I. ( CADEN )

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FARE THEE WELL
I. ( CADEN )
FAKE SMILE

LA TÊTE BAISSÉE VERS mes chaussures neuves, respirant avec difficulté, je traverse le couloir principal du lycée

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LA TÊTE BAISSÉE VERS mes chaussures neuves, respirant avec difficulté, je traverse le couloir principal du lycée.

Les longs halls sont vides à cette heure-ci, et c'est plutôt une bonne chose pour moi. Je déteste voir des gens pour le moment. Je n'accepte que ma mère, c'est la moindre des choses, après tout.

Je déteste ces couloirs. Leurs murs sont colorés de couleurs fades et sans vivacité, ce qui n'est pas pour égayer mon humeur, recouverts d'affiches en tous genres, présentant différents clubs du lycée ou des équipes de sport. Il y en a aussi qui font appel au courage des élèves en les invitant à venir parler de leurs problèmes avec les conseillers.

Si seulement ils servaient à quelque chose, ces soit disant conseillers.

Il fait froid, aussi, dans ces halls. L'air est glacial, il me provoque des frissons dans le dos ou sur mes bras. Ou peut-être est-ce parce que je ne porte qu'un simple t-shirt alors que nous sommes en plein mois de février.

J'aime avoir froid. Ça provoque chez moi une douleur que je juge nécessaire, en comparaison à la chaleur douce et réconfortante de l'été. L'hiver est une saison difficile, et c'est pour ça que je l'apprécie, je crois.

Le sol est souvent propre, et c'est un point positif, j'imagine. Je peux presque voir mon reflet dedans, mais je n'aime pas ce que je vois. Mon image brouillée reflète mes cheveux bruns en bataille que je n'ai même pas pris la peine de coiffer, tandis que mes yeux semblent encore plus sombres que d'habitude. Le fait de voir mon double dans ce carrelage me fait songer que, normalement, il devrait être à côté de moi, marchant avec un grand sourire aux lèvres, passant machinalement ses mains de nombreuses fois dans ses cheveux mi-longs.

Au lieu de quoi, lorsque je jette un coup d'oeil à ma droite, je ne vois que le vide. Un vide triste et froid que même la douleur de l'hiver n'arrive pas à me faire oublier.

Comme pour ne plus penser à ça, je me permets à frotter mes pieds au sol, effaçant mentalement mon double du carrelage moqueur.

Mes nouvelles chaussures aux semelles nullement utilisées grincent contre le parterre luisant, m'arrachant presque un rictus.

Prenant une grande inspiration, je tourne à droite pour me retrouver devant l'entrée du secrétariat. Je n'ai vraiment pas envie d'y aller, mais ai-je seulement le choix ?

J'entre par l'encadrement de l'ouverture jaunâtre et me place devant le bureau de la secrétaire, toussotant pour réclamer un minimum d'attention.

fare thee well. ( original )Where stories live. Discover now