I.

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             Devant la télévision, Ariel cria sa frustration, les mains enserrant avec fermeté sa manette. Son adversaire en prenait pour son grade, il se faisait insulter par toutes sortes d'injures, en français, en anglais ou même en allemand. Le jeune homme rivalisait d'ingéniosité pour déverser sa colère sur son ami, au téléphone, qui, lui, était très amusé par l'impulsivité d'Ariel.

— Allez ma sirène, accepte ta défaite, rit moqueusement Jim. 

— Va te faire foutre, tu m'as pris en traître, sale enfoiré ! pesta Ariel en jetant sa manette sur son canapé.

Il entendit distinctement le rire de Jim et il soupira. 

— J'arrête pour aujourd'hui, on se voit demain, patron ? lâcha-t-il en retrouvant un peu de sa bonne humeur.

Au moment où il éteignit son micro, la porte de l'entrée claqua et une petite voix l'appela amoureusement.

— Mon lapin ?

Ariel ne lui répondit pas et partit à sa rencontre, alors que la jolie Italienne accrocha son manteau en fourrure dans l'armoire prévue à cet effet, il arriva derrière elle et entoura ses bras autour de sa taille. Sa bouche retrouva la peau délicate de sa petite femme et il lui offrit des petits baisers papillons dans le cou. Elle soupira longuement en passant ses mains dans ses cheveux noirs.

— Mh j'adore ce genre d'accueil, sourit-elle, aux anges.

Le brun remonta ses bras jusqu'à la limite de ses seins et regarda par-dessus son épaule pour voir son décolleté. Anna pouffa de rire en voyant son conjoint la mater sans discrétion.

— Pas maintenant, mon amour, il y a les nouveaux voisins qui viennent d'arriver, je vais leur faire un gâteau pour qu'on aille leur souhaiter la bienvenue, poursuivit-elle, connaissant parfaitement les désirs de son homme.

Ariel fit la moue et Anna se retourna vers lui. C'est le sourire aux lèvres qu'elle l'embrassa amoureusement avant de lui tapoter le torse.

— Va te laver et te préparer correctement, on doit faire bonne impression.

— Oui, madame, dit-il en faisant le salut militaire.

Anna rit de nouveau et lui donna un dernier baiser sur la bouche avant de s'affairer dans la cuisine.

           Ariel se retrouvait donc là, devant la porte de ses nouveaux voisins, habillé élégamment tout comme sa compagne, qui tenait fièrement son gâteau dans les mains. Il détestait faire cela, mais Anna aimait la politesse et était bourrée de gentillesse envers les autres. Elle voulait toujours que tout le monde soit heureux.

Lorsque la porte s'ouvrit, le couple resta bouche bée devant l'homme qui se présenta à eux, surtout Anna, dont la bouche était à deux doigts de se décrocher. Aussitôt, Ariel passa une main possessive autour des hanches de sa petite-amie et était prêt à montrer les crocs. La raison de cette soudaine jalousie ? L'homme devant eux, qui était exactement le type d'homme d'Anna. Il le savait, car ils étaient meilleurs amis avant de sortir ensemble, c'était lui qui s'était coltiné toutes les ruptures de la jolie brune, à passer des nuits entières à la consoler. Il avait donc également vu tous ses ex, mais lui, c'était physiquement l'homme parfait qu'elle n'avait jamais trouvé et, aujourd'hui, il se trouvait devant ses yeux.

— Bon... Bonjour, minauda la jeune femme, intimidée.

Cela fit d'autant plus serrer les dents de son copain. Ariel le détailla de la tête aux pieds pendant qu'ils s'accommodaient des présentations. Il était grand, bien plus grand que lui, d'au moins dix centimètres –lui faisait un mètre quatre-vingt– teint blanc, les yeux gris clairs et les cheveux bruns bouclés. Il avait une mâchoire carrée, un nez fin et droit, une belle bouche masculine et il portait des lunettes rondes à la mode, comme on pouvait fréquemment en voir de nos jours. Il paraissait à la fois très viril, avec son corps musclé et imposant ainsi que doux et tendre avec ses petites bouclettes et sa gueule d'ange. C'était un mélange assez étonnant, qui, néanmoins, s'accordait si bien qu'Ariel le jalousait déjà. Lui, il paraissait juste bad boy, comme on aimait le qualifier, avec ses cheveux mi-longs noir corbeau, ses yeux tout aussi sombres, son air hautain et mesquin ainsi que, par moment, son attitude d'enfant gâté.

