XVI- Jalousie

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Caleb : "Eh bien ma jolie, quand je disais que tu devais passer une mauvaise nuit, c'était pour rire hein."

Elle ouvrit grand les yeux, essoufflée. Caleb se trouvait près d'elle, assit sur son lit.

"Qu'est-ce que tu fiches ici Caleb ?"

Caleb : "Tu devrais plutôt me remercier, depuis que je suis là tu t'es largement calmée."

"Comment ça ??"

Caleb : "Tu étais en train de hurler dans toute la maison, je suis même sûr que le vieux, alors qu'il est dur d'oreille maintenant, t'a entendu."

"Tant que ça ? Je suis désolée si je t'ai réveillé..."

Caleb : "Ça va t'inquiète pas, mais qu'est-ce qui t'as fait crier comme ça ?"

"Je sais pas, je m'en souviens plus... J'ai juste dû faire un mauvais rêve..."

Le garçon hocha la tête, puis se baissa pour ramasser quelque chose. Il le releva et le tendit à la propriétaire de la chambre.

Caleb : "Tiens, y'avait ça par terre."

Légèrement honteuse, elle prit le doudou entre ses bras et le serra contre elle.

"Merci Caleb..."

Caleb : "C'est rien je te dis. Bon maintenant, essaie de ne pas me réveiller tu veux ?"

Il lui sourit, taquin.

"Oui, promis. Merci."

Caleb : "C'est rien va. Bonne nuit chochotte."

"Bonne nuit le coq."

Il lui lança un regard menaçant avant de quitter la pièce. Elle souria, et se concentra de nouveau sur sa peluche. Chez elle, elle pouvait crier autant qu'elle voulait, il n'y avait quasiment personne aux alentours. Là, elle allait devoir se calmer. Elle ferma les yeux, en espérant qu'elle n'aurait pas plus de terreurs nocturnes. Elle ne voulait pas embêter plus Caleb que ce qu'elle faisait déjà. Elle s'endormit de nouveau, et rien ne vient la perturber jusqu'au petit matin.

Les journées de cours étaient redevenues des journées banales. Elle était certes heureuse d'être désormais à Raimon, mais elle n'en était plus choquée à présent. Ses nuits continuaient parfois à être agitées, et elle ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi, alors que tout va mieux dans sa vie, devait-elle subir des cauchemars à répétition ? Ses mauvais rêves tournaient tous autour d'une histoire tragique : la perte d'un de ses amis. Parfois, c'était Caleb qui en faisait les frais. Mais quelques fois également, c'était David. Et, malheureusement pour elle, souvent, c'était Jude, comme cette nuit-là. Elle le voyait, joyeux, et l'instant d'après, il n'était plus là. Alors elle hurlait, jusqu'à réveiller son ami dans la chambre à côté, qui s'inquiétait de plus en plus, mais qui aussi dormait de moins en moins.

Caleb : "Bon, je veux bien que tu dormes mal, mais t'arrêtes de rêvasser ? On est arrivés là."

Il avait une voix légèrement fatiguée, et avec le temps, Lily s'en était rendue compte.

"Désolée."

Ils s'avancèrent dans l'enceinte du bâtiment, et à peine elle aperçut une silhouette qu'elle se jeta sur elle. Elle enlaça Jude, car oui, c'était Jude, le plus fort qu'elle put. Elle avait tellement eu peur cette nuit, plus que d'habitude, qu'elle devait se rassurer. Choqué par le comportement nouveau de son amie, le stratège ne su pas comment réagir.

Jude : "Lily... Est-ce que ça va ?"

Elle se rendit alors compte de ses actes, et s'éloigna rapidement de lui.

"Excuse-moi, j'ai eu peur de te perdre."

Jude : "De me perdre ?"

David, qui était à côté, ne comprenait pas non plus le sens de ces mots.

Jude : "Lily, qu'est-ce que tu as ?"

"Rien rien, ne t'inquiète pas..."

Elle se sentait honteuse maintenant. Du coin de l'œil, elle aperçut Mark et Axel, et pour échapper à son embarras, elle courut pour les rejoindre, laissant les deux amis plantés là. Caleb vint les rejoindre.

Jude : "Caleb, tu sais pourquoi Lily est comme ça ?"

Caleb : "Bah, elle a encore dû faire un cauchemar sur toi."

David : "Comment ça ?"

Caleb : "Elle ne vous en a jamais parlé ? Je pensais pourtant qu'elle était plus proche de toi Jude."

Jude : "Il faut croire que non."

Le stratège ne le montrait pas, mais il était vexé. Vexé que l'ex capitaine de la Nouvelle Royale en sache plus que lui. Mais dissimuler ses émotions était plus facile lorsque Caleb n'était pas là, car lui s'en rendait vite compte.

Caleb : "T'es jaloux Judie ?"

Il lui fit un sourire moqueur suite à sa remarque. Le garçon aux lunettes lui envoya un regard tueur.

Jude : "Ferme-la Stonewall."

Et il partit, laissant ses amis. David le regardait avec étonnement.

David : "C'est pas son genre de s'énerver aussi vite."

Caleb : "Bah, j'ai dû toucher une corde sensible."

Il hocha les épaules, désinvolte, et fit sa route vers sa salle de classe. Le garçon au cache-œil le suivit, ne voulant pas se retrouver seul.

Mark : "Lily, ça va ?"

La jeune fille, qui avait rejoint son capitaine et l'attaquant vedette, leur avait seulement dit bonjour. Elle n'avait ensuite fait que de regarder ce qui se passait à l'endroit qu'elle avait quitté. Et quand elle vit Jude partir, énervé, elle se demanda ce qui avait bien pu se passer.

"Oui oui, ça va..."

Axel : "C'est à cause de Jude et Caleb ?"

"Hein ? Non ! Enfin... Je me demandais juste ce qu'ils avaient bien pu se dire, pour que Jude parte aussi énervé..."

Axel : "Je me posais la même question, c'est rare que Jude s'énerve aussi facilement, je croyais qu'il réussissait à garder son sang-froid avec Caleb maintenant."

Mark : "Il nous le dira bien un jour ou l'autre non ? Allez venez, il ne faudrait pas qu'on soit en retard en cours !"

"Tu as raison, allons-y !"

Dans la salle, elle s'installa à côté de Jude, et tenta de lui faire un petit sourire, mais il ne lui accorda même pas un regard. Elle ne put rien faire d'autre car le professeur arriva, mais ça l'attristait. Comment pouvait-il être aussi froid avec elle ? Elle ne lui avait rien fait, non ? Perdue dans ses pensées, elle n'avait même pas entendu que l'enseignant faisait l'appel et annonçait son prénom.

Prof : "Mademoiselle Lily, je veux bien croire que vous trouvez votre voisin attirant, mais veuillez retrouver vos esprit et répondre lorsque j'appelle votre prénom !"

Elle détourna vite le regard en rougissant d'un seul coup, et répondit timidement à l'appel du professeur. Tête baissée, elle ne vit donc pas que son ami lui jeta un coup d'œil, avant de se reconcentrer sur le cours. Elle avait réussi à se ridiculiser, et elle n'aimait vraiment pas ça.

🌙

Le retard c'est ma vie entière.

9/12/2018.

Football de GéniesWhere stories live. Discover now