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Je me réveillai brusquement de mon cauchemar, la respiration saccadée par toutes ces fortes émotions qu'il avait provoqué. Je mis ma main tremblante sur l'emplacement de mon cœur et le sentis battre à un rythme effréné sous mes doigts frigorifiés de peur. La voix grave du garçon résonnait toujours au plus profond de mes pensées, se répétant encore et encore comme une mauvaise blague de mon inconscient, avant d'être rapidement recouverte par le bruit effroyable des impacts de balle.

Tout va bien...Je suis en sécurité maintenant, c'est terminé...

Du moins, je fis de mon mieux pour m'en convaincre tandis que je me redressais sur mon lit, recroquevillant ma tête près de mes genoux pour essayer de me ressaisir. Je passai une main dans mes cheveux ébouriffés par le sommeil tout en prenant de profondes inspirations. Au bout d'un moment, lorsque je fus convaincue que mon état émotionnel était revenu à la normale, je me penchai vers la table de chevet pour rallumer la lumière, de façon à ce que mon cerveau cesse de me faire croire que des hommes habillés en noir profitaient de l'obscurité de ma chambre pour se cacher plus facilement. Seulement, je ne trouvai jamais l'interrupteur de la lampe.

Ma main était en train de tâtonner vainement dans le noir depuis une bonne vingtaine de secondes lorsqu'un bruit étrange se fit entendre au loin, comme s'il provenait de la pièce d'à côté. Je m'immobilisai instantanément tandis que mon cœur, lui, se mettait à battre de plus en plus vite dans ma poitrine comprimée par la peur. Mes yeux se retrouvèrent alors incapables de se fixer quelque part, scrutant attentivement et frénétiquement le moindre centimètre de la noirceur de la pièce à la recherche de quelque chose, même n'importe quoi, qui aurait pu m'aider à en savoir plus sur le son suspect qui semblait se rapprocher dangereusement de là où je me trouvais.

Soudain, un déclic résonna et un éclat blanc très faible, comme celui d'une veilleuse, apparut à ma gauche. Je dus faire un effort sur moi-même pour ne pas pousser un hurlement lorsque je me rendis compte qu'une silhouette se déplaçait avec beaucoup de précautions vers une porte placée à ma droite, que je pouvais à présent apercevoir grâce à l'apparition de la nouvelle source de lumière. Une lueur métallique brillait au niveau de ses mains, ce qui me fit machinalement penser à mon rêve et me donna alors envie de vomir.

Le souffle se coupa brusquement dans ma gorge quand les pas de la mystérieuse personne s'arrêtèrent à quelques centimètres de la porte et qu'un regard que j'aurais voulu oublier croisa le mien. Il mit lentement un doigt sur sa bouche, pour m'intimer de ne pas faire de bruit, avant de lancer un bref coup d'œil dans la direction d'où venait les étranges grincements et de me dévisager de nouveau. Puis, je le vis faire de son mieux pour charger discrètement l'arme dans ses mains.

Ce fut en voyant l'halo jaune s'élever progressivement et de façon menaçante le long de son corps que je compris que j'étais bien réveillée et que mon cauchemar ne s'était jamais arrêté, malgré tout ce que j'avais bien pu penser auparavant.

— Ils nous ont retrouvés, chuchota le garçon des bois juste avant que la porte ne vole en éclats.

Pour Cette Liberté Illusoire. | ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant