Mon cher voisin

3 . N'importe quoi.

MARIE

Ah! Enfin, Mr mauvais caractère se décide à m'écouter!
- Écoutez; je veux qu'on arrive a s'entendre le plus cordialement possible. Donc, je vous propose de vous laissez faire autant de bruit que vous le voudrez deux heures le matin après 10h00 car avant je dors; et trois heures l'après-midi. De votre côté; vous ne m'en voudrez pas si je mets ma musique assez forte.

Cette situation m'amuse de plus en plus. Si on m'avait dit qu'un jour, je parlerai à quelqu'un à travers une cloison, je lui aurai ri au nez.
- Vous plaisantez là? Non mais sérieux; vous décidez même des plages horaires! C'est du grand n'importe quoi; hallucine mon voisin.

Évidemment que je plaisante; je ne suis pas comme ça. Cependant, je décide de le faire marcher encore un peu, pour voir jusqu'où il est capable d'aller. J'ai envie de rire, mais je me retiens.
- Je suis on ne peut plus sérieuse, Max. C'est à prendre ou à laisser. Sinon c'est le gardien qui se chargera de vous en parlez. C'est comme vous voulez.

Je l'entends presque soupirer d'agacement. C'est à mourir de rire. Au même instant, je reçois un appel de ma meilleure amie ; Lila :
<< - Tu es libre quand? J'aimerais beaucoup qu'on commence à acheter les vêtements pour ma petite puce.
- Oh, euh... pas tellement en ce moment, je suis désolée; j ai trop de travail... , je mens.
- Ah, d'accord, je comprends. Essaie au moins de passer à la maison... bisous ma belle. >>

Lila est ma meilleure amie depuis l'enfance. Elle est la soeur que la vie ne m'a pas donné. Mais c'est aussi une future maman. Alors forcèment, on se voit moins qu'avant.
Elle n'est pas au courant de ce qui m'est arrivé, je refuses de la faire souffrir avec ça .

- Marie? Vous êtes la? Vous savez que c'est vraiment impoli de laisser les gens de cette façon; m'interpelle Max.

Mince; je l'avais complètement oublié!
- Oui, oui, désolée j'étais ... au téléphone. Bon; vous avez refléchi?
- Oui, et je ne suis pas d'accord. Je refuse que vous me dictiez ma façon de vivre. Je ... Merde!

OK; je crois qu'il a atteint ses limites. Il est temps pour moi de faire mon mea culpa.
- Max; je dois vous avouer... Je rigolais. Je n'étais pas sérieuse. Je voulais juste voir si vous alliez marcher.

J'ai l'impression que j'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas; car je n'entends plus un bruit.
- Max? Vous avez entendu? C'était une blague. Oh, désolée si je vous ai vexé, ce n'était pas le but... Max, c'est bon, on peut passer à autre chose maintenant...

Soudain, mon voisin reprend la parole.
- Laissez-moi vous dire quelque chose, Marie; vous devriez réfléchir avant de parler. Bonne soirée! Ah, et autre chose; inutile de toquer pour me parler. Je n'ai rien à vous dire.

D'accord, là, je crois que j'ai vraiment merdé...
Bon; il est temps pour moi d'aller me coucher je crois.
Je prends mon livre du moment sur la table de chevet; essayant de penser à autre chose. Pourtant, je suis rapidement distraite par les sanglots que j'entends de l'autre côté.
Ne me dites pas que Max pleure, parce que là je crois que je vais vraiment me sentir trop coupable...

- Max, tout vas bien? je lui demande gentiment.

Pas de réponse. Je retente le coup.
- Max, écoutez; je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas vous blesser... Est-ce que vous voulez qu'on en parle?

Au bout de ce qui me paraît une éternité, il me répond enfin .
- Non, tout ne va pas bien! Et vous voulez savoir pourquoi? Parce que je suis un putain d'handicapé! Parce que je suis incapable de marcher, que je me déplace en fauteuil roulant, que je sors très peu de chez moi par peur du regard des autres. Alors, non putain, ça ne va pas! Et vous et votre mauvaise conscience, je vous emmerde!

Je reste bouche-bée par ses aveux. Je comprends tout de suite mieux pourquoi il s'est vexé lorsque je lui ai dis que je le faisais marcher.

Je crois qu'il a raison, parfois je ferais mieux de tourner ma langue dans ma bouche 7 fois avant de parler!