La sœur d'Antoine Griezmann

Chapitre 8

C'est en arrivant dans l'allée de Claire Fontaine que l'idée me vint. Certes ce n'était pas l'excuse du siècle, mais selon moi ça me permettrait de garder une bonne relation avec Benjamin sans trop divulguer mon histoire. Quand notre voiture se gare dans l'allée les gars sont déjà là à nous attendre. La plupart étant soit déjà rentré soit resté là pendant leur journée libre. J'entendis des bonjours auxquelles je répond vaguement et me dirige vers ma chambre. Je ne défais pas ma valise puisqu'on repart le lendemain matin pour le premier match des bleus. Je m'allonge sur mon lit et rêvasse bien que comme je m'y attendais cela fut de courte durée. Quelque avait frappé à la porte, je me lève et me retrouve nez à nez avec Paul qui me saute littéralement dans les bras avant d'entrer dans ma chambre. Je sourit et lui dit

_Ah bah te gêne pas surtout fait comme chez toi !

_T'inquiètes j'y compte bien, il reprend un air sérieux et poursuit, on doit parler tous les  deux

_Ah bon ? Et de quoi ?

_De Benjamin ! Qu'est-ce qui c'est passé entre vous tu l'as embras...

Je me précipite vers la porte et la ferme d'un coup sec

_Non mais ça va pas ! T'imagines si Antoine t'avais entendu ?!

_Oh relax

_Y'a pas de relax qui tienne soit discret un peu

_Mouais en attendant tu n'as pas répondu à ma question viens par la, dit-il en me faisait un signe de la main

Je m'assois au bord du lit et triture mes doigts avant de lui dire

_Bah..., on c'est embrassés

Il pousse un cri digne d'une ado hystérique et se lève en dansant.

_Je le savais ! Je le savais !

Il reprend ses esprits et me regarde étonné

_Mais alors comment ça se fait qu'il était un peu perdu hier ? Il devrait être heureux plutôt non ?

_Sans doute....

_Lou ! Dis-moi tout de suite ce que tu lui as fait !

Antoine passe sa tête dans l'encadrement de la porte et nous annonce que le coach veut voir tout le monde. Ouf ! Une explication en moins à fournir.
Nous descendons donc en compagnie des autre joueurs dans la salle de réunion. Didier aborde un air anxieux, il doit motiver toute une équipe en même temps.

_Silence ! Tous les joueurs se taisent automatiquement, comme vous le savez demain nous disputerons notre premier match avant le mondial. Je compte sur vous pour le gagner. Le fait que ce soit un match hors mondial ne doit en aucun cas remettre en cause votre façon de jouer. J'attend de chacun d'entre vous un sérieux et un dynamisme à la hauteur de l'événement. Si je voit que vous ne prenez pas ce match ou un de ces match au sérieux je prendrais les mesures qui s'imposent. Me suis-je bien fais comprendre ?

Tous les joueurs acquiescèrent par un Oui coach. Didier reprit son discours avec moins de sérieux.

_Allez maintenant filer préparer vos valises. Et que je ne vous entendent pas ce soir, reposez-vous au lieu de faire les marioles, finit-Il en rigolant

Tous les joueurs se précipitèrent vers la sortie, de vrais gosses. Je vis Paul frapper l'arrière du crâne de Antoine avant de se cacher derrière Blaise. Je rit doucement avant que je sente quelqu'un m'agripper le bras. Je me dégage violemment et me retourne. Benjamin surpris lève ses mains en l'air.

_Désolé, je voulais juste qu'on se parle, me répond-t-il

J'acquiesce d'un hochement de tête et le suit jusqu'à un banc extérieur. On s'assoit et il prend la parole.

_Je voulais qu'on reparle de l'autre soir. Je sais pas si c'est quelque chose que j'ai fait ou mal fait pour que tu en viennes à... à me repousser. Car avec les autres filles ça ne s'est jamais produit...enfin désolé je ne te considère pas non plus comme une fille...fin une fille parmi tant d'autre, il passe sa main dans ses cheveux cheveux et poursuit , Je pense que je m'éloigne et que je m'enfonce

_Et pas qu'un peu, dis-je en rigolant

_Arrête de te foutre de moi ! C'est la première fois que je tiens à une fille alors je sais pas vraiment comment m'y prendre

_Alors comme ça tu tiens à moi ? C'est que tu commences à te dévoiler Pavard

_On peut pas en dire autant de toi Griezmann

_Pour l'autre fois je suis désolée c'est que j'ai eu un passé assez houleux avec un de mes ex et ça m'a rappelé de mauvais souvenirs

Le vérité sans trop en divulguer, tu es un génie Lou !

_Il était violent ?

Je détourne la tête mal à l'aise

_Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose ?

Il hoche la tête pensif. Je vois à son regard qu'il aurait aimé en savoir plus mais si je n'ai pas pu me confier à Antoine, Theo ou même Maud je ne vois pas en quoi ce serait différent avec lui. Même si je l'avoue l'envie de tout lui raconter m'a parcouru l'esprit pendant quelques instants. Ce qui ne m'était jamais arrivée.

Le reste de l'après midi nous avons parlé de foot enfin il a parlé de foot. Il m'a parlé de son club à Stuttgart, de son enfance en tant que footballeur. Quand à moi je lui ai parlé d'Antoine, du fait qu'il ai dû partir jeune pour sa carrière nous laissant un peu dérouté  Theo et moi. C'était plus simple de parler avec lui car contrairement aux autres personnes à qui j'avais racontée ça, lui comprenait étant lui même footballeur. Il avait dû également faire des sacrifices pour réaliser son rêve.

Quand nous décidons de rentrer la nuit était déjà en train de tomber. En nous rapprochant de l'entrée je vis les visages de certains joueurs collés à la vitre. Dont celui de Paul au première loge, évidemment. A peine la porte ouverte les joueurs se ruent sur Benjamin, lui posant toute sorte de question, le taquinant. Pour ma part je me faufile entre les joueurs, atteignant ainsi l'escalier. Je monte ensuite les escaliers sans avoir attiré l'attention des joueurs. Enfin c'est ce que je pensait. Quand je me retourne Antoine est derrière moi l'expression grave.

_Lou ? Je croit qu'on doit discuter tous les deux.

Et merde.