Chapitre 2 : Que le jeu commence

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Ma tenue n'avait rien d'exceptionnel. Une simple robe blanche et des ballerines assorties. Il en était de même pour mes cheveux que j'avais rapidement attachés.

Néanmoins, cette tenue ne passerait pas inaperçue dans ce genre de soirée où étaient concentrés des tas de personnes bien trop riches pour ce monde.

Je perfectionnai brièvement mon maquillage avant l'arrivée de mon père. Celui-ci était bien trop naturel pour une soirée d'une telle ampleur, mais si je voulais paraître pour une fille innocente et naïve, il ne fallait pas que je dépasse certaines limites.

Quand mon père vint sonner à ma porte, j'étais déjà prête et il me complimenta sur ma tenue alors que nous montions dans sa voiture. Ma mère, assise sur le siège passager, en fit de même et avait qualifié ma tenue "d'adorable".

Le trajet fut assez silencieux. Mon père n'avait pas osé parler et il semblait assez furieux. Comme d'habitude, les affaires n'allaient pas en sa faveur.

Dès notre arrivée sur les lieux, il s'éloigna en compagnie de ma mère. Il avait quelques conflits professionnels à régler avant tout et heureusement qu'il y avait mon travail pour l'aider.

Pendant un instant, j'inspectai les lieux. La salle était bien plus immense que je ne l'aurais cru. Ce n'était pas la première fois que je venais dans un tel lieu, et pourtant, je ne pouvais m'empêcher d'être impressionnée à chaque fois.

Je fis quelques pas, au moins pour me mêler à la foule sans me faire remarquer. Parmi la foule, je distinguai Ainsley. Il avait sûrement dû venir avec son père. Lui aussi remarqua ma présence et me jeta un regard assassin. Il était évident qu'il voulait entrer en contact avec moi, mais je détournai mon regard à la recherche de Cole Triaghan. J'espérais quand même ne pas être venue pour rien...

Rapidement, je le vis en compagnie d'un homme qui avait le double de son âge et qui était également le père d'Ainsley, Vitalik. Drôle de coïncidence. Tous deux semblaient bien s'entendre, comme si rien ne les séparait. Ils avaient probablement une vingtaine d'années d'écart, mais de loin, ça ne se voyait pas. Je ne m'attardais pas davantage sur eux et me dirigeai vers le buffet. Ce coin était assez reculé de la foule et je tomberai assez facilement dans son champ de vision.

Je n'avais aucun doute là-dessus. Je serai dans son champ de vision, le nombre de femmes présentes ici étant assez faibles. Ou sinon, elles accompagnaient déjà leur mari ou encore, étaient en groupe. Il avait sûrement assez d'audace pour emmerder un groupe, mais j'étais persuadée qu'il ne le ferait pas.

Alors, comme je m'en doutais, il s'empara d'un verre et s'approcha de moi, un sourire amical sur les lèvres, déterminé à me tromper. S'il voulait jouer avec les apparences, il allait évidemment perdre.

— Vous n'avez pas de verre. Pourquoi ne pas essayer ceci ? me proposa-t-il d'un ton un peu trop enjôleur.

Pendant un instant, je le dévisageai. Son teint me paraissait bien plus pâle que dans mes souvenirs, à moins que ses cheveux noirs n'arrangeaient pas son cas. En tout cas, ses cernes étaient assez visibles. Il manquait clairement de sommeil, mais, connaissant ses activités professionnelles, c'était à peine étonnant.

— Je ne bois pas, prétendis-je.

S'il y avait bien une chose que j'avais comprise à mon plus grand malheur, c'était que les hommes aimaient qu'on les résiste, qu'on leur montre qu'on n'était pas intéressé pour qu'ils se raccrochent bien plus à une illusion. Nul doute que Cole était comme ce genre d'hommes. Alors j'allais user de ses stupides principes, j'allais le repousser pour qu'il revienne en rampant...

L'Imprudence du FlamantWhere stories live. Discover now