Le Secret des dragons T2 : La vérité

...Brillera le soleil

Sans un bruit, Lynn referma la porte de sa chambre. En bas, Alan et Maya discutaient à voix basse.

D'un pas traînant, elle s'approcha de son miroir. Un pétale rose s'était perdu dans ses mèches brunes. D'un geste vif qui contrastait avec son humeur morne, elle l'arracha et le jeta dans un coin de la chambre. Belliana demanda à apparaître, mais Lynn l'ignora.

Elle s'installa sur sa chaise de bureau et ouvrit son ordinateur, puis sa boite mail.

Et puis finalement, après une courte hésitation, elle tapa :

Jason.

J'imagine que tu dois être surpris que je t'écrive, j'avoue que moi-même je ne pensais pas le faire avant d'avoir tapé la première lettre de ce mail...

*

Kim slaloma entre les tables en vrac au milieu de la salle et rejoignit la scène. Wes était allongé juste au bord, un bras et une jambe dans le vide. Il avait l'air d'un cadavre abandonné là. Kim s'installa près de lui.

« Tu y es allé ? demanda-t-elle d'une petite voix.

– Non, répondit Wes. Je suis ici depuis ce matin.

– Tu n'es même pas allé voir Azalée ?

– Qu'est-ce que je lui aurais dit ?

– Je ne sais pas, tu aurais pu te contenter d'être là.

– Ça aurait été beaucoup trop dur.

– Pour qui ? »

Wes se contenta de hausser les épaules.

« Tu n'y es pas allée non plus alors. »

Kim secoua la tête de droite à gauche.

« Je me suis dit qu'il vaudrait mieux qu'on se fasse un peu oublier. »

*

Tu sais, beaucoup de choses ce sont passées ces derniers temps. Lexy m'a dit que les héritiers étaient au courant pour la malédiction des exitialis depuis longtemps. J'ai toujours du mal à comprendre comment vous pouvez savoir autant de choses sur nous d'ailleurs. En tout cas nous avons levé la malédiction, et même si tout ne s'est pas très bien passé, on pouvait dire que le pire était passé, et nous prévoyions un dîner pour célébrer ça.

Puis on a comprit que la paix était loin d'être revenue.

*

Granny avait décidé de préparer du thé pour sa famille qui restait silencieusement dans le salon. Alors que l'eau chauffait, elle se rinça le visage au-dessus de l'évier puis retira le peigne décoré d'une fleur rose vif qui retenait ses cheveux. Entre son tailleur noir et blanc et ses mocassins bleu marine, il s'agissait là de la seule touche de couleur vive de sa tenue. Ça ne lui ressemblait tellement pas qu'elle aurait put en rire si les choses avaient été différentes.

Elle observa le peigne au creux de sa main sans entendre la bouilloire qui criait.

« Granny, je peux te poser une question ? »

Erwan entra dans la cuisine, et Granny n'eut pas le courage d'affronter son regard.

« Je t'écoute, dit-elle en sortant la bouilloire du feu.

– Promets-moi que tu ne me mentiras pas. »

Granny hésita, la bouilloire figée en suspension au dessus des tasses. Elle craignait de deviner la question qui suivrait.