Chapitre 12 : Les yeux grands ouverts (Heather) | TW

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Je me relevai et le regardai intensément. Il était souriant et ses yeux s'illuminèrent, prenant une nuance verdoyante et éblouissante.

— Quelque chose ne va pas ? s'enquit-il, inquiet.

— Tout va bien, mentis-je.

Je m'emparai de ma tasse pour en boire une gorgée. Je refusai de lui dire la réelle raison de mon inquiétude. Pourtant, il savait ce qu'était un cauchemar déstabilisant. Pourquoi hésitais-je soudainement ? Il semblait vraiment prêt à m'écouter.

Il posa ma main sur mon front pour vérifier ma température.

— Tu es brûlante, constata-t-il, légèrement dépité.

Il retira sa main et caressa délicatement ma joue, tentant de me rassurer. Il était vraiment adorable et je me sentais stupide de le repousser à ce point.

— Ce n'est rien de grave.

— Tu as fait un cauchemar ? demanda-t-il d'un air grave.

Je bus une autre gorgée pour éviter de lui répondre. Cependant, mon silence confirma ses soupçons. Oui, j'avais fait un cauchemar. Un atroce cauchemar où j'avais revu Dylan.

— Visiblement, tu ne veux pas m'en parler... Ce n'est pas grave. À la limite, tu pourras toujours en parler avec ma psy. C'est aujourd'hui que j'y vais, si jamais tu veux m'accompagner. Tu avais dit être intéressée...

— Et pour Clyde ?

— Tes parents ne peuvent-ils pas le garder ?

— Peut-être... Ils ont un travail aussi, rétorquai-je en mordant ma lèvre inférieure.

Il semblait assez déconcerté par cette idée, essayant de trouver une solution le plus rapidement possible.

— Ce n'est pas très grave, on trouvera bien quelqu'un, déclara-t-il avec assurance.

Il passa le revers de sa main sur ma chevelure, m'adressant un regard attendrissant. Je me sentais mal de le repousser à ce point, d'avoir autant reculé, alors que je commençais tout juste de m'ouvrir à lui.

— Je suis désolée, murmurai-je.

— Ce n'est pas grave, répliqua-t-il aussitôt pour me calmer.

Il éloigna sa main et but une gorgée de sa tasse.

— Qu'est-ce que tu bois ? J'espère que ce n'est pas de l'alcool au moins...

— Du café. Et c'est dégueulasse.

— C'est bien, rétorquai-je souriante.

— Ce n'est pas bien que ce soit dégueulasse. Mais j'évite maintenant de boire dès le matin.

— Tu buvais tout le temps le matin ? demandai-je.

Si tel était le cas, je ne m'en étais pas rendu compte. Je pensais qu'il ne prenait vraiment rien le matin, même pas de l'alcool.

— Avant. Plus maintenant, répondit-il en voyant mon inquiétude. Je réduis tout. En particulier l'alcool... Mais maintenant j'abuse sur l'aspirine. Ce n'est peut-être pas mieux...

— Cole, tu ne prends plus d'aspirine, lui ordonnai-je.

— Mais j'ai mal à la tête, se défendit-il.

— Il faut que tu t'y habitues.

— C'était plus simple à vivre en buvant...

Il but son café comme s'il n'avait pas conscience de l'énormité qu'il venait de lâcher.

La Délivrance des Flamants - Tome 4Where stories live. Discover now