Chapitre XXVIII

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Autour de moi, les gens dansent, parlent fort et boivent énormément. Les lumières trombinoscopes de la pièce me brûlent la rétine, mais je ne laisse rien paraître. Accoudée au bar, à côté de Thomas qui lui, semble adorer l'endroit, je me contente d'observer. 

Le jeune Oracle sourit à diverses personnes comme s'ils les connaissaient, échange deux, trois mots avec des inconnus et éclate de rire lorsqu'Arrynn s'approche de nous pour le forcer à aller danser. 

Restant donc seule au bar, j'observe alors la piste de danse sur laquelle Thomas, Arrynn et Samantha se trémousse. Mes sourcils se froncent en apercevant la Banshee. Qu'est-ce qu'elle fait ici ?

Je reconnais l'endroit, la fête, mais elle n'y était pas ! Cette fête, en l'honneur de Thomas, qui est officiellement devenu Oracle, s'est déroulée bien avant son arrivée... Alors que fait-elle ici ? 

Habillée d'une robe noire ouverte de chaque côté, en forme de losange, au niveau des hanches, ses cheveux sont relevés en un chignon légèrement défaits qui permet à certaines mèches de retomber sur ses épaules. 

Elle sourit et rit avec des gens que je ne connais même pas, danse avec des hommes que je n'ai jamais vus, mais reste relativement proche d'Arrynn tout de même. Elle ne semble pas être à l'aise parmi tous ces inconnus.

Les deux filles s'éloignent de la piste de danse et vont s'asseoir dans un coin, sourires aux lèvres. Je remarque alors que Thomas n'est plus avec elles. Où est-il ? Je me retourne pour essayer de l'apercevoir, mais rien. 

— Tu vas lui dire ?, murmure-t-il dans mon oreille.

Je tourne la tête vers lui, essayant de lire dans son regard ce dont il est en train de me parler. Mais les lumières du club ajouté à son masque rendent ses iris presque invisibles. 

Comment est-il revenu aussi vite près de moi ? Qu'est-ce que je suis en train de vivre ? Je n'ai même pas l'impression d'être dans mon propre corps. Comme si quelqu'un me forçait à vivre cette situation. 

— Lui dire quoi ?, réponds-je sur le même ton.

Il sourit et je peux voir ses fossettes se creuser.

— Que tu l'aimes. Ça se voit à la manière que tu as de tourner la tête quand elle t'appelle, la lumière dans tes yeux quand elle te parle, le sourire que tu as quand elle se bat, ton regard protecteur quand elle ne te voit pas. Je continue ?

Je reste un instant interdite devant ses paroles. De quoi est-ce qu'il parle ? Je suis son regard et découvre celui de Samantha, qui me sourit. Je souris en retour et reporte mon attention sur Thomas. Devant ses déductions, je me contente de rire avec une assurance qui m'est étrangère, comme si quelqu'un avait pris possession de mon corps, avant de murmurer :

— Non.

Je vois Thomas soupirer et il lève les yeux au ciel avant de me frapper l'épaule de son poing fermé. En fronçant les sourcils, je remarque alors que le décor s'efface jusqu'à ce qu'il ne reste que moi et l'Oracle, dans le vide sidéral. 

Le jeune homme fronce les sourcils également et je le fixe, enfin libre de mes mouvements. Mais avant même que je ne puisse parler, l'image du jeune homme vacille et je l'entends soupirer, avant que sa voix ne s'élève dans le vide: 

— Pour une fois, tu ne veux pas ouvrir les yeux ? 

Sur cette dernière réplique j'ouvre les yeux et me redresse, l'esprit confus et le cœur battant. Pourquoi est-ce que Samantha était dans ce souvenir ? Pourquoi est-ce que Thomas m'a posé cette question ? Je n'ai aucun souvenir de cette question. 

Les Chroniques d'Idan (tome 2) : La Première ReineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant