DARYL

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☆☆☆ Point De Vue de RAVEN ☆☆☆

Voilà déjà sept mois que Lana est réapparue, bouleversant la vie de tous et surtout la mienne. Sept mois et il ne lui en aura pas fallu plus de deux pour reconquérir le coeur de mon beau brun.

***

— J'dois essayer, tu comprends ? m'avait-il dit, au moment de rompre avec moi et de la choisir, elle.

Tenter de continuer un chemin à ses côtés, commencé plusieurs années avant notre rencontre. Voir où ils en seraient arrivés, s'ils avaient pu poursuivre leur relation.

N'être qu'un intermède, un pointillé, mis au pied du mur sans avoir voix au chapitre.

— Oui, je comprends, avais-je mécaniquement répondu, bien que ce ne fut pas réellement le cas.

Je ne savais qu'une chose de manière certaine : avant, je devais déjà lutter contre son fantôme, mais avec sa résurrection, je n'avais clairement plus aucune chance.

Après le choc des retrouvailles, le retour des sentiments... Adieu Raven, re-bonjour Lana.

Que dire, que répondre d'autre ?

Mon instinct de survie m'avait conseillé de le laisser partir cette fois, de ne pas me battre pour lui. J'avais assez essayé et surtout échoué, manquant de perdre la précieuse amitié de Lisa à la faveur d'un moment d'égarement avec Daryl , qui ne voyait pas d'un meilleur oeil que moi le retour de la soeur de César aux côtés de son jumeau.

***

Je resserre les pans de mon gilet sur ma poitrine, en frissonnant, tout en regardant par ma baie-vitrée la vie new yorkaise suivre son cours, le flot de véhicules partant au travail s'écoulant lentement. Derrière moi, les déménageurs s'activent afin de charger les derniers meubles et cartons dans leur grand camion, avec pour mission de convoyer toutes mes affaires jusqu'à un nouveau lieu de résidence et je me fais la réflexion que les bouchons de la grosse pomme ne me manqueront vraiment pas.

Je ne peux en effet plus rester à New York, je dois changer d'air.

***

Travailler avec Matt était devenu véritablement impossible pour moi. Un calvaire et une torture quotidiens qui avaient bien failli avoir raison de ma santé mentale. Si Gabriel, affecté dans une filiale de Carter Corporation à Singapour, ne s'était pas décidé à me proposer de le suivre, j'aurais probablement été mutée directement à l'HP.

Cinq mois passés à côtoyer Matt sans pouvoir le toucher, lui parlant et le regardant à peine.

Cinq mois passés à souffrir le martyr, le coeur en miettes, à m'étioler pour ne plus être que l'ombre de moi-même...

La proposition de mon manager était tombée à point nommé : me sauver de cette déliquescence qui rôdait autour de moi, prête à m'avaler toute entière pour me perdre dans les méandres d'un chagrin éternel, antichambre de l'enfer, errant mi-vivante mi-morte.

J'avais donc accepté, y voyant là une main tendue dont l'objectif clairement identifié était de me sortir de l'eau où je me noyais sans même chercher à me débattre. La perspective d'un "à venir" loin de ma peine m'avait redonné un peu de souffle, un peu de cet oxygène nécessaire à la vie et qui me manquait tant ici.

***

La voix d'un des employés me sort de la torpeur de mes pensées :

— Tout est chargé, mademoiselle Stanton. Si vous voulez bien signer le formulaire, ici et ici. Nous nous chargeons de vous faire parvenir vos effets le plus rapidement possible.

[OS] Tranches de vieWhere stories live. Discover now