Bloom n'avait qu'une seule consigne à suivre pour mener une vie paisible dans son nouveau lycée : ne jamais, jamais approcher les frères Duncan.
Mais s'il est des domaines dans lesquels elle excelle, celui consistant à respecter les règles n'en fait...
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— Je te jure ! C'était énorme ! Elle n'arrêtait pas de loucher sur un de mes amis de l'époque. Je crois qu'elle avait le béguin pour lui.
Lexi éclate de rire. Elle me raconte le soir où elle a rencontré Madonna à un afterparty. Je lui fais signe de se taire avec mon index et introduit la clé dans la serrure. La porte s'ouvre. Nous entrons dans la maison à pas feutrés en veillant à ne pas faire grincer la porte. Une fois cette dernière refermée, je lève mon pouce en l'air :
— Mission réussie !
Lexi sourit dans la pénombre, illuminée par seulement un rayon lunaire. Nous retirons nos chaussures et montons les escaliers, l'une après l'autre en file indienne, comme deux fugitives.
— Où étiez-vous jeunes filles ?!
Tout à coup, les lumières s'allument au même moment qu'une voix grave retentit dans la maison. Nous sursautons toutes les deux, prises en flagrant délit. Leila et mon père nous attendaient, bras croisés au sommet des marches. Et ils n'ont pas l'air très enjoués.
Oh oh...
— Alors ? Quelle explication avez-vous à nous donner ? Elle a intérêt à être bonne, jeunes filles ! Quelques heures de cohabitation et vous faîtes déjà des bêtises !
Leila, vêtue d'une robe de chambre, tape précipitamment du pied gauche pour nous presser de répondre.
— Je...
— Nous étions en boîte de nuit. Et c'est entièrement de ma faute ! C'est moi qui l'ai obligée à m'accompagner. Ne lui en veut pas.
Je supplie Leila du regard en prenant mon air le plus coupable possible. Mais il semblerait que cela ne soit pas suffisant puisqu'elle n'a pas l'air de me croire.
— Inutile de te fatiguer. Je connais ma fille. C'était son idée. Elle la fusille du regard : Sache que je suis très déçue, Lexi.
— Maman... souffle-t-elle.
— Il n'y a pas de maman qui tienne. Je t'avais prévenue. Je t'ai demandé de te tenir correctement durant seulement une nuit. Et même chez les gens tu trouves le moyen de me faire honte. Tu te demandes ensuite pourquoi je ne te présente à aucune de mes amies. Voilà pourquoi ! Vocifère-t-elle en désignant l'état de sa fille.
J'aperçois les yeux de Lexi devenir de plus en plus humides. Je connais à peine Lexi, mais ces paroles me touchent en plein cœur, comme si elles m'étaient destinées. J'ai l'impression d'entendre les discours de ma mère. Toutes les mamans sont-elles pareilles ?
Quoi qu'il en soit, je me promets de ne jamais dénigrer ou rabaisser mes futurs-enfants. Pour l'avoir expérimenté, je sais à quel point certaines remarques peuvent être plus blessantes et tranchantes qu'une épée, surtout venant des personnes censées nous protéger et nous chérir.
