Chapitre 25

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Arroser la fleur, celle qui nous donne de l'oxygène.

Ass conduisait dans cette nuit noire, son épouse à ses côtés. Il était très tard et il n'y avait personne dans les rues. Il gare la voiture devant la maison et avant qu'il ne descende il lui prend la main.

-Je veux que tu saches que je t'aime fort et cela jusqu'à ma mort. Si je mourais demain sans que tu ne me pardonnes, mon âme ne sera pas en paix. Je sais que j'ai piétiné ton ego et à part m'excuser, je ne vois pas ce que je peux faire. Tu n'acceptes pas mes cadeaux ou mes invitations. Mon attitude envers toi n'était pas digne du musulman que je suis et de plus le talibe cheikh que j'incarne. Mais qui ne fait pas d'erreur ? Je passe toutes mes prières à demander pardon à Dieu mais je sais que tant que tu ne me pardonnes pas, Il ne pourra le faire. Donc, je te supplie d'excuser le cynique que j'ai été.
Je sais que tu es meilleure que moi. Tu as un coeur en or et ce n'est pas pour te flatter ou pour gagner des points. Je le pense vraiment et si tu changes ce sera de ma faute. Tu es libre de prendre les décisions que tu veux mais réfléchis à ce que tu souhaites vraiment. La vie est courte et rien ne vaut la haine ou la rancoeur.

-Je ne ressens aucune haine à ton égard. Je suis juste déçue et j'ai mal. Ça s'apaise mais ce n'est pas fini.

-Je comprends.

-Je dois vraiment y aller.

-Je peux te serrer dans mes bras ?

Ils se font un long câlin. Comme si c'était le dernier de leur vie. Ass a les yeux embués. Ils se séparent et elle descend enfin. Comme d'habitude, il salue d'un signe de tête le gardien puis s'assure qu'elle est bien rentrée.

Il arrive très vite chez lui. Il baisse les vitres et sort avant de verrouiller avec la clé. Alors qu'il contournait la voiture pour entrer dans son appartement, un homme vient se mettre devant lui.

-Fils, donne ce que tu as. Ordonne-t-il en sortant un couteau de la poche de son pantalon.

-Je ne te donne rien. Répond Ass le visage sérieux.

-Tu veux mourir ?

-Do Def kher. Tu ne feras rien.

Il lui donne un coup de poing qu'il esquive. Il brandit le couteau que Ass jette au loin. Ils se mettent à se battre. Ass avait le dessus sur le gars quand un autre venu de nulle part le soulève pour le taper. Ils sont deux contre lui seul. L'un le retient pendant que l'autre cogne son visage et son ventre. Ils le laissent couché sur le trottoir puis continuent à le torturer. Avant de partir, ils ont pris ses deux téléphones et quelques billets qu'il avait dans sa poche.

Ass était inconscient, se vidant de son sang. Les agresseurs ne l'ont pas raté et il n'aurait pas dû faire le guerrier. Avec ce genre d'hommes, il faut coopérer et éviter d'y laisser sa vie.

Pourtant leur quartier est calme et il n'a jamais entendu parler d'agression. Mais ça lui est arrivé à lui.

Ce sont des vieux qui allaient à la mosquée qui l'ont trouvé devant son immeuble. Ils l'ont reconnu car ils se retrouvent lors de la prière. Ils appellent les secours et l'un d'eux s'est proposé pour l'accompagner.

Il a été immédiatement pris en charge. Personne ne savait comment joindre sa famille. Il n'avait plus de téléphone et aucun numéro n'était dans ses affaires.

Khar s'est réveillée avec un mauvais pressentiment. Son sixième sens lui soufflait que quelqu'un qui lui est proche est en danger. Elle a prié pour se calmer mais plus les minutes passaient, plus son coeur battait. Elle prend son téléphone pour composer le numéro de son fils. Ça ne sonne même pas.

TacheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant