La promesse de l'ombre I - [Histoire terminée]

Chapitre 11

« Ce tas de cendres représentait l'état actuel de mon cœur. »

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L'esprit enveloppé d'un brouillard épais, je rouvris les paupières avec lenteur pour que les contours troublés de la réalité se reforment petit à petit. Le corps endolori, je sentis mon cœur s'emballer de terreur quand je me remémorai de l'ombre d'Eytan m'engloutissant.

Un gémissement s'échappa de mes lèvres alors que j'essayais de me relever, mais mes gestes furent interrompus. L'angoisse irradia dans mes veines en constatant une chose :

J'étais enchaînée.

Les liens, faites d'ombres menaçantes prêtes à dévorer ma peau au moindre mouvement, m'entravaient sans pitié. La mâchoire serrée, je tirai mes poignets, mais les ténèbres resserrèrent leur prise.

— Bien dormi, mon ange ?

Furieuse en entendant cette voix suintante d'amusement, je relevai la tête vers Eytan en ignorant les frissons de terreur qui me parcouraient toute entière.

— Relâche-moi, ordonnai-je sèchement.

Une lueur malsaine luisit dans son regard avant qu'il ne s'approche de moi dans un geste lent et calculé. Je le regardai faire, ma vue se troublant un instant, sans pourtant afficher une émotion qui pourrait trahir la peur qui me rongeait. Il finit par s'agenouiller face à ma chaise, les lèvres étirées en un sourire.

— Maintenant ?

Ses yeux pétillants de malice se plongèrent dans les miens, et un autre frisson de terreur me traversa. Je me retins de hurler toute la colère et l'inquiétude que je ressentais en me contentant de serrer les poings.

— Je voudrais d'abord passer un peu de temps avec toi, susurra-t-il sans se démunir de son rictus.

Le sang bouillonnant, je tentai d'esquisser un geste, mais les chaînes m'en empêchèrent en se resserrant jusqu'à me faire grimacer de douleur.

Il fallait que je trouve un moyen de m'échapper. Il était inconcevable que je reste entravée face à ce Démon.

Eytan, qui semblait ennuyé par mon comportement, me regarda gesticuler sans prononcer un seul mot. Je continuai de me débattre en retenant des jurons, assourdie par les battements affolés de mon cœur. Il était hors de question que je lui montre la peur qui me terrassait.