XXXVII.

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       La télé allumée, les chips dans les mains, Neven ruminait, seul. Il aurait aimé regarder ce match avec son voisin, mais, après sa crise de ce matin, la psychologue l'après-midi et, enfin, ses trois amis chez lui, il avait préféré refuser l'offre. Il était claqué, même si ces soixante minutes de foot aurait été plus passionnantes et vivantes avec Ariel à ses côtés. 

Il ne parvenait pas à se concentrer sur le jeu des footballers, il était bien trop obnubilé par le fait que son voisin était entouré d'amis. Ça l'énervait. 

Un peu après que le match se soit terminé sur la victoire de la France, Neven regarda au travers de ses rideaux pour apercevoir les voitures des amis d'Ariel encore devant chez lui. Le bouclé trouvait ça stupide, car ils habitaient au bout de leur rue et venaient tout de même en voiture. Il imaginait que la petite fiat 500 noire qu'il n'avait jamais vu appartenait à Jim, son patron. 

Il repartit dans son canapé et alluma son pc pour s'occuper, il s'amusa à faire quelques réglages et répondit également aux nombreux messages de sa copine, de manière brève. 

Deux heures plus tard, il alla revoir et, cette fois, il n'y avait que la voiture de Fabien qui était toujours là. Neven fronça les sourcils, pourquoi était-il resté ? 

Il réfléchit plusieurs minutes et poussé par la curiosité qui le dévorait, il sortit de chez lui en tout hâte et rejoignit la maison de son voisin. Il sonna à la porte et quelques secondes plus tard, Ariel apparut devant lui. 

— Neven ? demanda Ariel, le regard interrogateur. 

— J'ai oublié ma boite de doliprane, t'en as ? trouva-t-il comme excuse. 

— Ouais, entre. 

Le bouclé examina les lieux, à la recherche d'une tête bien précise. Cependant, Ariel l'amena à la cuisine et il n'eut pas le temps de voir le salon. Pendant que son voisin cherchait après le médicament, Neven en profita pour l'interroger. 

— Il y a encore quelqu'un, chez toi ? 

— Oui, seulement Fab, répondit-il distraitement. 

— Il va dormir ici ? 

Ariel se retourna et lui tendit le doliprane avec de l'eau. Il hocha la tête en réponse à sa question. 

— Je me sens un peu seul quand Anna n'est pas là, et Jim et Aurél ne pouvaient pas restés. Mais je suis tout de même content, j'adore passer du temps avec Fabien, sourit grandement son voisin. 

Neven contracta sa mâchoire, il n'aimait pas ça.

— Vous couchez ensemble ? lança-t-il, d'une traite. 

Le faux bad boy écarquilla les yeux sous sa demande, totalement inattendue. 

— Non ! C'est juste un ami ! s'exclama-t-il, en colère que le bouclé puisse penser pareille chose sur lui. 

— Je ne te connais pas, Ariel, qui me dit que ces choses que tu fais avec moi, tu ne le fais pas avec d'autres ? questionna-t-il, plus que sérieux. 

Leurs yeux se lançaient des éclairs et leurs poings se serrèrent, prêt à se défendre si l'un des deux perdait le contrôle. 

— Sors de chez moi ! gronda Ariel, vexé et furieux. 

— Ou alors, peut-être que ces choses qu'on fait ensemble t'ont donné envie d'expérimenter avec d'autres gars ? poussa-t-il, semblant très calme. 

Le brun fit un pas en arrière, à la fois bouche-bée et prêt à le frapper pour dire de telles suppositions sur lui. 

  — T'es malade ou quoi ? Qu'est-ce qu'il te prend ? J'ai une copine, je te signale ! s'écria-t-il. 

— Ça ne t'empêche pas de m'embrasser et de te laisser te faire toucher, lâcha sournoisement Neven. 

Le bouclé intercepta le poing du brun qui allait s'écraser sur sa joue. Il l'avait retenu par son poignet et pouvait voir les yeux noirs de son voisin lui lancer des éclairs. 

— Il n'y a qu'avec toi, que ça dérape, parce que tu es le seul que j'ai envie d'embrasser ! s'égosilla-t-il. 

Neven le lâcha et aussitôt, le sous-directeur vint le pousser brutalement. 

— Maintenant, dégage de chez moi et n'ose même plus y revenir ! 

Le plus jeune s'exécuta et prit la porte, sans un regard derrière lui. 

 En rentrant dans sa maison, un sourire se dessina sur ses lèvres. Il avait obtenu ce qu'il voulait, c'est-à-dire avoir la confirmation qu'Ariel ne ferait rien avec Fabien, ni avec qui que ce soit d'autres. Ça l'énervait, de l'imaginer aux bras d'un autre gars. Il se sentait possessif envers la petite sirène et ça l'effrayait un peu. Il en parlerait à sa psy, la prochaine fois. 

L'esprit serein, il prit un bouquin et partit dans sa chambre pour lire un peu avant de dormir. Demain, il allait voir Ariel pour leur séance de musculation quotidienne, en espérant que celui-ci vienne, après la crise qu'il venait de lui faire. Une le matin et une le soir. Il avait touché le gros lot.


Rien de rien. [BxB]Место, где живут истории. Откройте их для себя