pas avant de pouvoir être en sécurité.

Ses pupilles se focalisèrent. L'obstacle qui se dressait devant lui n'était pas de petite taille. Il força sur ses muscles pour accélérer le plus possible. Il ne fallait pas qu'il se rate. Ayant prit de la vitesse, le danger était présent dans chaque centimètre autour de lui. Son pied droit toucha enfin le bord de l'immeuble, c'était maintenant ou jamais. L'impulsion qu'il donna dans sa jambe l'électrisa jusqu'au bout des cheveux. Il balança ses bras en avant pour donner encore plus de force au mouvement, lancé en longueur au-dessus de plus de vingt mètres de vide.

Le prochain toit était vraiment loin, pourtant son saut lui permit de l'atteindre en quelques secondes à peine, qui lui parurent une éternité. Mais il ne fallait pas se déconcentrer maintenant.

Le parkour freerun était son quotidien, mais cette fois c'était différent. On le poursuivait et son chasseur était assez doué. Il n'aurait jamais pensé que des policiers avaient mis à disposition des gars qui savaient courir en parkour, et qu'on le prendrait en chasse cette fois-ci. Il ne pensaient pas qu'ils oseraient le poursuivre alors qu'ici il était même surnommé le « Runner » par la population de la ville.

La vitesse du saut fit tomber sa capuche en arrière, révélant ses cheveux bleus marines, ses mèches courtes et sa crête peignée en arrière. Ses mains touchèrent le sol du toit et il roula aussitôt pour amortir sa chute avant de se relever directement pour continuer sa course. La plateforme sur laquelle il venait d'atterrir était courte, il sauta à nouveau et rebondit sur un tuyau d'aération, étendant tous les muscles de son dos pour se rattraper plus loin. Il passa deux sorties de ventilation avec légèreté, passant ses jambes entre ses bras pour faire des Monkey Vaults d'une fluidité experte, puis sauta allègrement cinq mètres plus bas avant de se laisser glisser sur le sol pour passer en-dessous d'un réservoir d'eau.

Il jeta un œil derrière lui. Un seul des deux hommes des forces de l'ordre avaient réussi à passer le grand gouffre, mais il avait prit un retard important qui allait permettre au fuyard de le semer une bonne fois pour toute.

Il se laissa encore tomber de quelques mètres, se réceptionnant à la perfection grâce à ses genoux souples avant de sauter sur le mur d'en face. Sans perdre la moindre vitesse, ses mains adhérèrent étrangement bien sur la surface verticale et il atteignit le rebord en bandant les muscles de ses bras. L'impulsion fit décoller l'arrière de son corps avec légèreté et d'une simple roulade, il repris la course. À cet instant, le soleil couchant se refléta dans des baie-vitrées sur un immeuble face à lui et il se retrouva éblouit un instant. Une voix rauque et énervée résonna derrière lui.

« Ne bouge pas sale vaut-rien ! »

Un homme atterrit juste derrière lui à seulement quelques mètres. Le cœur de Runner palpita et il fronça les sourcils. Le policier avait escaladé le réservoir d'eau pour atterrir directement à son niveau, mais il n'allait pas se faire avoir si facilement. Une amertume coula dans sa gorge. Quelle société de merde.

Jiro Kyuban passait son temps à arrêter les voyous et les racailles du quartier tout en se battant pour survivre, alors qu'il n'avait que dix-huit ans. Les flics ne faisaient pas leur boulot et les héros s'en foutaient royalement de la petite délinquance de rue à l'instar des grands criminels. Par contre, dès qu'il s'agissait de poursuivre « Runner », des policiers sortaient de nulle part pour se mesurer à lui et faire vent de leurs exploits auprès de leurs collègues. Il lui avait fallut de voler un sandwich devant un kombini pour que le réseau lance une alerte. C'était n'importe quoi. Il avait toujours réussi à passer entre les mailles du filet et ce n'est pas aujourd'hui que ça allait changer.

Sunset Agency - My Hero AcademiaWhere stories live. Discover now