CHAPITRE 4

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Coucou ! Je m'améliore sur le rythme d'écriture, je trouve :D Je m'amuse de plus en plus avec ce texte et ça fait plaisir de le retrouver !

CHAPITRE 4

Dimanche 11 octobre 2020, 7h15

Une intense vibration dans les murs du beffroi tira Miranda de son sommeil réparateur. Alarmée, elle bondit sur ses jambes et regarda autour d'elle alors qu'un son profond se répercutait partout autour d'elle. Elle mit du temps à réaliser qu'il s'agissait du carillon en haut de la tour. Il y avait de quoi être surpris. Qui sonnait les cloches en pleine apocalypse ? Le sonneur avait-il complètement perdu l'esprit ? Affolée, elle se précipita vers ses affaires et les rassembla à la hâte. Le bruit allait ameuter tous les légumes des environs. Elle ne pouvait pas croire qu'elle avait baissé sa garde aussi facilement ! Depuis sa chaise à bascule, Louise l'observa s'agiter, l'air perdu. Elle ne comprenait de toute évidence pas ce qui était en train de se passer dans la tête de la jeune femme.

Le boucan cessa quelques secondes plus tard. Le carillonneur les rejoignit dans la petite pièce sous le clocher, le sourire aux lèvres. Miranda le fusilla du regard avant de l'attraper au col et de le plaquer contre le mur. Interloqué, l'homme leva les mains, confus.

— Mais qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? Vous voulez nous faire tuer ? hurla la jeune femme, en colère. Avec le bruit que vous avez fait, on va se retrouver envahis en un rien de temps ! À quoi est-ce que vous pensiez ?

L'homme, déboussolé, secoua la tête. Il la repoussa du bout des bras, mal à l'aise. Avec son air de chien battu et son regard vide, il énerva davantage la jeune femme. Qu'elle aurait aimé lui envoyer son poing dans la figure là tout de suite ! Si ce n'était pas pour les beaux yeux de Louise, elles seraient déjà sur le départ. Elle le relâcha et se dirigea à grandes enjambées vers la fenêtre pour observer les environs. Des racines fuyaient les abords de l'immense monument. Elle ne réussit pas à percevoir de quelle créature il s'agissait, mais quelque chose avait tenté d'escalader le mur de la tour. Elle lança un regard confus au carillonneur qui croisa les bras, visiblement agacé.

— Les cloches les font fuir. Les légumes n'aiment pas les vibrations. Je ne faisais que vous aider ! Pourquoi croyez-vous que j'habite toujours cette vieille tour ?

Elle plissa les yeux, méfiante. Louise s'interposa entre eux deux. Son sourire bienveillant manqua de la faire hurler. Elle faisait confiance à ce parfait inconnu bien trop facilement. Elle sentait, non, elle savait qu'il y avait quelque chose de louche avec cet homme ! Pourquoi était-elle la seule à le voir ? Devenait-elle paranoïaque ? Son instinct avait toujours été le bon par le passé, et le fait que Louise ne lui fasse pas confiance la blessait plus que de raison. Elle ne croyait pas au mythe du prince charmant qui sauve les jolies survivantes des griffes des méchants légumes.

Pourtant, encore une fois, elle décida de baisser sa garde pour le moment. Elle était encore trop faible pour se battre. Si elle poussait trop, cet homme pourrait se douter de quelque chose et décider de les éliminer plus vite que prévu.

— On devrait déjà être parties, bouda-t-elle. Il est bientôt midi et on n'a toujours pas de voiture. Votre hospitalité est touchante, dit-elle en appuyant bien le dernier mot comme s'il lui coûtait, mais nous avons de la route à faire.

— Je comprends, répondit-il. Vous étiez à la gare pour ça, pas vrai ? Vous avez vu comme moi les racines à l'extérieur. Je connais un raccourci souterrain qui pourrait vous faire gagner un temps précieux.

Mais de quoi il se mêlait celui-là ? Il essayait de s'inviter à leur insu ? Oh non. Ça ne se passerait pas comme ça. Il était hors de question qu'elle prenne en pitié le pauvre petit Quasimodo et qu'il vienne avec elles. Malheureusement, son opinion n'était pas partagée par Louise. Son expression se radoucit, comme celle d'une maman devant les pleurs de son enfant à la grille de l'école maternelle. Elle allait céder. Elle allait céder, et pire, elle n'allait pas lui laisser le choix. L'évidence lui sauta au visage. C'était un sorcier ! Il avait jeté un sort à son amie et elle avait totalement succombé à son charme. Aucune autre explication ne lui vint à l'esprit. Harry Potter avait décidé de s'approprier leur aventure et la glorifier de sa masculinité dépassée. Qu'est-ce que ça faisait d'elle ? Voldemort ? Peut-être que ça lui allait, étrangement.

Macédoine | Roman post-apo avec des légumes géantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant