Chapitre 22

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PDV Drago :

Un éclair de lumière verte, son père qui s'écroulait avec une expression d'horreur sur le visage. Sa mère le giflant si fort qu'il était projeté au sol. Crabbe et Goyle morts. Hermione torturée sous ses yeux. Le rire aigu de Voldemort. Potter l'insultant. Kingsley l'envoyant à Azkaban. Les détraqueurs. Les cris des prisonniers.

Toutes ces scènes passaient en boucle dans sa tête, sans qu'il ne puisse les arrêter.

Soudain, un grincement retentit. Suivit d'une douce chaleur, un Patronus.

Drago ouvrit les yeux.

Le Patronus qui se tenait face à lui était un lynx argenté. Devant, dans l'encadrure de la porte, il y avait Kingsley Shackelbolt.

- Mr.Malefoy, dit-il. Vous êtes innocenté.

Drago redressa lentement la tête, et cligna des yeux.

- Vous êtes libre, reprit le Ministre. Ça ne vous fait donc ni chaud ni froid ?

Pour toute réponse, le blond se contenta se soutenir son regard, impassible.

- Levez-vous, ordonna le ministre.

Drago se redressa lentement, ses jambes rendues tremblantes par trois mois d'immobilisation ; et suivit le ministre hors de sa cellule.

Deux Aurores se tenaient derrière eux, ils levèrent leurs baguettes quand Drago sortit dans le couloir. Ils étaient suivis par un détraqueur. Le jeune Malefoy sentit le désespoir s'emparer de lui, mais le Patronus de kingsley le repoussa.

Plusieurs minutes plus tard, ils transplanèrent dans le bureau de Kingsley, mais au grand soulagement de Drago, le détraqueur resta à Azkaban, seuls les deux Aurores les accompagnèrent.

- Votre parrain ne va pas tarder, lui annonça Kingsley.

Drago ne répondit pas, il surveillait les baguettes des Aurores toujours pointées sur lui.

- Mr.Malefoy ? reprit le ministre.

Mais au même instant, Rogue apparut par la cheminée.

- Drago !

Le jeune homme observa son parrain, il avait l'air vraiment heureux de le revoir. Il était toujours vêtu de son habituelle cape noire qui lui donnait vaguement l'air d'une chauve-souris.

Drago n'arrivait pas à croire qu'il était là, face à lui.

Le jeune homme n'avait plus prononcé un mot depuis le jour où il était passé devant le juge qui l'avait envoyé à Azkaban. Le blond avait eu beau argumenter, expliquer, parler, on ne l'avait pas écouté. Il avait fini par en déduire que les mots ne servaient à rien, qu'ils faisaient empirer les choses. Depuis, il ne parlait plus, au début, c'était parce qu'il ne voulait plus, mais après plusieurs semaines, c'était parce qu'il ne pouvait plus. Il avait l'impression que s'il disait quoi que ce soit, son parrain repartirait, et il retournerait à Azkaban.

Mais quand il fut interrompu dans ses réflexions par Rogue qui le serrait dans ses bras, le jeune homme sentit les larmes lui monter aux yeux. Il serra son parrain de toutes ses forces.

- Comment tu te sens ? lui demanda ce dernier.

Drago fronça imperceptiblement les sourcils. Rogue eut l'air de comprendre.

- Tu retournes à Poudlard, ajouta-t-il.

Cette fois, le blond fronça réellement les sourcils, mais le directeur l'ignora.

Après avoir tout réglé avec Kingsley, ils transplanèrent au chemin de Travers pour y acheter les fournitures de Drago.

Celui-ci regarda autour de lui, toutes les boutiques étaient rouvertes, la rue était bondée. Au-dessus d'eux, le ciel était légèrement couvert, mais il faisait bon. Drago se sentait exposé, il n'arrivait pas à croire qu'il était vraiment sorti d'Akaban, il avait l'impression d'y être encore, il sentait toujours le désespoir des détraqueurs, et entendait encore les cris des prisonniers. Tout ce qu'il voyait, entendait, et sentait sur le chemin de Travers, ne semblait pas réel, il avait l'impression de voir par les yeux de quelqu'un d'autre, que tout ça n'était pas vrai.

- Commençons par ta baguette, lui dit son parrain, vu que sa première baguette avait été détruite lors de la Grande Bataille de Poudlard.

Ils entrèrent chez Ollivander.

La sonnette tinta lorsqu'ils pénètrent dans la boutique. Le vendeur se retourna, il eut un mouvement de recul en apercevant le jeune Malefoy, mais se reprit en voyant Rogue.

- Bonjour messieurs, dit-il. Que me vaut ce plaisir Severus ? Je pensais que Mr.Malefoy...

- Ce n'est plus le cas, coupa Rogue. Nous sommes venus chercher une nouvelle baguette pour Mr.Malefoy justement.

Ollivander acquiesça.

- Je vois.

Il retourna dans l'arrière boutique, et revint quelques instants plus tard, une baguette dans la main.

- Essayez celle-ci.

Drago la prit, et l'agita. Rien ne se passa.

Après plusieurs autres essais peu concluants, Ollivander lui tendit une autre baguette.

- Bois de houx, 45 cm, crin de Sombral.

Cette fois, quand le jeune Malefoy l'essaya, la baguette émit des étincelles dorées.

- Et bien voici l'heureuse élue, commenta le vendeur. Je ne vends presque jamais de baguette avec des crins de Sombrals, en général, elles s'accordent parfaitement avec les caractères sombres. Mais elles sont excellentes pour les sortilèges informulés.

Drago regarda sa baguette. En effet, elle lui convenait parfaitement, mais son parrain, même s'il ne dit rien, ne semblait pas l'apprécier. Tant pis pour lui, de toute façon ce ne sera pas lui qui l'utilisera.

Après avoir acheté les autres fournitures nécessaires pour l'année du serpentard, parrain et filleul transplanèrent à Poudlard.

****

Quand ils furent dans le bureau du nouveau directeur de Poudlard, Rogue entreprit de donner ses dernières recommandations à son filleul.

- Tu sors d'Azkaban, donc, par pitié, ne te fais pas trop remarquer, les premiers mois du moins. De plus, je connais ta non-amitié avec le groupe de Potter, ne t'approche pas d'eux, d'accord ? Le couvre-feu est toujours à 21h, et le mot de passe pour aller dans ta salle commune est "Mandragore". Tu as des questions ?

Drago n'avait quasiment pas écouté ; d'un regard vide il fixait le coin du bureau. Il n'avait pas envie de recommencer une nouvelle année à l'école de sorcellerie, trop de souvenirs habitaient en ces murs, et tous n'étaient pas heureux.

Il sursauta quand Rogue l'appela.

- Tu m'as écouté ?

Le blond esquiva un signe de tête imperceptible, il voulait qu'on lui fiche la paix.

Rogue soupira.

- Très bien, tu peux sortir alors.

Drago prit alors sa grosse malle, et quitta le bureau, claquant la porte derrière lui.

I would like to hate you...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant