Taekook
La pulpe de ses doigts frôlait le métal argenté de cette poignée. Il se demandait ce qu'il pourrait se passer par la suite. S'il aurait la force de passer à autre chose et d'oublier l'erreur qui n'allait tarder de se produire, car elle était inévitable. Et malgré son hésitation visible, son corps entier souhaitait avoir le sien contre sa peau. Sentir ses lèvres contre les siennes, ses doigts longilignes parcourir ses muscles en tension, son souffle chaud et erratique contre son épiderme sucré. Toute ses sensations lui avaient terriblement manqué et par la seule force de son corps, car son esprit lui criait de s'en éloigné, il avait ouvert la porte qui le séparait auparavant de son bourreau.
Son visage apparant, masquant la tristesse des jours pluvieux et de leurs êtres séparés. Ses cheveux noir mouillés par la tempête à l'extérieur et ses lèvres rose à souhait. Non, jamais il n'aurait du ouvrir cette porte et c'était trop tard pour ne faire rien qu'un pas en arrière. Ils se désiraient comme si c'était leur dernier jour sur terre.
D'un geste précipité, sans grande attention, ils s'étaient rapprochés l'un de l'autre se frôlant le visage, leur souffle se coupant pour reprendre de plus belle et se braquer sur celui de l'autre. Ils ne pouvaient résister plus longtemps. Les yeux plongés dans les orbes sombre de son amant, Taehyung ne désirait que de pouvoir toucher ce qui lui avait appartenu.
Pupilles brûlantes de désire, et comme d'un un accord commun mais silencieux le pied du plus jeune avait violement refermé la porte de l'entrée, poussant son fragile contre le mur. Leurs doigts avaient retrouvé leurs places entre ceux de l'autre. Ce nouant ensembles alors qu'ils collaient de plus en plus le mur blanc de cette pièce fade. Tout était parti lorsqu'ils avaient éclatés, et plus rien ne résidait en apparence.
Ils n'y avaient qu'eux, leur lèvres ne désirant que leurs jumelles dans un baiser bestiale mais rempli de sentiments inavoués. À cet instant, plus de questions ne touchaient son esprit, il était ailleurs, loin des regrets et des tourments mais proche de sa peine et de sa faiblesse.
- Embrasse moi. Un murmure, d'une voix suave et enrouée de désir.
Sans plus de cérémonie, le plus jeune avait brusquement posé ses lèvres fines contre celles de son amant maudit. Mêlant salive et passion, ils étreintaient leurs péchés. Bravant l'amour interdit face au reste du monde. Enfermés dans cet appartement, caché des regards indiscrets, leur bruits de succion se faisaient bien plus puissant que le reste. Que les voitures circulant encore dans la rue, que les claxons au coin du carrefour, rien n'aurait pu les stopper dans cet élan de passion.
D'une main habile il vint saisir la hanche de son aîné, la plaquant d'autant plus contre cette paroie inconfortable alors que leurs corps ne cessaient de se muer l'un contre l'autre. Avide de contact à recevoir. Leurs lèvres ne se lâchaient plus, presque une peur de ne plus les retrouver ensuite. Mais le manque d'oxygène considérable les avait forcé à se détacher, de la salive coulant contre le menton de l'hôte.
C'était mal, ils le savaient bien mais juste le temps d'une nuit, le temps d'un adieux définitif et après tout serait terminé. Tout se disiperait tel une brume matinale, ils reprendraient chacun leur vie respective sans ne plus jamais entrer dans celle de l'autre. Ils n'en avaient plus le droit. Trop de mal leur avait été fait pour continuer.
Ses doigts tremblants d'excitation avaient trouvé refuge dans la chevelure brun de son cadet, nouant ses phalanges aux mèches encore humides. Son dos était bien malheureusement collé à ce mur, et de son point de vu, leurs corps étaient encore bien trop éloignés l'un de l'autre. Il avait senti ses mains fraîches parcourir le bas de son dos après que son t-shirt fut relevé et des frissons, des flaches d'auparavant lui brouillaient l'esprit. À ses yeux, des perles salées se rassemblaient avant qu'un pouce protecteur ne vienne les essuyer. S'il savait comme il lui avait manqué.
