16. Lune apaisante

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« Ne dis plus jamais que tu comprends ce que je ressens, Hongust. Tu es comme eux tous, tu ne m'as jamais aimée. »

Non, Axa, ma petite fille, ne m'abandonne pas, supplia-t-il.

Tu n'es qu'un monstre, je te hais. Tu m'as trompée et menti.

Non, je n'ai toujours voulu que te protéger.

Tu mens !

Elle hurla et, grâce à la télékinésie, lança un métal lourd sur Hongust qui s'affala sur le sol.

Maintenant, je vais te faire payer et t'envoyer là où tu mérites d'être.

Du sang dégoulinait de son crâne ; il reculait alors qu'Axa, le regard sombre, se dirigeait machinalement vers lui.

Non, s'il te plaît. Axa, non, hurla-t-il en suppliant.

Il ouvrit les yeux en balançant sa tête de gauche à droite, en sueur et le cœur battant à tout rompre. Il ne faisait que des cauchemars du genre, tout le temps, du moins depuis la disparition d'Axa. Il avait ce vide en lui, sa fille lui manquait terriblement et il aurait tout donné, même sa vie, pour la serrer une dernière fois dans ses bras. Sa température corporelle était extrêmement élevée, ses lèvres, gercées et son visage, pâle. Il arrivait à peine à esquisser un mouvement. Une céphalée profonde et des courbatures intenses le clouaient au lit. Il était si faible et vulnérable, il n'avait aucune idée de ce qu'il en était de la cité. Soudain, une toux malsaine se saisit de lui. C'est à ce moment que Cody se glissa dans la chambre et lui servit un verre d'eau dont il avala maladroitement une minime gorgée, laissant couler un filet de salive sur sa joue. Cody avait de la peine pour Hongust, il était une personne extrêmement bonne, selon Cody.

Le sort ne s'acharnait que sur les innocents. C'était malsain, mais il aurait préféré voir Paul Jones agoniser à la place du lieutenant. Sans lui, la cité se dirigeait dans un mur, voire vers l'enfer.

Cody s'installa près de l'homme, le scrutant avec peine. Le docteur Ben fit irruption dans la pièce. Il avait le regard rivé sur des fiches électroniques, semblables à une tablette électronique, mais sans la partie physique. C'était comme tenir des données dans sa main. Il finit par détacher son regard de ses fiches, remarquant la présence de Cody qu'il salua d'un signe de tête. Son regard navré se dirigea ensuite vers le lieutenant Hongust puis il se rapprocha de lui. Il plaça la plaque virtuelle au-dessus du corps de Hongust puis la lâcha. Elle se dirigea d'abord vers l'avant puis vers l'arrière, de sorte à parcourir tout le corps de Hongust. Lorsque la plaque s'arrêta, le docteur Ben s'en saisit et fit quelques manipulations. En réalité, la technologie permettait de faire des analyses sanguines sans prélèvements. La plaque du docteur, appelée omnipotent plate, était destinée à accompagner les médecins dans leurs tâches : consultation, analyse et stockage de données. À la fin des manipulations, il posa un regard des plus inquiets sur le lieutenant Hongust.

— Je me dois d'être honnête avec vous. L'analyse révèle que votre sang contient des grains toxiques de cinabre. Normalement, le cinabre n'est pas nocif, mais il semble s'être infiltré dans votre organisme et s'y être installé depuis près d'une vingtaine d'années. Il semble s'être intégré dans votre organisme par inhalation.

Cody resta confus face à ce qu'il entendait alors que Hongust semblait en connaître la raison.

— Nous n'avons pas réellement de solution, mais les données ont été transférées au laboratoire pour des recherches approfondies. Pour le moment, nous allons continuer votre traitement, expliqua-t-il. Courage, lieutenant, finit-il avant de sortir de la pièce.

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