Qui es-tu pour me voler mon cœur ? [Fanfiction IE - Yaoi] - [Terminé]

Qui es tu pour me voler mon cœur ? Chapitre 22

La douleur, une douleur sans nom, une souffrance qui lui rongeait le cœur, le plongeant dans les ténèbres dont il avait si peur. Il le savait pourtant que Shawn n'était pas à lui, il savait que l'argenté ne ressentait rien pour lui, il savait tout ça. Alors pourquoi son cœur avait-il si mal ? Pourquoi était-il incapable de penser à autre chose ? Pourquoi ne pouvait-il pas oublier l'argenté? Il avait eu si mal de le voir regarder les filles, il avait eu encore plus mal quand ce dernier lui avait renvoyé la réalité en pleine figure. Après ça il avait été incapable de parler, sa voix se bloquant dans sa gorge, le plongeant dans un puits dont il ne voyait ni le fond ni la surface. Il était juste entouré de noir, une noirceur froide qui lui glaçait le sang et le paralysait. Et après ? Il avait eu le grand bonheur de voir Shawn se faire draguer par une pétasse, et ce crétin d'argenté l'a laissé faire ! Mais pouvait-il lui en vouloir ? Si Shawn préférait les filles c'était comme ça, il ne pouvait pas le changer ! Mais rien que d'y penser il sentait ses larmes venir et couler le long de ses joues. Il avait ensuite fuis le restaurant, refusant d'assister plus longtemps à cette scène qui avait déchiré son cœur. Depuis, il marchait dans les rues sans vraiment savoir où aller, il était comme un fantôme errant parmi les vivants. Toutes ces émotions sombres lui rappelait de mauvais souvenirs, souvenirs qu'il pensait enfouis et oubliés à jamais. Il se revit à ce moment là, qui remontait à une dizaine d'années. 

- Maman, qu'est ce que tu fais ? 

Il la voyait approcher de lui, une bouteille dans la main et un couteau dans l'autre, elle avait le regard vide et hagard, complètement soul à cause de l'alcool. Mais il y avait autre chose, une odeur encore plus désagréable que l'alcool, une odeur de drogue qui emplissait toute la pièce. 

- Maman, sanglota le petit garçon qui était pelotonné contre une armoire. 

- Tout va bien se passer mon chéri, chuchota-t-elle d'une voix rauque user par la cigarette et toutes les autres cochonneries qu'elle prenait.

Elle bu une grande gorgée de sa bouteille et la balança ensuite par terre, roulant quelques mètres plus loin. Elle s'essuya la bouche en lâchant un rot sonore, puis elle s'approcha de son fils et s'accroupit face à lui.

- Tu sais que maman te déteste n'est ce pas ? souffla-t-elle. Tu n'es que le rejeton de ce gros con ! Celui qui a osé me mettre enceinte et se barrer ensuite, me laissant seule avec un môme. Comme si j'avais le temps de m'occuper de toi ! Tu n'es qu'un boulet ! 

Elle leva sa lame au dessus de sa tête et  l'abattit sur le jeune garçon qui hurla de terreur.  

- Attention ! 

Axel se sentit tirer en arrière soudainement, il vit alors un camion passé à quelques centimètres de lui en klaxonnant. Entraîné par un élan, il se retrouva sur les fesses, les yeux écarquillés, le cœur battant la chamade. Des larmes étaient encore en train de dévaler ses joues, il revoyait sa mère, il revoyait ce moment, il entendait de nouveau ses paroles. 

- Mais tu es complètement fou ! Tu veux te faire tuer ou quoi ?!

Il vit le visage de Shawn apparaître dans son champ de vision, il avait l'air d'être en colère, mais aussi inquiet. Par contre, le blond était incapable d'entendre clairement ce que lui disait l'argenté, tout lui parvenait par bribes, par saccades. Il ne voyait que ses lèvres remuer, il était incapable de percuter ce que disait Shawn. 

Shawn avait l'impression de parler dans le vide, à un pantin sans vie, les yeux noirs d'Axel était dénués de vie. Il avait beau le secouer et lui parlait il ne réagissait pas, il se contentait de le regarder sans rien faire. Shawn sentit une colère sourde gronder dans son cœur et des larmes de rages se mirent à couler sur ses joues. C'était à cause de lui qu'il était dans cet état ? Mais pourquoi avait-il l'air quasiment mort ? Il grinça des dents et se leva, prenant le bras d'Axel pour le relever avec lui. Le blond s'appuya sur lui, les yeux rivés vers le sol. Shawn eu beaucoup de difficultés à le ramener jusqu'à son appartement, il était plus grand et plus lourd que lui après tout. Arrivé devant la porte, il fouilla dans la veste d'Axel pour trouver ses clés, puis il ouvrit et entra en soufflant, il n'avait plus d'air. Il se hâta d'aller déposer le blond sur le lit, ce dernier ne montra aucune réaction, il se laissa juste tomber. Shawn se pencha alors vers lui, prenant les mains d'Axel dans les siennes, elles étaient froides et tremblaient. 

- Axel, chuchota Shawn, mais qu'est ce qui t'arrive ? 

Il était incapable d'aider Axel, il ne savait même pas ce qu'il lui arrivait. Malgré toute son intelligence et son génie il ne pouvait pas communiquer avec son ami, il ne pouvait que le regarder souffrir. Car oui, il souffrait, il pouvait le sentir rien qu'en tenant ses mains, rien qu'en regardant ses yeux. 

- Axel, je suis là, tenta une nouvelle fois Shawn qui sentit sa voix faiblir. Alors reviens je t'en prie...

Toujours aucune réaction, Shawn sentit le désespoir et l'impuissance s'emparer de lui. Il se mit alors à crier, hurlant sa frustration, il était un incapable. 

Il ne su pas combien de temps il cria, sûrement pendant de longues minutes. Il renifla et essuya les larmes qu'ils avaient sur les joues, puis il leva la tête vers Axel. Ce dernier n'avait pas bougé, il avait encore les yeux perdu dans le vide, comme prisonnier de quelque chose d'invisible, une chose que Shawn ne pouvait voir. 

- Axel, chuchota Shawn en serrant plus fort ses mains, dit moi ce qui ne va pas, confie toi à moi comme tu l'as fait hier, cette nuit. Je suis là pour..., il hoqueta, t'écouter. 

Rien, pas de signe de vie, pas de réaction. Shawn avait l'impression de mourir à petit feu, voir Axel ainsi le faisait souffrir, une douleur qu'il n'avait encore jamais connu jusqu'à présent. Il se souvint alors de sa réaction envers la fille, il n'avait rien ressentit pour elle, pas d'attirance ni d'étincelle. En fait si, il avait sentit quelque chose de particulier, un dégoût profond et une envie de fuir, une envie de se blottir dans les bras de la personne face à lui. 

- Axel..., murmura-t-il en caressant du bout des doigts le visage fin d'Axel. 

Il mit son visage face au sien, ferma les yeux et déposa doucement ses lèvres sur celles de son ami.