Les êtres obscurs

Chapitre 24

Les frères

Zach

- J'ai encore un peu de mal à accepter ta nouvelle demeure. Cet endroit est trop... silencieux. Ton rire me manque, maman. Les anges m'assurent ta sérénité. Tu croyais tellement en eux. Le charme de Lucifer t'a facilement dupé. Malgré cette trahison tu ne leur en voulais pas, bien trop ravie de leurs existences. Tu as fait de moi ce que je suis. Je suis ton ange. Suis-je comme tu l'imaginais ? Je t'offre encore une rose. Cette fleur t'infligeait beaucoup de blessures, pourtant tu n'hésitais pas à les cueillir pour embaumer la maison de leur parfum. Aujourd'hui je te l'apporte en chair et en os. Regarde ! Ses épines m'ont coupaient. Je suis là pour te serrer dans mes bras, mais tout ce que je sens c'est cette stèle froide et austère. Je n'arrivais plus à surmonter mon désarroi quand les nouveaux squatteurs de notre maison m'ont appris ton décès. Je pouvais enfin me matérialiser, mais tu as été tuée deux ans après mon départ, il y a vingt ans. Dans ce cimetière j'ai cherchais et priais pour que ton nom n'apparaisse pas. J'ai lu Chris Dover 1999-2018. Une vision m'a surprit. Ce bébé souriant aux mains dorées. J'avais compris son identité. Ces yeux, tes yeux alors c'est ton enfant : mon frère. Mais ce souvenir m'échappait. Tu n'as pas pu résister à un véritable ange cette fois. Tu n'as fait que me remplacer. Tu dois être fière de lui surtout depuis que sa protégée lui a donné ses ailes immaculées. Arrête avec tes visions et viens m'annoncer la vérité.

Des pas et des voix m'interpellèrent. Je passais en mode fantôme. Chris et Chloé arrivèrent enfin.

- Je vous attends depuis une heure.

- Zach ! C'est toi qui déposes une rose sur la tombe de ma mère, demanda Chris.

- Ma mère, répliquai-je énervé.

- Comment ? Tu es plus jeune que moi.

- Imbécile, je vis depuis trente-six ans. Quand nos pouvoirs apparaissent, nous ne vieillissons plus. Les originels ont différents âges, car ils sont nés ainsi.

- Je suis désolé, Zach. Je comprends ta douleur. Comment est-elle morte ?

Il ne connaissait pas ma souffrance. Personne ne peut m'aider.

- Tu ne sais rien d'elle, m'exclamais-je.

- Alors, apprends-moi. Comme tu la toujours fait.

Une image de nous deux mains dans la main me fit perdre l'équilibre. Je contemplai trente-six chandelles et ma vue s'obscurcissait.

- Même pas en rêve ! criai-je en direction de la tombe.

- Tu arrives à lui parler !

- Non, ce n'est que des visions.

Ma tête me tourmentait à nouveaux. Elle me montrait Chris, un an à peine, sur mes genoux. Sa douce joie m'envahit. Je l'entendais émettre des vocalises.

- Zazary.

Son doigt pointait vers moi. Je ressentais son corps énergique se relevait et sautait.

- Petit kangourou.

- Zouzourou, gazouillait Chris.

Mon rire résonna et il bondissait sur mes cuisses de nouveau. Un écran noir surgit et la voix de Chris me réveilla.

- Tu es revenu à toi ?

- Oui c'est bon. Tu me prends par les sentiments, marmonnais-je.