Un nouveau départ

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Je suis partie sans me retourner. Plus rien ne me retenait à Polis, plus rien ne me retenait à la Nation des Glaces, aux Azgeda. Des barbares, des sans-cœur, la cruauté habitait au plus profond de leurs entrailles. Dans chacun de leurs yeux, on pouvait apercevoir la haine. Tant d'émotions négatives que je ne partageais pas avec eux. Je savais éprouver la haine ou être sans-cœur, mais seulement lorsque c'était nécessaire, en temps de guerre par exemple. Ils étaient capable de trancher une gorge pour de la nourriture.

Je traversais les bois afin de trouver un bon emplacement pour dormir. Cela faisait deux nuits que je ne dormais pas, ou très peu, de peur de tomber sur un Azgeda ou un Trikru. J'étais désormais considérée comme une déserteuse, une traîtresse. J'avais quitté mon peuple, ma ville pour mener ma vie loin d'eux et ce n'est pas un comportement que les Azgeda pouvait accepter. Ça faisait maintenant plus ou moins deux semaines que je vivais dans les bois, ne restant jamais plusieurs nuits au même endroit de peur que Roan ait lancé des traqueurs à ma poursuite. J'étais censée l'épouser, nous ne nous aimions pas mais j'étais celle qui avait gagné le combat à mort des prétendantes. Faisant partie de l'une des familles fondatrices des Azgeda, je devais combattre pour prétendre au trône au côté de Roan. Je n'avais nullement envie d'être reine, ni d'être mariée à Roan, j'avais donc quitté mes terres. J'aurais pu me laisser mourir et au moins je n'aurais pas eu de problème avec les Azgeda, mais je n'étais pas suicidaire, je tenais à ma vie.

Je m'arrête derrière un arbre lorsque j'aperçus au loin une rivière, c'était parfait pour me laver. Mes cheveux commençait à coller et ma peau était noircie par la terre. J'observais les alentours pour vérifier que personne ne s'était aventurer vers les bords de la rivière pour pêcher. Après avoir méticuleusement vérifier chaque parcelle du bord, je m'avançais toujours prudemment. Lorsque je fus au bord, je me déshabilla de manière à me laver. La peau de bête que j'utilisais afin de ne pas avoir froid la nuit commençait à sentir, il faut que je songe à m'en procurer une autre. Mes vêtements étaient sales et abîmés, mais je ne pouvais pas me permettre de les laver dans la rivière, il ne faisait pas assez chaud pour qu'il sèche vite et j'aurais trop froid. Une fois nue je rentrais dans la rivière, au contact de l'eau froide mes muscles se contractèrent. Je rentrais d'un coup dans l'eau et penchais ma tête en arrière pour mouiller mes cheveux. Je frottais agilement tout mon corps pour enlever toutes traces de terre, et terminais par mes cheveux. Une fois parfaitement lavée, je ne perdais pas de temps et sortais de l'eau afin de m'habiller. Je ne devais pas rester près de la rivière c'était trop dangereux. J'étais entrain de mettre ma seconde chaussure lorsque j'entendis du bruit dans la forêt, une ou plusieurs personnes arrivaient. A en juger par le bruit qu'ils faisaient, ils ne m'avaient pas encore repérée. Je me rapprochais afin de les identifier. Je ne voyais qu'une seule personne, un homme. A en juger par ses habits, il venait du ciel. Alors c'est à ça que ressemblait les Skaikru ? Physiquement, il n'était pas différent de moi, hormis ses habits étranges. Je m'approche de lui doucement pour l'assommer, hors de question qu'il me remarque et me suive partout avec ses petits amis lorsqu'il les aura prévenus. Je n'attaque jamais par derrière, première règle que l'on enseigne chez les Azgeda. J'arrive de front et lui demande dans ma langue ce qu'il fait ici, tout en brandissant ma lance et mon couteau. Il semble surpris de me voir et presque apeuré.  Sans que je ne lui demande rien, il lève les mains en l'air et lache un objet noir qu'il tenait dans ses mains. Je n'avais jamais vu d'objet comme ça mais a en juger par ses actes, ce doit être une arme ramené du ciel. Il baisse doucement l'une de ses mains pour enlever un couteau qu'il avait caché à la taille.

- Tout doux ma jolie, me dit-il comme si j'étais un vulgaire cheval. Je ne veux pas te faire de mal, je voulais juste aller boire de l'eau dans la rivière.

