Perséphone [Another Forgotten story ]

La voix de Perséphone Jones

« J'attaquerai physiquement quiconque osera t'insulter, mais je ne sais pas comment te protéger de toi-même »

-Tessa Dare

« L'Homme devient souvent ce qu'il croit être »

-Mahatma Gandhi

Mes cordes vocales menacent de se rompre. Mon hurlement me réveille brusquement. Mes larmes m'aveuglent mais je sais que quelqu'un me retiens.

-Calme-toi je suis là.

-Haden ! Tu t'es retourné ! La 7ème graine je...

Je regarde autour de moi j'ai le vertige.

-Perséphone tout va bien. Respire.

J'inspire. Je suis dans la salle des trônes de mon palais, par terre.

-Qu'est-ce qui s'est passé ?

Ils sont tous là, tous les nouveaux Olympiens avec le conseil Abélïde, Âwan et Milan

-Tu t'es sauvée toute seule Sephy. Me répond Vénice.

Je suis complètement larguée.

-Je n'ai rien fait à part suivre vos voix et croquer dans la dernière graine.

-La dernière graine Perséphone, c'est toi, c'est ta voix.

-Ma voix ?

-Lorsque tu as croqué dans ta graine tu avais déjà compris ta faute. Ton âme a trouvé le chemin, toute seule vers ton corps ensuite.

Je tremble de partout, l'émotion me submerge.

-Plus que n'importe qui, tu étais coupable de ne pas t'aimer Perséphone.

J'essaye de me lever, mais vous vous doutez bien que perdre la vie a eu des conséquences sur mes réflexes. Moe m'aide à marcher jusqu'à mon trône pendant que, désintéressé de ma petite personne Âwân et Milan se dispute avec le conseil Abélïde. La guerre a laissé un beau bordel derrière elle, il y a beaucoup de chose à régler. Je prends place sur mon trône comme si je ne venais pas de vivre l'expérience la plus traumatisante de ma vie.

-Silence ! Je m'exclame.

Ils cessent tous leurs jérémiades et prennent place autour de mon trône. Je respire, il me faut des vacances, de looongue vacances.

-Âwân. La couronne est consciente du sacrifice d'Ouroboros. C'est pourquoi, gratuitement, le peuple Abélïde et le peuple de Frivenhood aidera à la reconstruction de la ville.

Pour la première et sans doute dernière fois. Âwân sourit sincèrement.

-Milan de Frivenhood. Pour avoir trahis votre peuple, comploté contre la couronne, participé activement à la destruction d'une ville de la couronne et pour avoir commis le crime de guerre, vous êtes coupable.

Le jeune garçon baisse la tête honteux.

-Cependant, puisque vous avez été influencé par une Déesse, puisque vous avez déjà été malmené physiquement par un Dieu - pour ne pas dire moi- et que vous avez participé à l'identification de la Déesse litigieuse, vous pouvez bénéficier d'une peine allégée. Par ces motifs, la couronne vous condamne à l'immortalité dès à présent.

Son regard s'éclaire. Il n'ose rien dire et je le renvoie auprès d'Âwân. Leur problème n'est pas réglé, ils resteront à jamais des enfants, ils n'auront jamais d'enfants. Ce qu'il considère aujourd'hui comme un cadeau deviendra bientôt leur fléau.

-Salomon de la Citadelle, avancez. Dès à présent je vous nomme officiellement Premier ministre des Etats Unis de l'Underworld temporaire jusqu'aux prochaines élections.

Il lève la tête brusquement, et je sais que ma déclaration en a choqué plus d'un.

-Je ne pourrais jamais régner à plein temps dans l'Underworld, principalement parce que ma vie est là-haut. Pourtant, je comprends qu'il y a des problèmes ici, des traditions, de vieilles rancœurs qui empoisonnent ce monde. C'est pourquoi j'ai décidé de faire de l'Underworld une Monarchie Constitutionnelle comme en Angleterre. Je serais toujours la reine –du moins jusqu'à ce qu'Hadès donne des nouvelles- mais c'est à vous peuple de l'Underworld de vous gouverner vous-même.

Ok, aucune réaction. Je vois que j'ai sous-estimé le choc que ça leur ferait. Salomon se redresse et commence à paniquer.

-Votre Altesse je ne pourrais jamais gouverner, je ne chercher pas le pouvoir je...

-Ne vous inquiétez pas. Vous ne serez jamais seul.

Il fait une révérence et pars vers Démokos qui une fois n'est pas coutume, est lui aussi sans voix.

-Thanatos, je te convoque.

L'ange de la mort apparaît comme si le vent l'avait déposée là.

-Ma reine.

-Je veux que tu me rendes l'âme d'Orion et celle de Keaha.

-Sauf votre respect, c'est impossible. Répond-t-elle impassible.

- Une seule personne pourra y entrer, et une âme devra y rester. J'ai sacrifié l'âme d'Orion pour pouvoir ramener l'âme d'Eden et d'Azraël, mais il s'avère que Jude s'était déjà sacrifié pour elle donc je n'ai fait qu'échanger l'âme d'Azraël avec celle d'Orion. Ensuite, quand je suis rentrée avec Hadès dans le Tartare, je n'ai sacrifiée aucune âme puisqu'Hadès avait consumé la mienne et que lui, n'en a pas. Les compteurs sont censés être à zéro, mais la conscience d'Hadès n'est pas retournée à l'Olympe, elle est restée avec Hybris dans le Champ du Châtiment. Alors tu me dois une âme.

-Très bien, mais pas 2.

-Oh que si.

Je souris. Cette folle m'effraie encore.

-Azraël. Êtes-vous sûre de vous ? Je demande.

-J'ai fait un tour dans le monde d'en haut, j'ai réveillé mon fils et j'ai erré un peu. Ma place n'est plus là-haut, et mon jugement m'a attribué le Tartare.

-Ce n'est pas un endroit joyeux.

-Mais c'est chez moi ma Reine. Merci de m'avoir permis de revoir mon fils, il est temps que j'aille attendre mon mari. Nous avons des comptes à régler.

Elle disparaît en souriant lorsque Thanatos fauche son âme.

-Très bien, le soldat et la servante peuvent revenir.

Et sans que je lui donne congé, Thanatos disparaît.

-Et maintenant ? Me demande Heath alors que tout le monde a les yeux rivés sur moi.

-Maintenant on termine l'histoire.