Là, elle est certaine que c'est son coeur de mère qui a senti les problèmes de son fils. Elle hèle un taxi pour aller chez lui. Son appartement est vide, elle a crié son nom mais il ne répondait pas. Ses doutes se confirment.
Un vieil homme la trouve assise au sol et lui demande si elle cherche l'homme qui habite ici. Il lui explique qu'il a été agressé la nuit et qu'il est à l'hôpital. Elle prend l'adresse pour s'y rendre.

Khar a peur. Peur qu'il arrive malheur à son seul enfant. L'unique qu'il lui reste. Peur que Dieu le lui prenne alors qu'il ne reste que lui dans sa vie. Non ! Dieu ne fera pas ça. Ce sera vraiment un acharnement.

Elle est allée voir le médecin chef de la structure pour savoir ce qui se passe réellement avec son bébé.

-Il est amoché, répond la femme. Ils lui ont cassé sa mâchoire et quelques côtes et il a perdu du sang c'est pourquoi il est toujours inconscient mais je pense bien qu'il s'en remettra.

-Vous êtes sûre ?

-Cela dépend de lui Madame. Le jeune homme est arrivé dans un état critique et il a l'air fort donc priez pour qu'il continue de se battre.

-Merci docteur.

Elle va le voir dans la chambre qu'on lui a donné. C'est une cabine pour deux personnes et il y avait un autre malade à côté étant donné que c'est un hôpital public.
Khar n'a pas supporté le fait de voir son fils aussi couvert de bleus. Elle insulte ces bandits qui n'ont eu aucune compassion pour lui. Elle lui caresse la tête en pleurant.

Ensuite, elle appelle sa nièce qui lui tient compagnie à la maison pour qu'elle apporte des draps, un oreiller, une tasse et toutes les affaires dont il aura besoin.

Elle prévient Jules à qui elle demande de faire en sorte que Coumba soit au courant. Il prévoit aller la chercher jusqu'à Thies.

Coumba était anéantie à l'annonce de l'agression de son mari. Elle s'est tenue pour responsable de ce qui s'est passé car si elle avait accepté de rentrer comme il lui a demandé la veille ou si elle lui avait proposé de rester dormir ou bien même si... Tellement de si. Leur conversation lui revient en mémoire. Il a parlé de mort, il l'a serré comme s'il n'allait plus le faire.

Elle suffoquait. Elle a rangé son sac puis a suivi Jules. Son homonyme était inquiète pour elle et lui a demandé de la tenir au courant de son état.
Elle a pleuré durant tout le trajet malgré que Jules lui a dit que Ass est hors de danger.

-Il parlait hier comme s'il sentait qu'il allait mourir Jules. Je regrette vraiment d'avoir refusé de rentrer à la maison. Je m'en veux. Tout ce qui arrive est entièrement de ma faute.

-Ne dis pas ça. Tu ne pouvais pas savoir que cela allait arriver.

-Je n'aurais jamais dû quitter chez moi. J'ai fait passer mon ego avant mon amour et c'était néfaste. Jules si Ass meurt, que vais-je devenir ? Je ne me le pardonnerai jamais.

-Tout cela n'arrivera pas. Tu dois garder la foi. Ass s'en sortira.

Il continue à la rassurer mais elle ne cessait de pleurer. Elle descend chez elle pour poser son sac et ranger dans un autre des affaires de son mari. Ils reprennent la route pour l'hôpital.

Ils voient Maman Khar assise sur une chaise dans la chambre, la tête baissée et le chapelet à la main. Ass est couché sur le lit semblant dormir.

-Maman Khar ? Interpelle Coumba.

-Ma fille chérie.

Elles tombent dans les bras en pleurant. Elle l'a conduit jusqu'au lit et elles s'asseyent sur le bord.

TacheWhere stories live. Discover now