— Bébé ? l'appela Anna.

Il sortit de sa contemplation et s'aperçut que les deux regards étaient sur lui, attendant une quelconque réaction de sa part.

— Tu ne dis pas bonjour à Neven ? demanda-t-elle amusée.

Neven... Il était si concentré à le détailler qu'il n'avait même pas entendu son prénom. Il tendit sa main vers l'inconnu, qui la saisit rapidement en lui offrant un sourire aimable.

— Enchanté de te connaître, euh ?

— Ariel.

Ledit Ariel vit son interlocuteur être surpris, avant d'essayer de réprimer un rire. C'était toujours comme ça, quand il annonçait son prénom. Il lui arrivait même de mentir en disant qu'il s'appelait Ari, lors des jours où il était de mauvaise humeur et qu'il n'avait pas envie qu'on se foute de sa gueule. À vrai dire, la majorité des gens qu'il connaissait pensait qu'il se prénommait Ari. Cependant, il sentait qu'il ne devait pas montrer ses faiblesses face à ce type trop parfait.

— Enchanté, Ariel, je m'appelle Neven, se présenta-t-il après avoir réussi à ne pas s'esclaffer.

— Ouais, enchanté, répondit-il, nonchalamment.

— Je vous en prie, entrez, Marion ne va pas tarder, elle sera très contente de vous voir, proposa-t-il en s'écartant de l'entrée pour les laisser passer.

Ariel se retint de dire que « Marion » ne les connaissait même pas et que, par dépit, il ne voyait pas comment elle pouvait être contente de les voir. Cela dit, il supposait que Marion était sa petite-amie, voire sa femme – il l'espérait – et que le bel Apollon, qu'il suivit jusqu'au salon, était donc pris. Un bon point pour lui.

— Ne faites pas attention au désordre, nous n'avons pas encore eu le temps de ranger, prévint le fameux Neven.

Un peu partout, des cartons s'entassaient çà et là et la maison paraissait vide, seuls les gros meubles avaient été placés, comme le canapé, des petits sièges à côté, une table basse en verre, juste en face, et une commode assez chic où reposait un immense écran plat. Même si la pièce paraissait vide, les rares choses qui s'y trouvaient démontraient un certain raffinement et un goût pour la déco. Anna s'empressa de dire que ce n'était pas grave et que c'était déjà très beau. L'homme proposa des boissons, un café pour sa copine et une bière à la cerise pour lui et pour Neven. Quand il partit dans sa cuisine, Anna se tourna vers lui, des cœurs dans les yeux.

— Mon dieu il est si...

— Ouais, c'est bon, j'ai compris, répondit Ariel en roulant des yeux.

Elle posa ses mains sur ses joues, plongeant ses yeux dans les siens. Il lui retira ses mains et l'embrassa avec possessivité.

— T'es à moi, ne l'oublie pas, gronda-t-il.

— Mais oui, tu sais que tu es l'homme de ma vie, chantonna-t-elle en reprenant ses lèvres doucement.

Ariel constatait aisément son ironie, mais c'était plus fort que lui, malgré leur promesse, il était encore possessif envers sa petite-amie.






Voici une nouvelle histoire ( déjà sept chapitres d'écrit donc je vais publier très régulièrement, surtout que j'écris très vite car je suis TRES inspirée ) et comme on me l'a reproché, j'ai fait appel à un correcteur, qui porte le pseudo de @shipekun et qui m'aide beaucoup pour les fautes. :D

J'espère de tout coeur que cette histoire vous plaira et comme d'habitude, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. ;)


Rien de rien. [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant