Chapitre 10

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Ce nuage de fond de teint ne disait rien de bon. Et si il avait été utilisé pour masquer le tatouage de ma sœur? Le tueur serait capable de tout pour m'induire en erreur...Je continuais à examiner l'oreille de ma sœur mais ne voyais rien. La porte qui s'était ouverte peu de temps avant commençait à se fermer lentement. Il le savait ! Il le savait que j'avais compris qu'elle n'avait pas son tatouage et a donc utiliser ce nuage de fond de teint pour me faire croire que le tatouage était dessous mais non ! Il a juste mis ce maquillage pour me faire perdre mon temps et m'enfermer dans cette pièce!
"Dépêche toi ça aussi c'est un piège ! La porte se referme !" Me cria Juliette paniquée
"Je sais j'arrive !" Rétorquais-je à bout de souffle.
La porte était maintenant à moitié ouverte, elle continuait encore à se fermer. Je courrais, je courrais même si je n'arrivais plus à respirer. Je risquais ma vie mais je préférais souffrir à ce moment que mourir dans un jeu morbide et stupide. Je sentais mon cœur se soulever dans ma cage thoracique, j'avais l'impression qu'il pouvait lâcher jusqu'à tout moment. En même temps, je ne fais pas beaucoup de sport, je n'aime pas ça mais là j'y étais obligé ! J'avais enfin passé le pas de la porte.
Il ne restait plus qu'un petit espace entre ma main et la porte. J'essayais de faire le plus vite possible mais mon majeur resta coincé dans la porte. J'étais certes de l'autre côté avec Juliette, ce qui était un bon point mais j'étais resté coincé dans la porte.
Le mécanisme continuait à fermer la porte. La douleur s'intensifiait, c'était horrible, j'avais mal, mais d'un mal indescriptible. Je savais que tôt ou tard mon doigt serait broyé mais je préfère largement l'arracher. La douleur devenait insupportable. Je pris donc le courage d'essai de me décoincer en... me l'arrachant. Rien que d'y penser j'étais sur le point de tomber dans les pommes. " Il faut que je me l'arrache ! Et vite ! Je t'en supplie aide moi !" Suppliais-je à Juliette
"Mais tu es fou, tu t'imagines ce que tu risque une fois le doigt arraché ? Des infections, dès maladies, et j'en passe !"
Elle n'avait pas tord mais je préférais m'arracher le doigt que de rester coincé dans cette pièce à tout jamais.
"Réfléchis Juliette ! Je souffre! Si je me l'arrache pas de un je souffrirais encore et de deux je resterais coincé ici ! Alors que si je me l'arrache certes j'aurais mal mais au moins on pourra continuer et trouver une issue !"
"Tu as raison, je vais t'aider... si tu en es sûr."
J'en était plus sûr que jamais, il le fallait, j'étais persuadé qu'il ne nous restais plus beaucoup de temps avant que le tueur ne recommence. Je lui donnais tout ce qu'elle devait faire. Elle se mit donc en place et suivait mais directives.
- prendre l'élan
- frapper à la verticale sur mon doigt assez violemment.
Je ne pouvais plus reculer. Juliette se mit en position, leva ses mains en l'air pour prendre l'élan et me frappa le doigt de toutes ses forces. Le bruit que fit mon doigt me dégoûta, j'avais mal, des gouttes de sueur se formèrent sur mon front et elles coulaient en abondance. Mon doigt était maintenant tordu en deux. Il ne tenait plus qu'à un lambeau de chair. Je tirais donc dessus de toutes mes forces pour arriver à décaler les deux parties distinctes de mon doigt.

Ca y est, j'y était enfin arrivé. Mon doigt perdait beaucoup de sang certes mais j'avais enfin réussi à arracher ce foutu doigt qui aurait pu foutre toute ma vie en l'air. C'était une douleur inexplicable; je pouvais la ressentir mais si je ne regardais pas, cela ne me faisait ni chaud ni froid. Juliette me regardais avec appréhension, a vrai dire je ne me sentais pas très bien et je devais être assez pâle. Je commençais à voir flou puis, de plus en plus, je sentais mes muscles me lâcher petit à petit. Je vis Juliette courir vers moi mais par la suite, je ne me souviens plus de rien, je ne pensais plus rien, je n'y arrivais plus.

J'ouvris mes yeux puis vis très vaguement Juliette essayant de me réveiller. J'ai du tomber dans les pommes, c'était assez courant chez moi car dès que je vois du sang je commence tout simplement à tituber et à ne plus marcher droit. Après avoir repris mes esprits, Juliette me posais quelques questions du genre "est ce que tu vas bien ?" ou même " comment te sens-tu ?".

Je n'avais plus la force de répondre. C'était comme si on m'avait collé les mâchoires entre elles pour me retenir de dire ce que je voulais dire. Plusieurs heures plus tard, un petit rayon de lumière entra dans la pièce sombre dans laquelle nous avions dû nous réfugiés. Je tournais donc la tête, assez curieux de savoir qu'est ce qui émettait cette vive lumière. Je compris donc tout de suite ce qui nous attendait. Je secouais les épaules de Juliette pour la réveiller de sa petite sieste puis une fois bien réveillés, nous nous dirigeâmes vers la source de ce fameux rayon. Il venait en fait d'un dessous d'un tout petit passage. Je ne l'avais pas remarqué auparavant mais il est assez grand pour qu'on puisse ramper dedans et puis j'espérais juste que ce tunnel soit peut être la fin de nos problèmes. Une sortie en quelques sortes. Je fis signe à Juliette pour lui faire comprendre ce que je voulais faire et comment je voulais procéder pour rentrer dans celui-ci. Même si j'avais retrouvé des forces pour marcher, courir ou ramper, j'avais toujours cette sensation de crampe dans les mâchoires. Elle me fît signe qu'elle était d'accord. J'ouvris la marche, me mis sur le ventre et rampait. Nous rampâmes pendant à peu près cinq minutes et Juliette nous retardait car elle ne m'avait pas tenu au courant de sa claustrophobie. Une fois le tunnel terminé, je me rendis compte que ce qui nous attendais n'était pas la liberté, mais pire, encore une épreuve à passer.

L.P.A.VWhere stories live. Discover now