Chapitre 5 : A la frontière des ennemis | tw

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(tw : alcool)


Je n'avais toujours pas la moindre nouvelle d'Hanna. Il fallait que je me fasse à l'idée : ce n'était plus une amie. J'étais désormais seule, mais j'avais souvent été seule, ce n'était clairement pas un problème. En revanche, Ainsley tentait encore de me contacter. Encore une fois, j'ignorais ses messages. Il finirait bien par se lasser.

Puis était venu le jour où j'allais emménager chez Cole pendant quelques jours. Lorsqu'il m'accueillit à la porte, il était bien trop heureux de me revoir.

— Tu peux installer tes affaires où tu veux, m'annonça-t-il poliment alors que j'entrai chez lui. Ne t'en fais pas si tu en oublies, je te les rendrai. Je ne verrai pas l'intérêt de les garder. Mais j'espère que tu ne partiras jamais.

Serait-il prêt à se comporter comme un gentleman pendant quelques jours ? En fait, j'en serais à peine étonnée. Mais je ne devais pas me faire avoir par le moindre brin de sympathie venant de sa part. Cole resterait, quoi qu'il arrive, un de ces hommes qui ne faisait qu'user des apparences à son avantage.

— Je vais mettre mes affaires dans la salle de bains, lançai-je pour éviter de prolonger ce silence.

— Attends, je vais te montrer où tu dormiras...

Avant même que je puisse riposter, il s'empara de ma valise et me conduisit jusqu'à une chambre où il y déposa ma valise. Visiblement, ce serait ma chambre pour les jours à venir. Étonnamment, c'était une pièce très éclairée, très blanche, ce qui jurait avec son look assez obscur. Néanmoins, le peu de décoration présente était assez impersonnel et rendait la pièce finalement assez austère.

— C'est... grand ! remarquai-je, ne voulant pas donner mes réelles impressions.

— C'est une chambre d'ami, mais je n'ai pas vraiment eu de visiteurs dernièrement. Enfin, peu importe... Ma chambre est à côté s'il y a un problème. Et si je n'y suis pas, je me serais probablement endormi sur le canapé.

— Sur le canapé c'est désagréable.

— Je l'ai fait des milliers de fois. Sinon, ne t'en fais pas, tout est propre. J'ai tout changé avant ton arrivée.

J'avais complètement oublié de songer à ça, mais il m'avait semblé évident qu'on ne dormirait pas dans le même lit. Lui-même s'était convaincu de l'idée. Et tant mieux, j'aurais quelques moments de répit, ça ne pouvait me faire que du bien.

— Maintenant tu peux déposer tes affaires où tu veux, ajouta-t-il presque mal à l'aise. Il y a même de la place dans les tiroirs, les placards, etc. Je vais te laisser ranger. J'ai un appel important à passer.

Il me regarda une dernière fois avec un sourire. Encore une fois, son air jovial me perturba. J'avais beau me dire qu'il ne faisait que jouer un rôle, je n'arrivais pas à y croire. Il y avait bien plus...

Puis, il partit, me laissant seule dans sa chambre. Encore une fois, je l'inspectai, ne pouvant m'empêcher de trouver cet endroit toujours aussi froid. J'avais l'impression de me retrouver dans une chambre d'hôtel et je ne pensais certainement pas avoir cette sensation. Peut-être que je m'attendais bien trop à tomber dans un endroit trop lugubre...

Je n'avais pas prévu d'étaler toutes mes affaires chez lui, mais c'était nécessaire pour moi de laisser quelques affaires dans la salle de bains. Je m'emparai de ma trousse de toilette et entrai dans cette salle de bains tout aussi froide que la chambre. Le rangement fut assez simple, je n'avais que ma brosse à dents, mon dentifrice, mon maquillage et quelques produits à déposer. Il y avait suffisamment de places, comme s'il avait vraiment peu de produits.

L'Imprudence du FlamantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant