P L A Y W I T H M E (Thomas Sangster)

12

Je ne bouge pas, et il ne renchérit pas. Je le vois regarder le lointain, ses yeux éclairés par le soleil couchant.

"Pourquoi tu es comme ça ?" osai-je dire.

"Comment ça ?"

"Pourquoi tu changes d'humeur toutes les deux secondes ? Pourquoi tu es prêt à me frapper, et, un instant après, tu me montres des signes de douceur ?"

"Je ne te frapperai jamais Louise, arrête ça."

"Tu ne te rends pas compte, comme tu me fais peur quand tu t'énerves. Je ne sais pas ce qui te retient à chaque fois, mais ce matin j'ai vraiment cru que tu allais me frapper." lui avouai-je.

"Jamais de la vie." Répète t'il fermement.

Je lâche l'affaire et je me lève en enlevant les brins d'herbes accrochés à mon jeans.

"Tu vas où ?" me demande t-il.

"Dans la voiture."

A peine je lui tourne le dos que je sens qu'il attrape ma main.

"Reste. Un peu. S'il te plait." me dit-il doucement.

Je le regarde droit dans les yeux, soupire et je me rassois à ses côtés.

"Pour ton jeu... Tu m'as choisis car je ressemblais à Alissa ?" le questionnai-je.

Il hausse les épaules.

"Pourquoi m'as tu dis que tu n'es jamais tombé amoureux ?" continuai-je.

"Parce que c'est vrai. C'était quelque chose de très fort avec Alissa, mais je n'ai pas ressentit les symptômes d'être amoureux. C'est pour cela que je suis certain de gagner, et toi de perdre. » me repond il.

« Je ne serai pas aussi sur Thomas. » lui répondais-Je avec un léger sourire.

Il me renvoie le sourire, et j'ai l'impression d'avoir un ange en face de moi. Il est tellement beau quand il sourit. Quand ses lèvres s'étirent pour laisser apparaître ses dents. Un genre d'ange-démon.

« J'accepte de t'aider, mais ce n'est pas pour autant que tu gagneras ce jeu, Thomas. »

« Je n'ai pas besoin d'être aidé. »

« Si tu en as besoin. Et n'ose pas me dire le contraire. Mais je serai là Thomas, pour toi. »

Il baisse la tête et je vois ses poings se serrer, comme à son habitude quand je dis quelque chose qui touche à son problème.

« Allez, on rentre. Carl doit t'attendre.» dis Thomas en se levant brusquement.

Je l'imite sans riposter et nous retournons nous installer dans sa voiture. Le retour à la ville. Thomas me ramène directement devant chez moi, à ma plus grande joie. Il se gare sur le bord du trottoir avant de se tourner vers moi.

« C'était une... belle soirée. » dis-je doucement.

« Ouais... » grogne t'il.

Je souris en levant les yeux au ciel. Ce gars là n'arrivera donc jamais à exprimer un seul signe de joie.

J'ouvre la portière de la grande voiture de Thomas et c'est alors que je sens sa main qui se pose sur ma cuisse.

« Attend. » me dit-il.

Je stoppe mes mouvements et je me rassois dans mon siège.

« Quoi ? » demandai-je.

Il me regarde droit dans les yeux.

« Fais attention avec Carl, Louise. »

J'hoche la tête. De quoi il se mêle ?

« Promets le moi. »

« C'est promis Thomas. »

Il me regarde d'un air satisfait. Puis je me perds une nouvelle fois dans son regard si envoûtant. Je m'y perds tellement que je ne remarque même pas que nos deux têtes sont entrain de lentement se rapprocher l'une de l'autre, comme un aimant. Un aimant si puissant qu'aucune de nos consciences n'arrive à le contrer. Nous ne sommes qu'à quelques millimètres l'un de l'autre. Je détaille une nouvelle fois chaque parcelle de son visage, et je le trouve de plus en plus beau. Je le vois avancer ses lèvres vers les miennes.

Et j'entreprends d'aller à sa rencontre. J'avance alors les miennes.

Au dernier moment, alors que je sentais son souffle chaud caresser mon visage, je le vois alors reculer sa tête de manière plutôt rapide à mon goût.

« Bonne nuit Louise. » me dit il, un sourire narquois sur le visage.

Irritée par cette blague de mauvais goût, je sors de la voiture en soufflant et je claque la portière derrière moi. Je le devine satisfait, avec son grand sourire étrange plaqué sur ses lèvres.

Il a failli gagner.

Je rejoins mon chez-moi, le cœur lourd. Pourquoi est-ce que je commence à m'attacher autant à lui ? Pourquoi est ce que je laisse rentrer cette tempête, cette âme destructrice dans ma vie ? Je ne trouve pas la réponse à cette question, mais tout ce que je sais c'est que Thomas veut juste me faire souffrir. Il veut gagner ce stupide jeu, juste pour se prouver à lui même qu'il n'a pas de cœur, qu'il n'a pas de sentiments. Dans cette histoire, il ne pense qu'à lui, et moi comme une idiote je commence à vouloir le sauver, à vouloir l'aider. Mais comme il me la dit il ne veut pas être aidé.
Il faut que je m'éloigne de lui, que je m'écarte de ce poison si toxic, de cette bombe à retardement qui risque d'éclater ma vie. Il faut seulement que je reprenne ma petite vie d'étudiante, comme avant.
Personne n'aura gagné, ni perdu, mais c'est sûrement la meilleure des solutions. Pour moi, et pour lui.

Au revoir Thomas.