Chapitre 5 :"Tu as envie de me tuer, n'est-ce pas ? Prends un ticket, ducon."

Start from the beginning
                                    

L'ancienne Robyn se serait laissée avoir par sa prétendue contrition et aurait accepté son offre.

Une paire de gifles sur les joues ? Il s'excusait en me couvrant le visage de baisers.

Un coup de poing dans l'abdomen ? Il me ramenait un bouquet de roses le lendemain.

Un viol conjugal en pleine nuit ? Il m'offrait un bijou en or avec son argent sale.

Pendant des années, j'ai enduré tout ça en silence.

J'ai camouflé les traces de coups avec du fond de teint, j'ai souri quand mes parents inquiets me demandaient comment j'allais, j'ai cru tous les mensonges qui sortaient de la bouche de l'homme que j'aimais depuis mes quinze ans. Je me suis enfermée dans mon rôle de victime sans me plaindre à quiconque, persuadée que j'avais mérité mon sort et que je ne valais rien. J'ai subi au quotidien les brutalités, les menaces, les humiliations et les injures de Lucas jusqu'au point de non-retour.

Jusqu'à ce qu'il s'en prenne à ma petite fille âgée d'un an.

Plus jamais.

Ce fut le déclic qui m'a amenée à quitter cet enfoiré, à le traîner en justice et à divorcer. J'ai eu gain de cause grâce à la ténacité de mon avocate, assortie aux certificats médicaux, aux photos de mes blessures et au témoignage de Nina présentés durant le procès de Lucas. Le verdict du juge, cinq ans de prison ferme, m'a semblé injuste et léger sur le coup étant donné tout ce qu'il m'avait infligée avant et pendant notre mariage... 

Si je n'avais eu l'amour d'Anya, de mes parents et de Nina, ma vie aurait été brisée et je n'aurais jamais pu me reconstruire.

– Tu n'as pas changé, Lucas ! Je le vois dans ton regard. Et même si c'était le cas, même si tu t'en voulais à mort pour ce que tu nous as fait, je ne retournerai jamais avec toi, c'est clair ? Va-t-en maintenant, sinon je hurle.

Mon obstination déplaît à mon ex-mari qui fronce les sourcils. Il esquisse un pas en avant. Je recule en levant mon arme improvisée. Mon portable est hors de portée...

– Allons, Rob, ne sois pas stupide ! m'avertit-il d'un ton sec. Repose ce couteau, je ne te ferai aucun mal. Tu as besoin de temps pour réfléchir et revenir à la raison ? OK, prends-le, digère mon retour. Mais laisse-moi voir ma fille. Ne m'enlève pas ça. Je suis son père, putain !

– Tu as perdu le droit d'être son père le jour où tu as levé la main sur elle, je dis, glaciale. Elle n'est plus ta fille.

Il exhale un soupir irrité.

– Ce n'était qu'une petite claque de rien du tout, Rob. Tu en fais toujours des tonnes, comme ta pétasse de mère !

"Une petite claque de rien du tout" qui lui a fendu la lèvre jusqu'au sang.

"Une petite claque de rien du tout" après l'avoir secouée dans tous les sens et balancée par terre parce que ses pleurs de bébé agaçaient Lucas.

Son crâne fragile aurait pu se fracturer sur le sol dans sa chute.

Les secousses auraient pu engendrer des séquelles cérébrales graves et irréversibles.

Anya et moi sommes des rescapées.

– Dégage, je peste haineusement. Dégage de notre vie !

Le prince charmant existe!(Il est italien et tueur à gages) *Publié chez BI*Where stories live. Discover now