Je ne lui réponds pas et m'approche prudemment de lui pour récupérer son objet étrange et son couteau. Je regarde de plus près l'objet imposant noir et essaye de comprendre ce que c'est et comment l'utiliser.

- Fais attention avec ça, c'est une arme à feu, si tu appuies n'importe où tu risques de me tuer, ou de te tuer vu comment tu la tiens.

Il semblait anxieux et détendu à la fois, il avait un petit sourire sur de lui qui me déplaisait fortement. Je m'éloignais de lui, son sourire ne laissait rien présager de bon et je ne connaissais pas les gens de son peuple. Je pris toutes ses armes et m'éloignais tout en gardant un œil sur lui. Lorsque je fus assez loin, je reposais ses armes par terre. Je n'allais pas le laisser la sans arme, il se ferait sûrement tuer. Je m'apprêtais à me retourner lorsque je le vis regarder quelque chose derrière mois, mais un coup sur ma tête me fis tomber à terre. Je sentis un liquide chaud descendre de mon crâne, en passant par mon front pour ensuite s'écraser sut le sol. J'étais complètement sonnée et incapable de bouger. Je poussais un grognement en comprenant que je m'étais faite avoir et que j'allais sûrement m'évanouir dans quelques minutes. Mes yeux commençaient déjà à se fermer lorsque j'entendis le Skaikru parler à quelqu'un.

- Tu tombes toujours à pic Emori, dit le Skaikru avant de me retourner sur le dos. Voilà notre ticket pour retourner à Arkadia, Marcus sera ravi d'avoir quelqu'un à interroger.

***

Lorsque je me réveillais, j'étais dans un endroit que je n'avais jamais vu. La lumière était forte et blanche, les murs étaient gris foncés, il y avait des grillages partout. J'étais seule et je n'entendais aucun bruit, étais-je en enfer ? Lorsque j'essayais de me relever, je me rendis compte que mes mains et mes pieds étaient attachés à des chaînes reliées au mur, je me rappelle soudain les événements précédents. J'étais sûrement à Arkadia, si l'homme du ciel disait vrai. J'étais au sein du camp des Skaikru, ça ne présageait rien de bon pour moi, il fallait à tout prix que je sorte d'ici. Je me relevais brusquement ignorant les vertiges qui me prenaient sûrement dûs à mon coup sur la tête et tirais du mieux que je pouvais sur les chaînes qui encerclaient mes poignets. Je tirais d'une telle force que je sentais ma peau saigner sous les chaînes mais je devais sortir d'ici.

- Ça ne sert à rien à part te faire du mal.

J'étais tellement obnubilée par les chaînes que je n'avais entendu personne arriver. C'était un homme, les cheveux courts bruns et frêle. Il ne semblait pas agressif mais je devais me méfier de tout et de tout le monde ici.

- Je m'appelle Jackson et toi ?

C'était juste un homme envoyé pour récolter des informations sur moi. Je ne lui répondais pas, je me contentais juste de le fixer avec aversion pour qu'il ne tente pas de s'approcher de moi.

- Je vais entrer dans la pièce pour examiner ta tête, ne tente rien sinon je ne pourrais plus rien pour toi.

Un guérisseur ? Chez moi, on ne pouvait faire confiance à personne, et encore moins aux hommes. Si quelqu'un d'autre que votre famille proche vous propose son aide, il attend forcément quelque chose en retour. Les hommes attendent tous la même chose, ce sont des bêtes. Il posa sa main sur la poignée de la porte, et je reculais de plus en plus jusqu'à ce que mon dos touche le mur. Lorsqu'il referma la porte derrière lui, je courrais en sa direction et tenta de lui sauter dessus. Mes chaînes étaient trop courtes, mais il eut tellement peur qu'il appela à l'aide. J'étais menaçante, je grognais comme un animal, j'espérais lui faire comprendre qu'il ne m'approchera pas. Deux personnes avec des habits rembourrés, comme une armure, arrivèrent en courant. Je reculais lorsque j'aperçus des éclaires sortir des bâtons qu'ils avaient dans les mains. Qu'est ce que c'était que ça ? Qui étaient réellement ces gens venus du ciel ? Je criais lorsque l'un des deux hommes s'approcha trop près de moi. Il me frappa avec son bâton et je sentis tous mes muscles se contracter. Je ne pouvais plus parler ni bouger. J'allais de nouveau tomber dans les pommes.
Alors c'est ça que l'on ressentait lorsqu'on touchait un éclair ?

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Premier chapitre fini. Vous en pensez quoi ?

Fear is death - Bellamy BlakeWhere stories live. Discover now