Chapitre 1 : Liens du cœur

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BIP ! BIP ! BIP ! BIP !

Dans l'obscurité de la pièce, on peut entendre un grognement.

BIP ! BIP ! BAM !

Le réveil reçoit un coup brutal et arrête de sonner. On entend un soupir de satisfaction.
Quelques secondes passent avant que…

« Merde ! J'ai cours ! »

Dans des gestes précipités, la personne se lève et en se cogne contre les meubles. Elle parvient finalement à ouvrir la fenêtre puis les volets. La lumière entre et éclaire l’intérieur de la pièce ainsi que son occupant.

La chambre est dans des tons clairs de bleus et de gris avec une touche de blanc. Il y a un grand lit, des placards encastrés dans le mur, un bureau en verre avec un siège à roulette en face et enfin une grande bibliothèque pleine à craquer de mangas.

Le propriétaire de cette chambre est un adolescent. Celui-ci, après avoir fait un rapide aller-retour à la salle de bain pour faire sa toilette, s'est habillé. Un jean un peu grand retenu par une ceinture et un chemise large à carreaux bleus et noirs. Son visage est fin et délicat, sa peau laiteuse et ses yeux sont d'un jolie bleu-gris pétillant.

Il passe une main dans ses cheveux blond cendré pour tenter de se recoiffer. Parce qu'ils sont mi-long, cela n'a pas beaucoup d'effet. ‘‘Peut importe, on verra ça plus tard.’’ se dit l'ado.

Avant de sortir de la chambre, il attrape son sac de cours fait la veille, son téléphone et son casque audio. Derrière lui, il referme doucement la porte et descend les escalier sur la pointe des pieds.

Il dépose son sac dans l'entrée, près de ses chaussures et de son manteau. Puis va prendre son petit déjeuné dans la cuisine. Les traditionnelles tartines de pain et de beurre sont englouties en quelques minutes, rapidement suivie de l'habituel verre de jus de fruits. Il met sa vaisselle dans l'évier puis se lave les mains.

Seulement, il entend des pas dans l’escalier, sans doute sa mère qui c'est levé. Il n'a pas vraiment envie de la voir, elle lui ferait encore des reproches sur sa tenue. Alors, la seconde suivante, il est déjà dans l’entrée et enfile ses chaussures et son manteau.

Il jette son sac sur l’épaule, glisse son téléphone dans sa poche et met son casque autour du cou. Alors que sa main s’approche de la poignée, sa mère est derrière lui. Il ouvre la porte, se met dans l’entrebâillement et la regarde, attendant qu’elle parle d'abord. Elle soupire avant de dire :

«  Tu t’es encore habillé comme ça. Camille, je sais que tu es plus à l’aise dans ses vêtements mais… »

Elle ne finit pas sa phrase mais le regarde avec déception.

Il a très bien compris ce que veut dire sa mère. Toute sa vie on l'a chouchouté, traité comme une poupée fragile. Il déteste cette sensation. Alors… lorsqu’il avait déménagé avec ses parents dans une nouvelle ville, il l’avait vu comme une chance de recommencer à zéro.

Il avait effacé la petite fille à ses parents et était devenu un garçon libre comme l’air. Une fille qui ayant pris le masque d’un garçon pour pouvoir faire ce qu’elle souhaite, pour qu’on ne la traite plus comme un objet précieux. Son prénom n'avait pas vraiment aidé mais cela avait été compensé par son côté garçon manqué.

Il baisse les yeux avant de lui dire :

«  Vous ne comprendriez pas. »

Nouveau soupir de la femme.

« Fait comme tu veux… mais n’oublie pas que lors des réunions d’affaires de ton père et moi, tu devras t’habiller convenablement.

RéincarnationWhere stories live. Discover now