7 - Confession

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Le Professeur se débattit aussi violemment que sa condition le lui permettait. Alpha lui avait saisi les poignets et le clouait au sol aussi aisément que si l'Akaïa avait été un chaton.

- P... pourquoi...

La bouche agressive d'Alpha rencontra brutalement la poitrine du scientifique, que l'humain avait juste eu le temps de dénuder en arrachant quelques boutons du col. Il était difficile au Professeur de ne pas ressentir une montée de désir en sentant ce corps vigoureux qui se pressait contre le sien, qui lui faisait ressentir une intimité que l'humanoïde s'était refusée durant des années.

- S'il vous plaît... !

- S'il vous plaît, quoi ?!

Le prisonnier se redressa sur ses avant-bras, libérant l'Akaïa. Ce dernier était en nage, il tremblait.

- Je ne veux pas, murmura-t-il doucement. S'il vous plaît, je... Vous êtes la première personne au monde à avoir osé vous opposer quand on me faisait du mal... Si vous me forcez à... je...

- Si je vous fais du mal, vous devenez fou, n'est-ce pas ? Pourtant, vous travaillez ici, à la destruction des humains !

Il y avait de la colère dans la voix d'Alpha. Le Professeur sentit un fluide glacial lui parcourir les veines. Il aurait voulu hurler que non, qu'il n'avait rien fait de mal, qu'il n'avait obtenu ce poste qu'après ces années de torture et d'angoisse, et qu'il s'était plongé dans la recherche et le travail pour oublier et pour moins souffrir. Mais le scientifique ne hurla pas. Il ne dit rien. Il serra les poings, ferma les yeux du plus fort qu'il put et détourna la tête, retenant les larmes sous ses paupières. Il s'attendait à subir, une fois encore, la fureur et la perversion de quelqu'un. Puis, il sentit une douce caresse sur sa joue. Les lèvres de l'humain se posèrent contre son oreille, à mi-chemin entre la parole et le baiser.

- Pardonnez-moi, Professeur.

D'un brusque mouvement de reins, Alpha se retourna, s'allongeant et serrant l'akaïa contre lui. En mouvements lents, il lui caressa les cheveux.

- Pardonnez-moi. Je ne recommencerai plus. Ne pleurez pas, je vous en prie. Nous allons trouver une solution.

L'Akaïa frissonna. C'était un piège. Il reconnaissait ce genre de revirements brutaux. L'humain lui tendait un piège : il attendait que sa méfiance s'éteigne pour frapper, et alors l'attaque serait si cruelle que l'humanoïde en deviendrait fou, une fois encore.

- Professeur ?

- Je sais que vous me mentez.

- Que je vous mens ?

- Vous voulez endormir mes soupçons.

- C'est une possibilité, admit le prisonnier en haussant une épaule.

Il se redressa sur un avant-bras. Ses yeux s'étaient faits perçants. Il cherchait un moyen de rentrer à nouveau en contact avec le scientifique apeuré. Alpha se mordit les lèvres et secoua la tête pour se débarrasser des mèches de cheveux rouges qui flottaient devant ses yeux.

- Avez-vous des ennemis, ici ? demanda-t-il sans prévenir.

- Des... ennemis ? hoqueta le Professeur qui tremblait toujours, allongé non loin de ce dangereux humain.

Alpha était un tigre, un fauve mortel qui ne manquait jamais son coup. S'il se choisissait une cible, il l'abattrait, dusse-t-il en mourir. Le Professeur, fasciné malgré tout par cet humain charismatique, espérait au plus profond de son être ne pas devenir cette cible. Toutes les fibres de l'Akaïa vibraient de crainte à l'idée de ne pas continuer à pouvoir parler, interagir avec cet humain. Il avait – oh, comme il s'en voulait ! Comme son corps était coupable et son esprit faible ! – il avait ressenti une vague de désir animal lorsque les mains implacables et le corps puissant d'Alpha étaient entrés en contact avec lui. Pourtant, il n'avait cédé à cette tentation de devenir le jouet des volontés de l'humain. Autre chose, une épine vénéneuse, infectée, l'avait aiguillonné et l'avait retenu de se laisser aller. Cela, l'homme l'avait parfaitement compris. Alpha restait impassible : la fragilité et les blessures intérieures – à vif – de cet être si complexe qu'il tenait en son pouvoir provoquaient en lui une impression qu'il haïssait viscéralement.

Alpha - InoculationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant