Corentin

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Je me suis réveillé dans un étrange tunnel. Que s'est-il passé ?

Je me suis pendu, un voile noir est tombé sur moi. Puis... plus rien. Même pas de lumière blanche dont j'ai tant entendu parler. Je ne peux pas cacher une certaine déception.

Je regardais autour de moi. Un long couloir dont je ne voyais pas le fond. Je regardai le mur devant moi, puis à droite, puis à gauche. Par où aller ? Au hasard, à droite. Je marchais lentement. Je ne savais pas où le chemin allait mener, mais je n'allais pas tarder à le savoir.

Les murs étaient sales, délabrés. Je n'avais pas peur, je n'étais pas triste non plus. Je ne ressentais plus rien. Était-ce ça être mort ? Ne plus rien ressentir ?

Je continuais ma marche, ne sachant jusqu'où irait le tunnel.

Deux silhouettes apparurent au loin devant moi. Je ne distinguais pas vraiment leurs visages, mais je discernais très clairement leurs corps. Ils faisaient à peu prés la même taille et semblaient assez musclé. Je criais :

-Hé ! Excusez-moi !

Les deux silhouettes me regardaient attentivement. Je m'approchais de plus en plus et leurs visages se faisaient de plus en net. Enfin, je voyais maintenant leurs visages avec précisions. Ils avaient un regard sévère. Ils étaient jeunes, couverts de tatouages sur les bras. Ils commencèrent à courir vers moi. C'est à ce moment là que j'ai compris que je devais courir, rapidement. J'ai aussitôt fait demi-tour et j'ai pris mes jambes à mon cou. L'angoisse, l'adrénaline et la surprise montèrent en moi. J'étais au moins rassuré sur un point, mes émotions n'étaient pas mortes.

Je courus sur une vingtaine de mètres seulement que l'un des hommes me plaqua violemment au sol. La douleur non plus n'avait pas disparu. Le deuxième homme arrivait à son tour. Ils me relevèrent et me trainèrent le long du couloir. Le voyage n'a pas duré pas longtemps. Nous venions d'atteindre la sortie du tunnel. A travers le ciel nuageux passait tout de même quelques rayons de soleil, éclairant de sombres bâtiments entourés d'une muraille. On aurait dit une prison. Les deux hommes me firent pénétrer à l'intérieur de la muraille, pour me faire entrer dans un bâtiment. Après avoir déambulé dans un dédale de couloirs, ils me mirent dans un bureau. Les seuls meubles présents étaient un bureau et deux chaises, l'une en face de l'autre.

Ils m'installèrent sur la chaise en face de la porte. Mes poignets furent comme attirés sur les accoudoirs, si bien que je ne pus les détacher.

Les deux hommes sortirent. Je n'attendis pas longtemps. Un troisième homme est entré. Il était plus grand, un petit bouc décorait son menton et des cheveux poivres et sels plaqués en arrière, habillé d'un costume blanc. Il s'installait juste devant moi.

-Bonjour Corentin, me dit-il d'un sourire sympathique. J'espère que ton voyage jusqu'à nous n'a pas été trop douloureux.

-Où est-ce que je suis ?

-Nous sommes là pour vous aider. Tu vas pouvoir te venger de ceux qui t'ont passé la corde au cou.

Je regardais attentivement l'homme. Il n'avait pas l'air méchant, même plutôt gentil. Je restais tout de même méfiant.

-Qui êtes-vous ?

-Je suis la Mort. Me répondit-il de son grand sourire.



Réseau suicideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant