Chapitre 2

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Arel dégageait le chemin pour avancer, tandis que Solo assurait leurs arrières dans la forêt qui semblait devenir une véritable jungle au fur et à mesure qu'ils s'y enfonçaient. Les lianes et ronces entravaient leur chemin d'une façon qui semblait presque volontaire, comme pour les dissuader d'aller plus loin, ce qui ne faisait que persuader les deux héros de continuer plus en avant. Les grands coups d'épée qu'Arel distribuait tranchaient avec une aisance impressionnante, et les yeux perçants de Solo, qui regardait de temps à autre au-devant d'eux, s'assuraient qu'il n'y avait pas d'ennemis aux alentours. 

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'ils avaient quitté leur nouveau campement et la faim et la fatigue les poussèrent bientôt à faire une pause. Les deux jeunes hommes dégagèrent un petit coin de toute liane, et s'assirent à même le sol. Arel sorti l'un des fruits que Reck avait ramené ce matin et l'envoya à Solo qui l'attrapa au vol. Tous deux étaient impressionnés par le remarquable travail d'équipe qu'ils faisaient: une osmose s'était installée, si forte qu'ils n'avaient presque plus besoin de se parler pour se comprendre.

Au cours de la pause Solo se leva discrètement et examina de plus près les ronces qui les entravaient. Il s'approcha, puis observa assidûment la manière dont elles se reconstituaient après avoir été coupées. Il en vint à la conclusion qu'elles n'étaient pas d'origines naturelles.

-Tu sais, dit Arel en s'éclaircissant la gorge, sans vouloir passer pour le rabat-joie de service, je m'en doutais un peu.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Eh bien –il se leva et rejoins Solo- la manière dont elles sont agencées est significative. Ça, couplé à l'ambiance oppressante de cette forêt, si on peut encore appeler cet endroit une forêt, tout laisse croire qu'il y a une malédiction dans les parages.

-Ce qui amène à la question suivante : pourquoi quelqu'un maudirait cet endroit ? Il n'y a rien par ici, dit-il en regardant autour de lui.

-En effet, et conte tenue de la puissance des guerriers de Nokturnus, si c'est ce bois qui était touché, nous n'aurions jamais pu rentrer dedans.

-Donc l'épicentre de la malédiction se trouverait plus loin... On est juste assez éloigné du centre pour en ressentir les effets, mais beaucoup moins fort !

-C'est ce que je pense aussi, lui répondit Arel. Reste à savoir si l'endroit d'où est partie la malédiction est un endroit stratégique, ou si on a lancé cette malédiction dans le simple but de lancer une malédiction.

-Dans ce cas il n'y a pas beaucoup d'autres options disponible –Solo se leva et s'étira avant de ramasser ses affaires- nous devons aller voir ce qu'il y a plus loin.

Roto sourit en voyant que son compagnon pensait de la même manière que lui. Il récupéra ses affaires avant de trancher à nouveau les ronces devant lui tandis qu'ils avançaient plus loin dans cette forêt maudite...

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Une vive lumière surgit de nulle part et s'estompa aussi rapidement qu'elle était apparu, laissant deux jeunes hommes étendus sur le sol, perdu dans une nuit noire. Après une minute d'un silence total, l'un d'eux remua faiblement et le bruissement du vent dans les feuilles reprit. Le deuxième remua à son tour et c'est le clapotis du ruisseau voisin qui se fit à nouveau entendre. Allen se releva péniblement et sentit son estomac lui jouer des tours ; il se souvenait de très peu de chose de son monde d'origine, mais des détails insignifiants étaient gravé en lui comme sur du marbre. Parmi ceux-ci se trouvait son aversion pour les voyages téléportés. Reck quant à lui n'éprouvait rien de particulier et se releva frais et pimpant comme une fleur. 

Dissidia Dragon QuestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant