Chapitre 4

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Et...non. pas ça!

Dès 7 heures, Ass était devant la demeure des Kanté. Son premier jour de travail était arrivé. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Ass a très bien dormi cette nuit. Aucune anxiété, aucun stress. Pour lui cela pourra troubler ses plans. Il doit garder la tête froide et les idées bien en place afin de ne pas tromper la vigilance de ses employeurs.
Donc après un bisou pour sa mère alors qu'elle était en plein sommeil, il est sorti de chez lui vêtu de sa tenue de travail qui n'est pas du tout conforme avec ce froid qu'il fait à Dakar.
Le temps est brumeux et pas du tout agréable mais que faire d'autre à part laisser en plan un sommeil paisible, affronter l'eau invincible, rencontrer une météo douteuse et apsser la journée avec une humeur boudeuse.
C'est ce que vivent la plupart des chefs de famille qui se tuent à la tâche. Voulant éviter le "mbagn gathie" comme on dit. Ne pas avoir quelque chose sous la dent et pis une marmite familiale couverte n'est pas jolie à voir. Vient ensuite leur habillement, la facture d'eau, d'électricité. La scolarité des enfants et les charges diverses qui nous est impossible de citer dans leur intégralité.
La vie est dure. Qui peut certifier le contraire?
Courir de gauche à droite. Pour une misère souvent. Pendant que d'autres dorment la journée et la nuit travaillent de façon illégale.
Mais chacun sa voie. Tout se saura au bout du tunnel...

Le gardien s'est levé pour tirer le grand portail afin que le jeune homme entre. Au moment où il se dirigeait vers la cuisine pour boire un café, il aperçoit son patron qui montait à l'arrière de la voiture. Pour paraitre respectueux, il est allé lui dire bonjour. En lui donnant la main, monsieur Kanté a pris le temps de regarder celle-ci avant de l'empoigner mais ceci ne dura pas longtemps. Ass le regardait fixement avec un petit sourire.

-Mes employés n'ont jamais osé me serrer la main. Fit remarquer monsieur Kanté.

-Je ne savais pas. En fait, mes anciens patrons étaient très sympathiques. Donc je pensais...

-Ha...n'appliquez pas vos habitudes partout.

-Entendu monsieur. Dit-il en continuant de le regarder.

Il s'attendait à ce qu'il s'excuse mais il n'en fit rien. Ass s' apprêtant à lui tourner le dos mais il l'en empêcha.

-Rappelez-moi votre nom. Exigea-t-il.

-El hadji.

-El hadji? Mais El hadj comment?

-Ndir.

-Ndir? Reprit-il troublé en enlevant ses lunettes. Ndir tu dis?

-Oui monsieur, y a-t-il un souci? Demanda Ass l'air perdu.

-C'est quoi le nom de ta mère? Posa Kanté en mettant sa main sur sa bouche.

-En quoi ma mère vient intervenir dans notre discussion?

-Contente toi de répondre aux questions que je te pose. Crie son patron.

-Qu'est ce qui vous rend aussi nerveux monsieur?

-Donne-moi le prénom de ta mère. J'ai besoin de savoir. Reprend-il plus calme.

-Seynabou. Le nom de ma mère est Seynabou.

-Seynabou? Il souffle de soulagement. Tu en es certain?

-Comment puis-je oublier le nom de celle qui m'a mise au monde, monsieur. Vous vous comportez très bizarrement avec moi ce matin.

-Ne fais pas attention. C'est juste que...voilà, ma femme porte le même nom.

-Oh! Quelle coïncidence! Cela veut donc dire que je peux la considérer comme une maman. Dit Ass béat.

TacheWhere stories live. Discover now