Chapitre 15

Depuis le début
                                    

PDV D'UNE POCHETTE TRÈS IMPORTANTE

Je m'ennuie. C'est horrible. Ces débiles de profs m'ont enfin tirée de mon placard, pour me mette dans quoi ? Un tiroir !

Suis-je donc si moche que ça pour qu'on veuille me cacher ?! Je ne sors que de temps en temps pour que l'on me remplisse et qu'on me vide, ensuite, je retourne dans l'ombre.

J'étais honorée du rôle que l'on m'avait donné au départ, mais là, c'est chiant.

L'école, comme ils disent, a l'air tellement bien ! Et les élèves sont si beaux ! Si jeunes ! À chaque fois, je ne vois qu'une petite partie. Une infime partie !

En plus, à chaque fois que l'on me porte et que l'on me montre, je suis ballonnée ! Ce n'est pas juste ! On ne me montre jamais sous mon meilleur jour.

J'en suis réduite à tout écouter et à deviner le reste. Je suis présentement dans le tiroir d'un bureau dans la salle des profs. Heureusement, on ne me sort plus trop souvent, je suis pleine et si ça continue comme ça, mes coutures vont éclater et ça va être la honte !

Tiens, j'entends des voix.

- Tu viens chercher la pochette ?

- Oui, je vais la mettre en lieu sûr. Il y a une petite fortune dedans et je n'aime pas la laisser sans surveillance. Je préfère la mettre dans le coffre du directeur.

- Tu as bien raison. Ces jeunes ! Dès qu'il s'agit de faire la fête, ils sont motivés et arrivent à gagner suffisamment d'argent pour organiser des bals de promo.

- À qui le dis-tu ! La jeunesse de maintenant... Au moins, ils s'investissent.

- Oui. S'ils pouvaient s'investir autant dans leurs études. Bon je te laisse.

- D'accord. Bonne soirée.

- Bonne soirée !

Voilà ! On me sort de mon tiroir et une main me prend. Pfiou ! Je me sens lourde !
Oh ! Le soleil se couche ! C'est magnifique.

Le prof me regarde. Ce n'est pas toi que je veux. Tu es beaucoup trop vieux, mais, tu m'as quand même sortie du tiroir donc je t'aime bien.
Le prof se lève, quitte la salle des profs et m'emmène dans un énorme bureau.

Ah ! Enfin un environnement digne de moi !

Il ouvre un coffre. Quoi ? Non ! Je ne veux plus être enfermée ! Tu m'as prise pour quoi ? Sais-tu seulement à quel point je suis importante ?!

Mais il s'en fiche cet abruti. Il me pose dans le coffre et, au moment de refermer la porte, nous entendons des cris.

Et que fait ce prof selon vous ?

Il ferme précipitamment la porte du coffre sans refaire le code.

Hey ! Idiot ! Tu sais à quel point je suis importante ? Oui, bon, je l'ai déjà dit, mais c'est vrai ! Je devrais plutôt être dans une vitrine gardée par des vigiles. Que dis-je ? Je devrais être sous une cloche de verre, comme la rose de la Belle et la bête et placée sous un système de sécurité sophistiqué !

Quoi ? Je suis une pochette peut-être, mais je connais mes classiques !

Il fait noir dans ce coffre et je n'entends rien. Quelle bande d'ingrats, je vous jure ! Ils se disent prof en plus...

Soudain, la porte s'ouvre et j'essaie de me faire petite et fine. Aussi classe que le grand brun et le bleu qui regardent dans le coffre.

Ils cherchent quelque chose. Ne cherchez plus, vous m'avez trouvée. Prenez moi comme vous voulez, ça n'a pas d'importance beaux mecs.

MON TYRAN BIEN-AIMÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant